La Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ) a décidé de sonner l'alarme. En effet, elle dénonce que moins de 1 % des policiers sont formés pour détecter le cannabis.
La détection du cannabis préoccupe beaucoup la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPMQ) puisque seulement 80 policiers au Québec sont formés pour cette situation. C'est donc dire qu'il y a 10 fois plus d'agents évaluateurs pour l'alcool au volant, et c'est pourquoi on sonne l'alarme.
« Cette situation est préoccupante quand on sait que les accidents de la route après la consommation de cannabis ont augmenté de 40 % au Colorado après la légalisation, explique Robin Côté, président de la FPMQ. Il faut rapidement former de nouveaux policiers et acquérir l'équipement nécessaire. »
Bien que la FPMQ reconnaisse la démarche de consultation publique du gouvernement du Québec pour l'encadrement de la légalisation du cannabis, elle déplore toutefois le peu de place que prennent les enjeux de sécurité publique. Par ailleurs, elle souhaite que des investissements majeurs soient réalisés pour former des policiers à titre d'agents évaluateurs.
« Pour bien faire notre travail et assurer la sécurité sur les routes, il faudrait minimalement qu'un agent par patrouille soit formé pour détecter la conduite avec facultés affaiblies par le cannabis et intervenir. On est très loin du compte », commente M. Côté.
La situation en Estrie
Si les policiers formés pour la détection du cannabis sont peu nombreux au Québec, il en est de même pour la région de l'Estrie. En effet, René Dubreuil, policier retraité à la Ville de Sherbrooke, va dans le même sens que la FPMQ.
« Ça fait maintenant près de deux ans que je suis retraité, mais je sais que peu de policiers sont formés pour la détection des drogues au volant, explique-t-il. À Sherbrooke, ils sont à peine quelques-uns pour faire face à cette situation. C'est certain que davantage de policiers devraient être formés parce que ça va avec les nouvelles règles qui s'en viennent. Je ne sais pas à quoi ressemblera la nouvelle réglementation, mais va falloir qu'elle soit stricte », estime-t-il.
Dans l'achat d'équipement, la FPMQ constate que le gouvernement est bien loin d'être à jour. « Il doit y avoir des annonces rapidement pour des subventions pour l'acquisition d'équipement dans les corps de police municipaux, insiste M. Côté. Autrement, nous ne serons simplement pas prêts au 1er juillet 2018. »