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La CAQ propose 5443 nouveaux profs

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Elizabeth Nadeau Par Elizabeth Nadeau
enadeau@estrieplus.com
Lundi 23 mai 2016

À terme, ce sont 5443 nouveaux postes d'enseignants qui seraient créés dans le plan pour l'éducation que propose la Coalition Avenir Québec (CAQ). Le plan suppose l'éducation obligatoire de la prématernelle (4 ans) jusqu'à la majorité (18 ans), ou l'obtention d'un premier diplôme.

Ces 5443 nouveaux postes pour les enseignants ne tiennent pas compte des autres ressources qui seraient ajoutées au réseau, dont 400 professionnels dédiés au dépistage précoce, dès les premières années du primaire, des difficultés d'apprentissage et quelques 120 conseillers d'orientation au niveau secondaire.

Le plan que propose Jean-François Roberge, député de Chambly et lui-même enseignant, prendra cinq années à implanter au Québec. À terme, il faudra ajouter 500 millions de dollars au budget du ministère de l'Éducation (17,2 milliards en 2016-2017) pour pérenniser ces nouvelles orientations.

« François Legault m'avait donné le mandat de renouveler la plateforme en éducation du parti. Entre septembre 2015 jusqu'à la mi-avril, j'ai mené une phase de consultation et j'ai visité la grande majorité des régions du Québec, explique-t-il. J'ai rencontré des acteurs de tous les niveaux et cette première phase a abouti au grand colloque sur l'éducation, le 24 avril dernier. Maintenant, on soumet les idées à la population. »

Plusieurs de ces idées ont par ailleurs été reprises et inscrites sur le tableau d'objectifs à atteindre du ministre Sébastien Proulx, tel que présenté dans sa propre mouture d'une réforme de l'éducation.

Plus d'autonomie et une intervention précoce
Le député de Chambly était de passage à Sherbrooke le 3 mai dernier pour tâter le terrain et tester les propositions de son parti auprès de ses ex-collègues enseignants. Parmi ces idées se trouvent de grandes orientations bien définies. La CAQ propose notamment des écoles plus autonomes disposant d'une marge de manœuvre pour l'embauche des professionnels, par exemple.

« L'autonomie n'est pas complète, on mise toujours sur une structure régionale pour la coordination et la répartition des ressources. Le point focal de notre plan toutefois, c'est l'école de 4 à 18 ans », souligne Jean-François Roberge.

Cette idée fait d'ailleurs l'objet de deux chapitres dans le livre qu'il vient tout juste de publier, Et si on réinventait l'école?.

« On vise une prématernelle à quatre ans pour tous, avec des services et des ressources en quantité suffisante pour faire du dépistage et de l'intervention précoces pour régler, dès le départ, les difficultés d'apprentissage. Au secondaire, on mise sur un accompagnement individuel et soutenu des jeunes avec l'ajout de conseillers d'orientation notamment, pour aider nos jeunes à se diriger vers un diplôme. »

Le but et d'éviter de laisser tomber les jeunes âgés de 16 ou 17 ans.

« En ce moment, le statu quo prône que si tu n'obtiens pas ton diplôme à 16 ans, tant pis pour toi, les services s'arrêtent lorsque tu as 16 ans. Nous, on estime qu'il faut au moins combler le vide entre 16 et 17 ans avec un suivi personnalisé pour éviter que ces jeunes décrochent. La tâche pourrait être confiée aux écoles secondaires et aux carrefours jeunesse-emploi. »

Un modèle qui a fait ses preuves
Selon M. Roberge, le modèle prôné par la CAQ a déjà largement fait ses preuves au Nouveau-Brunswick et dans une quinzaine d'États américains.

« En Ontario, le modèle est implanté depuis une dizaine d'années et le taux de diplomation est de dix pourcent supérieur au nôtre. C'est énorme! On a besoin de ça, au Québec. Sur les 12 800 décrocheurs chaque année, il ne manque qu'un ou deux cours pour que 1000 d'entre eux mettent la main sur le diplôme. C'est là qu'il faut déployer des outils. »

Comment y arriver?

« Au début des années 2000, l'Ontario a fait de l'éducation une priorité nationale. Ce n'était pas juste un ministère parmi d'autres. On a investi et il faut avoir le courage de le faire sans finir par faire plus de ce qui ne fonctionne pas. Il faut réinvestir et changer le modèle. »

Un nouveau modèle qui accompagne les jeunes jusqu'à la diplomation permettrait une meilleure adéquation entre les besoins de main-d'œuvre et la formation, selon le député.

« Plusieurs régions vivent déjà avec une pénurie de main-d'œuvre et la solution actuellement préconisée est d'augmenter le seuil d'immigration. Mais si, au Québec, il y a 12 000 décrocheurs, le problème et la solution sont internes, ils sont chez nous. C'est un peu ridicule d'augmenter les seuils d'immigration pour combler nos besoins de main-d'œuvre alors qu'on ne s'occupe pas des Québécois qui pourraient faire la job. »

Retour des finances personnelles et création d'un Ordre
Le plan proposé par la CAQ comprend aussi le retour d'un cours d'économie et de finances personnelles en quatrième secondaire, de même que la création d'un ordre professionnel des enseignants. Sans remettre en question l'autonomie des universités en ce qui a trait à la formation et à l'indépendance d'esprit, Jean-François Roberge estime qu'un ordre établirait un équilibre.

« Pour tous les autres professionnels, il y a cette police d'assurance que la personne respecte des critères de formation et de qualité pour prétendre au titre d'ingénieur, par exemple. L'Ordre des ingénieurs dit : Vous pouvez former comme vous le voulez, mais si vous ne respectez pas mes critères, vous n'aurez pas le droit de pratique au Québec. Cet ordre-là permettrait aussi de s'attaquer à la formation initiale des enseignants, puis à la formation continue qui actuellement, je peux le dire, est une vraie farce au Québec. Ceux qui en veulent en ont, et ceux qui n'en veulent pas n'en n'ont pas. »

Comment ce nouveau plan affecterait-il son propre quotidien?
« Pour les profs, c'est une frustration de tous les moments que ne pas avoir à des professionnels en orthopédagogie, en orthophonie ou en psychoéducation, et en quantité suffisante », affirme l'enseignant, qui a quitté (temporairement) sa classe au lendemain de son élection, le 7 avril 2014.

Lorsqu'un jeune éprouve des besoins en quatrième année, l'enseignant remplit un formulaire en sachant que le diagnostic ne sera connu que dans les six à douze mois suivants.

« Le diagnostic en soi n'aide pas le jeune. C'est le suivi, donné au compte-gouttes, qui l'aidera. C'est extrêmement frustrant. L'enseignant de l'élève en 4e année fera la demande, le diagnostic arrivera en 5e et l'aide, à la fin de la 5e année. Mais pendant tout ce temps, l'élève souffre de sa condition. Avec notre plan pour l'éducation, on peut espérer que pour les élèves qui auront connu le dépistage précoce des difficultés d'apprentissage, lorsqu'ils arriveront en sixième année, ces difficultés ne soient plus qu'un mauvais souvenir! »


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