Pour la première fois depuis cinq ans, le Cégep de Sherbrooke est
incapable d'absorber son déficit de 900 000 $ pour l'année 2014-2015.
Selon toute vraisemblance, un plan de redressement lui sera imposé dans les prochaines semaines.
Pour le président du conseil d'administration du Cégep, Réal J.
Desautels, la dernière compression du printemps 2015 était de trop.
« On travaille avec des êtres humains qui ont à cœur la
mission éducative du Cégep de Sherbrooke. On a dû composer avec trois coupes
consécutives qui représentent deux millions de dollars, expliquait M. Desautels
à l'occasion d'un point de presse le 10 septembre. On a fait nos devoirs et on
est allés chercher cinq millions d'économies dans les dernières années. Mais le
dernier million de compression imposé au printemps, c'est trop, trop vite. »
Ce n'est pas la première fois que le Cégep adopte un budget
déficitaire. Toutefois, il restait toujours des sous pour compenser.
Il n'y a plus d'éponge
Les compressions imposées par Québec, la diminution de l'achalandage
et la non-indexation des frais comme ceux du chauffage et des assurances sont
responsables du déficit de l'institution.
« On essaie de sauver les étudiants là-dedans, notre mission
éducative est importante. Le c.a. est bien au fait de ses responsabilités, on
assumera nos devoirs et ce qui nous est demandé », de dire M. Desautels en
évoquant le coup de téléphone que le Cégep recevra certainement dans les
prochaines semaines de la part du gouvernement du Québec.
La directrice générale du Cégep de Sherbrooke, Marie-France Bélanger,
assure qu'augmenter une nouvelle fois les frais de scolarité est la dernière
option qui sera envisagée. Mais elle sera étudiée.
« C'est impossible de couper dans l'enveloppe salariale
comme le fait l'Université de Sherbrooke, affirmait Mme Bélanger jeudi. Nous
avons déjà coupé 38 emplois, dont 28 dans les deux dernières années. Les prochains
ne pourraient l'être que par attrition. Nos marges de manœuvres sont
extrêmement minces. »
Mme Bélanger estime que la situation devient dangereuse.
« On a fait des efforts très importants pour préserver la
mission première du Cégep, pour préserver ce qui touche les étudiants. Ce qu'on
demande, c'est un coup de main. On demande du temps pour nous aider à nous
redresser. »
Message aux étudiants
Malgré la situation financière précaire du Cégep, Réal
Desautels affirme que l'institution fera toute en son pouvoir pour tirer son
épingle du jeu.
« On a toujours été un chef de file reconnu partout au
Québec pour la qualité de son enseignement. On prendra le peu de moyens qui
reste à notre disposition et on regardera tout ce qui est possible de faire
pour cela demeure ainsi. »