Une chaire et un programme de recherche voient le jour au Département de génie mécanique à l'Université de Sherbrooke afin d'améliorer l'efficacité énergétique des industries, et ce, grâce à des technologies performantes.
C'est dans l'optique de réduire la consommation en combustibles fossiles et de contribuer au développement durable que la Chaire de recherche CRSNG en efficacité énergétique industrielle et le Programme de recherche CRSNG RDS (Recherche et développement coopérative) ont été créés.
Les Canadiens sont énergivores
Le Canada est loin de faire bonne figure à l'échelle internationale en ce qui a trait à sa consommation énergétique. En effet, comme le souligne le professeur Sébastien Poncet, titulaire de la Chaire CRSNG en efficacité énergétique industrielle, « la consommation énergétique du Canada a augmenté de 25 % depuis 1996 alors que la démographie a augmenté que de 20 % et le PIB d'environ 3 % par an. Ce qui veut dire que l'on consomme de plus en plus d'énergie, explique-t-il. C'est bien qu'un tel programme puisse exister pour développer de nouvelles technologies et également développer des politiques énergétiques assez rigoureuses comme l'ont fait certains pays européens », soutient-il.
Le professeur Mikhail Sorin, chercheur principal du programme de recherche, estime qu'il est nécessaire que des chercheurs s'intéressent au secteur industriel compte tenu de l'importante consommation d'énergie des secteurs primaire et manufacturier des industries canadiennes.
Au pays, ces secteurs consomment à eux seuls pratiquement la moitié de la consommation totale d'énergie, générant ainsi environ le tiers des émissions de gaz à effet de serre. « En adoptant des technologies novatrices de cogénération ou de récupération de chaleur, les entreprises de ces secteurs pourraient réaliser des gains en efficacité énergétique de l'ordre de 18 % à 26 % ».
Il existe très peu de groupes universitaires qui s'intéressent à l'ensemble des problèmes scientifiques, techniques et environnementaux relié à l'utilisation efficace de l'énergie dans les industries, indique M. Sorin. Or « selon l'agence internationale de l'énergie, au cours des deux prochaines décennies, la demande globale en pétrole, en gaz naturel et en charbon, poursuivra sa croissance. Si bien que les combustibles fossiles demeureront les ressources énergétiques les plus utilisées. Cela signifie que le problème énergétique industriel deviendra très important », révèle M. Sorin. D'où la nécessité de cette chaire de recherche et de ce programme universitaire.
Des objectifs verts
Le principal objectif de cette chaire de recherche de la Faculté de génie est de valoriser au maximum l'énergie dans les différents secteurs industriels : « Nous essayons de comprendre comment les mécanismes de transfert d'énergie se font et nous tentons de les contrôler pour garder le maximum d'énergie utile dans le système. » Plus spécifiquement, la Chaire orientera principalement ses activités vers le développement des composants de systèmes industriels de réfrigération, de revalorisation, de stockage et de transport d'énergie thermique.
La Chaire s'anime d'énergies nouvelles avec l'aide des partenaires Hydro-Québec, CanmetÉNERGIE de Ressources naturelles Canada et Rio Tinto Alcan.
Quant au programme RDC, le professeur Sorin explique qu': « au cours des cinq prochaines années, [son] équipe de recherche se penchera sur les systèmes de récupération et de valorisation des rejets thermiques, principalement dans les alumineries et les industries des pâtes et papiers. Les développements prévus sont orientés vers la revalorisation de la chaleur résiduelle, ainsi que la production du froid et d'électricité, toujours à partir de la chaleur résiduelle. »
Les professeurs Sébastien Poncet et Mikhail Sorin espèrent que ce programme et cette chaire de recherche permettent à des diplômés, issus de ce programme, de devenir des agents d'amélioration de l'efficacité énergétique.
À savoir que plus d'une vingtaine d'étudiants et plusieurs stagiaires auront l'occasion de collaborer aux recherches du programme et de la Chaire de recherche du Département de génie mécanique.