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COVID-19: les impacts psychosociaux moins importants au Québec

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Photo : Archives: (en bas) Dre Mélissa Généreux mène une étude multidisciplinaire et interuniversitaire sur les impacts psychosociaux de la crise de la COVID-19.
Mercredi le 17 juin 2020

Selon une enquête internationale menée par l'Université de Sherbrooke sur les impacts psychosociaux de la pandémie à COVID-19, la population d'ici serait moins affectée psychologiquement qu'aux États-Unis.

L'anxiété et la dépression occasionnées par la pandémie seraient moins répandues au Canada et au Québec que chez nos voisins du Sud, les États-Unis. C'est ce que révèle une enquête internationale visant à mesurer l'influence du discours médiatique et gouvernemental sur la réponse psychologique et comportementale de la population.

Les données ont été recueillies dans le cadre de la première phase d'une étude multidisciplinaire et interuniversitaire menée par la docteure Mélissa Généreux, en collaboration avec, notamment, la professeure Marie-Ève Carignan, les professeurs Marc D. David, Gabriel Blouin-Genest, Mathieu Roy, le chargé de cours Olivier Champagne-Poirier. Ces données s'ajoutent aux résultats préliminaires diffusés en avril 2020.

Ainsi, du 29 mai au 12 juin 2020, l'équipe de recherche a sondé 7791 personnes simultanément dans 7 pays et régions, soit le Canada, les États-Unis, l'Angleterre, la Suisse, Hong Kong, les Philippines et la Nouvelle-Zélande. De ce nombre, 1501 personnes provenaient du Canada, et 435 du Québec.

Des troubles psychologiques exacerbés par la crise

Bien qu'on note une légère amélioration de la santé psychologique depuis le l'atteinte du sommet de la première vague de COVID-19, en avril dernier, les niveaux de dépression actuels sont, au Canada et aux États-Unis respectivement, 3 et 4 fois plus élevés qu'avant la pandémie.

À titre de comparatif pour le Canada, les niveaux de dépression (et d'anxiété) actuels s'apparentent à ceux observés à Fort McMurray, 6 mois après les feux de forêt dévastateurs de 2016.

De toute évidence, la crise qui secoue la planète a des répercussions sur le mieux-être. Or, à certains endroits, la population semble mieux protégée psychologiquement. C'est notamment le cas au Canada et de manière encore plus marquée, au Québec.

Le Canada et le Québec s'en tirent mieux

Parmi les 7 pays et régions analysés, les États-Unis semblent être les plus affectés sur le plan de la santé psychologique (anxiété généralisée : 31 % et dépression majeure : 28,2 %), alors qu'au Canada on enregistre passablement moins d'anxiété généralisée (19,6 %) et de dépression (22,2 %).

Des variations importantes s'observent toutefois entre les provinces canadiennes, alors que le Québec affiche un taux d'anxiété de 13,1 %, contre 23,4 % en Ontario et 19,7 % ailleurs au pays. La province québécoise semble également moins touchée que les autres provinces canadiennes par la dépression majeure. En effet, le taux de dépression majeure au Québec (17 %) est nettement inférieur à celui qu'on constate en Ontario (26,2 %) et qu'ailleurs au Canada (21,3 %).

À la lumière de ces résultats, on comprend que la vitesse à laquelle se propage le virus sur un territoire donné n'est pas l'unique facteur déclenchant des problèmes de santé psychologique. Autrement, comment expliquer que le Québec, qui compte le plus de cas de COVID-19 et de décès au Canada, s'en tire mieux sur le plan de la santé mentale que l'Ontario, par exemple? La réponse se trouverait ailleurs.

Le sentiment de cohérence, un facteur de protection robuste

Les données préliminaires de cette enquête (menée en avril dernier) révélaient que les principaux stresseurs psychologiques sont liés à la stigmatisation et au fait que la pandémie soit perçue comme une menace élevée ou très élevée, tant sur le plan personnel que familial. Bien que ces stresseurs soient toujours présents, on constate maintenant que l'isolement et les pertes financières encourues par la pandémie ont eu raison de la santé psychologique de certains d'entre nous, en augmentant d'environ 50 % le risque d'anxiété généralisée et de dépression.

Les résultats de la phase 1 apportent par ailleurs un élément de réponse supplémentaire au regard des facteurs de protection. En effet, on apprend qu'au Canada, les personnes dotées d'un sentiment de cohérence élevé sont 3 fois moins susceptibles de présenter un trouble d'anxiété généralisée ou une dépression majeure. Le sentiment de cohérence, c'est la faculté qui nous permet de comprendre un événement, y donner un sens et de trouver des solutions pour y faire face. Cette faculté est donc fondamentale en contexte d'adversité, comme c'est le cas depuis quelques mois.

Parmi tous les facteurs examinés dans cette étude, le sentiment de cohérence est de loin le facteur le plus fortement lié à la santé psychologique en temps de pandémie, devant l'isolement et les pertes financières. Pour la professeure Mélissa Généreux, il est donc primordial de se préoccuper du sentiment de cohérence et de ses impacts sur la santé psychologique. « Au-delà des effets néfastes du confinement et des pertes financières, notre étude suggère que la confusion, la méfiance et la mésinformation nuisent à la santé psychologique des Canadiennes et Canadiens. Plus que jamais, nous avons besoin d'avoir accès à une information qui donne l'heure juste. Cette information ne devrait pas alimenter inutilement nos peurs, mais plutôt nous permettre de comprendre la situation, d'y donner un sens et de connaître les ressources à notre disposition pour s'y adapter », mentionne-t-elle.

La fiabilité des sources d'information

L'enquête s'appuie sur l'hypothèse selon laquelle le traitement médiatique de la pandémie module notre perception de la crise et influence, par le fait même, notre résilience individuelle.

La phase 1 nous révèle, entre autres, que le fait d'utiliser les réseaux sociaux comme source régulière d'information sur le coronavirus est associé, au Canada, à un risque accru d'anxiété généralisée ou de dépression majeure. Les réseaux sociaux semblent influencer la santé mentale au même titre que l'isolement ou les pertes financières.

On apprend aussi que peu de Canadiennes et de Canadiens (12,7 %) éprouvent une confiance élevée à l'égard des médias, si on compare les résultats avec les États-Unis (22,3 %). En fait, au Canada, les experts en santé et le gouvernement sont considérés comme des sources plus fiables. Le même portrait se dessine au Québec, où la très grande majorité (72,9 %) s'en remet au discours du gouvernement provincial.

Statistique révélatrice : aux États-Unis, seulement 14,6 % des personnes répondantes disent avoir une confiance élevée envers l'information véhiculée par le gouvernement américain. Pourrait-on y déceler un lien avec les niveaux d'anxiété et de dépression élevés dans ce pays? C'est notamment ce que l'enquête tentera de mettre en lumière au cours des prochaines phases.


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