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Féminisme : moins de divisions qu’il n’y paraît

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Photo : Source: aufeminin.ca
Elizabeth Nadeau Par Elizabeth Nadeau
enadeau@estrieplus.com
Mardi le 8 mars 2016

Selon la professeure Isabelle Boisclair, la vision du féminisme est relative à la position d'où on le regarde. Si l'on croit que le mouvement est miné par les divisions ces temps-ci, Mme Boisclair affirme qu'il y a, au contraire, beaucoup de consensus dans les groupes féministes qu'elle côtoie depuis une vingtaine d'années.

De récents événements, dont le « faux pas » de la ministre de la Condition féminine, Lise Thériault, ont relancé le débat sur qui est féministe et comment est-on féministe au Québec.

« Dans les médias, on voit une division. Mais je suis étonnée qu'on soulève cette division parce qu'il existe bien plus de consensus au sein des groupes qu'autre chose! La vision du mouvement féministe dépend beaucoup de qui regarde le mouvement et à partir d'où », affirme Mme Boisclair.

Peut-on définir le féminisme?
Comment définir le féminisme donc, si d'une part on ne voit que de la division et que d'une autre, on affirme qu'il y a consensus?

« Une féministe est une personne qui non seulement croit en la nécessité de l'atteinte de l'égalité, mais qui travaille pour cette atteinte affirme professeure Boisclair. Il ne s'agit pas nécessairement de militer, mais de travailler au quotidien, avec son environnement, avec les personnes autour d'elle, pour soulever - et non pas crier! - les remarques sexistes. C'est de donner des modèles à nos adolescents, de leur insuffler l'idée que les femmes peuvent faire ce qu'elles veulent de leur image. Plus loin encore : nul n'est tenu de se conformer aux stéréotypes. »

Selon elle, le féminisme est multiple. Le point commun à tous les courants de pensée qui se revendiquent féministes est la visée de l'égalité et de l'équité entre les hommes et les femmes. En sachant cela, il devient inconcevable de ne pas être féministe.

« Le féminisme est le reconnaissance de la légitimité de l'égalité des droits. Certains droits sont encore menacés, comme l'avortement au Texas. Au Québec, on reconnait qu'il y a beaucoup plus de droits acquis qu'autre chose. La lutte a changé : aujourd'hui, c'est une lutte pour quelque chose de moins mesurable parce qu'on veut la parité partout. Dans les postes de pouvoir, économiques, une représentation symbolique dans la littérature, au théâtre ou au cinéma, par exemple. Ce sont des vecteurs de l'idée qu'on se fait des hommes et des femmes et des relations entre eux. »

La symbolique prend ici toute son importance parce que les hommes jouissent d'une considération symbolique par défaut lorsqu'ils prennent la parole, affirme la professeure.

« D'emblée, lorsqu'un homme aux cheveux gris et portant un complet prend la parole, on lui donne une crédibilité. Lorsqu'une femme a les cheveux gris, on dira qu'elle est trop vieille et on jugera sa tenue vestimentaire. Il faut combattre cette discrimination de l'image. Des travaux universitaires ont démontré que lors d'une remise d'examens sans nom, les femmes scoraient plus fort que les hommes. Avec les noms, les notes baissaient. »

Les médias et la nouvelle génération
Il y aurait, selon elle, un élément centralisateur qui serait le plus partagé parmi les féministes : le libre-choix des femmes.

« Si on donne les outils et les droits d'accès aux possibilités, les personnes feront leurs propres choix. Des femmes font le choix, parce qu'elles le peuvent et qu'elles le veulent, de rester à la maison pour s'occuper de leurs enfants. Si la situation financière le permet, tant mieux. Mais ce qui est plate, c'est de les voir reprocher aux femmes carriéristes de l'être, et vice-versa, comme on l'a vu avec certaines bloggeuses ces dernières semaines. »

Selon elle, les médias sont en partie responsables de la division que l'on croit exister entre les groupes féministes. Mais ils ne sont pas les uniques responsables.

« Je ne sais pas où l'image se déforme. Il y a certainement un problème avec celles véhiculées dans les médias, mais il y a aussi un problème du côté de la perception. On commence à parler plus de féminisme alors qu'auparavant, on gardait ces discussions dans des bureaux plus fermés. C'est connu : quand on dit que le ciel est bleu, personne ne réagit. Le féminisme se présente aujourd'hui chez une nouvelle génération, très active sur les médias sociaux. »

Un fantasme antiféministe qui aime penser que les féministes visent à voler le pouvoir d'hommes reste encore bien présent dans les mentalités qui craignent le mouvement.

« Ça fait une vingtaine d'années que je gravite autour des groupes féministes. Jamais, je n'ai entendu dire qu'on va voler le gouvernement des hommes. Ce qu'on veut, c'est la parité, plus d'égalité et de chances pour tout le monde. On regarde toujours le féminisme comme étant un problème. Pourquoi ne regarde-t-on jamais vers l'antiféminisme pour soulever les questions de violence? Très active sur les médias sociaux, la nouvelle génération reçoit parfois des messages très menaçants. »

Quel avenir pour le féminisme?
Selon Isabelle Boisclair, le mouvement n'aura de cesse tant que les objectifs d'égalité et d'équité ne seront pas atteints. Sans toutefois vouloir plus de place : le mouvement cherche à obtenir la même place que celle des hommes dans la société, pas plus.

« On fait des avancées, mais le sexisme est encore à combattre. On peut comparer cela à la lutte des Noirs pour leurs droits civiques aux États-Unis. Ils les ont acquis, mais le racisme est encore bien présent et visible. »

Pour aider la cause des femmes, il faut plus de gestes en leur faveur au quotidien, comme lire plus de livres d'auteures, écouter plus de musique produite par des femmes, se payer un billet pour aller voir une partie de sport féminin.

« Il ne faut pas attendre que le renouvellement générationnel se réalise, qui sera peut-être plus actif en faveur des femmes. Il faut accélérer, ne pas attendre que le mouvement avance de lui-même », conclut-elle.


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