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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Leçon sur le courage

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Je lisais un article concernant Susan Léger cette semaine. Elle a démontré du courage. À sa façon, avec ses moyens. Le courage de continuer à naviguer malgré un cancer. Le courage de ne pas céder à la rancœur qu'elle énonce quand elle dit qu'on devrait passer le test de dépistage du cancer du sein chaque année, et non aux deux ans, comme il lui avait été prescrit.

Susan est une battante. Elle a été, sauf erreur, la première femme en Estrie à occuper le siège de morning man (!) à la radio.

Le courage a plusieurs visages.

Comme celui du parent qui reste auprès d'un enfant dont le handicap physique ou mental restreint l'espace qu'on avait rêvé autrement pour sa vie. Et qui s'en remet à des organismes communautaires pour obtenir un répit.

C'est celui des parents qui continuent de rebâtir leurs repères après la mort d'un enfant par suicide. Le courage de rester ensemble, dans la même maison, de ne pas chercher à fuir, tout cela au nom de la vie et des beaux et bons moments passés avec l'être disparu bien trop tôt. Le courage aussi d'accepter l'aide d'intervenants spécialisés. Ce n'est pas simple d'affronter quand la fuite semble si attrayante.

Le courage a des dizaines de visages.

Comme celui de gens comme vous et moi qui se présentent dans des organismes comme l'ACEF pour rebâtir leurs finances personnelles complètement anéanties par les offres de surconsommation qui, disait-on, allaient définir ce qu'ils sont dans la vie. Ça demande du courage d'admettre qu'on a échoué dans le système auquel tout le monde semble adhérer.

Le courage, c'est aussi de prendre un temps dans sa petite vie si importante et de rendre visite à quelqu'un qui écoule ses derniers instants de vie, entouré par des bénévoles et des intervenants d'un organisme spécialisé en soins palliatifs.

Le courage, c'est également de dire les choses en face. De ne pas chercher à se sauver.

Pour la personne en entreprise, ça peut être de tout faire pour sauvegarder des postes plutôt que de s'autocongratuler en affirmant avoir réussi une restructuration ou une consolidation ou une réingénierie, tout cela pour plaire au tableau Excel, seul repère de l'actionnaire.

Le courage, c'est surtout de ne pas se cacher derrière le mot courage.

C'est, encore une fois, mon principe du gars sympathique : on ne devrait pas dire « je suis sympathique », ça devrait juste paraître.

Alors, politiciens municipaux, provinciaux et fédéraux, laissez de côté le mot courage. Vous l'avez vidé de son sens, vous en avez fait un parapluie sous lequel vous vous cachez pour faire tout, n'importe quoi, et son contraire.

Bien caché sous le parapluie, on perd l'horizon. Et l'horizon qu'on souhaite, il faut en jaser. Énoncer votre plan de match avant d'être élu vous vaudrait une mention de courage.

À faire des dizaines de coupures visiblement improvisées, à multiplier les déclarations vides de sens, vous donnez une jambette bien plus grande que vous ne le pensez à des milliers de personnes qui s'appuient, entre autres, sur un réseau communautaire pourtant essentiel.

Mon point est le suivant et s'adresse à toute personne qui dit nous représenter, tous partis confondus : le courage n'a rien à voir avec vos coupures. Couper une ressource ne demande aucun courage. Ça demande un décret. C'est tout.

La ressource, c'est comme un arbre. Couper un arbre ne demande aucun courage. Ça demande juste une scie à chaîne. S'assurer que l'arbre grandisse en faisant en sorte qu'on ne détruise pas l'environnement dans lequel il pousse et sans lequel il ne peut pas pousser, ça, ça demande de la vision et du courage. Mais faites-le d'abord. On vous dira ensuite que vous avez été courageux. C'est une question d'honnêteté intellectuelle de base.

La ressource, c'est ce qui a nourri les exemples du début de ce texte.

En mettant en tête de liste la recherche de l'argent à tout prix et maintenant, vous sabotez les repères de citoyens qui font, eux, preuve de courage sans jamais s'en vanter.

Clin d'œil de la semaine

S'auto proclamer courageux, c'est aussi valable que de se botoxer pour faire croire (et se faire croire) que l'âge n'a pas d'effet sur nous...


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