Près de 850 travailleuses dans les CPE de l'Estrie continueront de se mobiliser aujourd'hui pour illustrer leur mécontentement. Toujours sans convention collective après deux ans et demi, elles iront rencontrer plus de 35 membres de directions.
La convention collective de plusieurs travailleuses de CPE - 11 000 au Québec, dont 850, en Estrie - est échue depuis deux ans et demi. Les négociations semblent piétiner, et pour faire avancer les choses, elles ont décidé de continuer la mobilisation aujourd'hui.
Les quelque 850 travailleuses estriennes iront remettre en délégation une déclaration, laquelle explique les enjeux sur la protection de la qualité des services et qui annonce l'intention de recourir à la grève advenant un échec des pourparlers, à 35 membres de directions de CPE.
« Nous vous rappelons que jamais le niveau d'exaspération, mais aussi de mobilisation des travailleuses n'a été aussi élevé, indique Stéphanie Vachon, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Centres de la petite enfance de l'Estrie - CSN. Les travailleuses de notre CPE, comme près de 11 000 autres entendent donc se faire respecter. C'est d'ailleurs le sens du mandat de grève à 94 % qu'elles ont confié à leur comité national de négociation en septembre dernier, soit de tout mettre en œuvre pour préserver leurs acquis, jusqu'à recourir à ce moyen de pression lourd, si nécessaire. »
Les 24 et 25 octobre sont prévues les prochaines discussions avec le ministère de la Famille et les employeurs. Un moment important pour faire avancer le dossier, selon Mme Vachon. «On souhaite en arriver à une convention collective qui répond véritablement à toutes nos priorités de négociation, précise-t-elle. Faire la grève n'a jamais été un objectif en soi. Au contraire. Mais il n'est pas question d'accepter une entente à rabais.»
Parmi les enjeux - plusieurs aspects pécuniaires sont réglés - qui doivent encore être traités, on retrouve la protection de la qualité éducative, la planification pédagogique, la participation des travailleuses au conseil d'administration, les salaires, et la liste s'étire encore.
« Les travailleuses n'accepteront jamais de participer au nivellement de la qualité des services vers le bas, voire vers la médiocrité, que tente d'imposer la partie patronale, alors que l'on vient de souligner une nouvelle fois l'apport des CPE dans le développement du Québec », commente Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l'Estrie (CCSNE-CSN)