À l'école la Maisonnée de Rock Forest, environ 200 de
parents, de grands-parents et d'enseignants se sont rassemblés jeudi matin pour
protester contre les coupures en éducation et les conditions de travail des
enseignants.
Marie-France est orthopédagogue de formation et enseignante
à la retraite depuis trois ans. Être un maillon de la chaîne humaine devant l'école
la Maisonnée est une manière de démontrer son soutien aux parents qui
encouragent les profs.
« Ce n'est même pas au niveau du salaire qu'il y a un
problème, d'affirmer Marie-France. Ce sont les conditions de travail qui se détériorent.
On surcharge les classes, ce qui rend la différenciation pédagogique entre les
élèves réguliers et ceux en difficultés d'apprentissage impossible. »
Selon elle, tous les enfants en sont affectés.
Joëlle et Catherine sont deux enseignantes en congé de
maternité ont aussi tenu à emmitoufler bébé et à se joindre à la manifestation.
Elles sont catégoriques : le problème, c'est le nombre d'élèves par
classe.
« Les cotes et les services pour les élèves en difficulté,
ça rend notre travail très difficile », soutien Joëlle.
Pour les deux enseignantes, le salaire, c'est secondaire.
Nathalie n'est pas enseignante. Toutefois, elle est
convaincue qu'il faille maintenir les services spécialisés dans les écoles.
« Je veux montrer que je ne suis pas d'accord avec les
coupures en éducations. Les budgets doivent rester pour que tous les enfants
puissent profiter d'un cheminement scolaire adéquat. », d'affirmer la maman.
Linda est une grand-maman qui fait aussi deux heures de
bénévolat par semaine à l'école la Maisonnée.
« D'augmenter le nombre d'élèves par classe, c'est un no way. Déjà, les enseignants ont de
quatre à six cas difficiles par classe. En ajouter, ça deviendra problématique.
»
Selon elle, diviser encore plus l'attention du prof pourrait
mener les élèves qui réussissent bien à se relâcher. Ceux qui ont des difficultés
d'apprentissage auront encore moins de soutien.
« L'enseignant enseigne, est un psychologue, un
orthopédagogue et même un parent. Il n'y a plus cette notion de respect envers
les enseignants qu'il y avait autrefois. Ils doivent composer avec ça aussi. Je
lève mon chapeau aux futurs enseignants qui sont dans les facultés d'éducation.
Il faut vraiment avoir le feu sacré. »
Nathalie est du même avis.
« C'est un métier de plus en plus difficile à faire et le
respect envers le prof, c'est un problème de société qu'il faudra adresser. Mais
ça, ça découle aussi de l'éducation que les parents donnent à leurs enfants. »