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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Ceux qui s’en vont. Ceux qu’on laisse derrière...

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François Fouquet Par François Fouquet
Lundi le 2 octobre 2023

D'entrée de jeu, mon « ceux » se veut inclusif et non genré. Il veut dire « toutes les personnes ».

Je prends soin de le dire parce que parfois (souvent, peut-être!), le souci du respect de chacun introduit une susceptibilité malsaine qui en vient même à porter un jugement sur la personne qui s'exprime.

Vous voyez le genre : au nom du respect, j'exige que quelque chose soit exprimé de telle façon. Et si quelqu'un ne se conforme pas, il devient un paria qui ne mérite pas le respect prôné au départ.

Pas toujours simple.

Mais ce n'est pas le sujet du jour.

____

Il arrive parfois que je me retrouve, à la fin d'une semaine, avec, en tête, des images de choses que j'ai retenues. Comme des clips! Des éléments grappillés à gauche et à droite et qui viennent s'unir en une sorte de collage. 

La semaine dernière en a été une. Je vous livre trois de ces petits épisodes ici. 

D'abord, une déclaration de François Legault au moment où son gouvernement annonce un investissement de 7 milliards de dollars pour la construction d'une usine pour fabriquer des batteries pour les voitures. Il s'enflamme : « c'est pour des annonces comme celles-ci que je fais de la politique! »

Comment expliquer que les gouvernements investissent à ce point l'argent collectif dans un projet économique? Réponse : si on veut s'inscrire dans le jeu, il faut jouer les règles de ce jeu...

Deuxième épisode. Samedi matin, l'animateur d'une émission de radio matinale y va d'un commentaire personnel. Une tranche de vie, diront certains. Il constate que la conscience collective avance bien en rapport avec l'environnement. À preuve? Dans le laboratoire humain que constitue sa ligue de garage, les discussions deviennent passionnées au sujet des voitures électriques, alors que c'était un sujet de rejet il y a un an ou deux. « Mon bolide est tellement performant! Ça clenche n'importe quel autre char! »

Et finalement, toujours samedi matin, je me retrouve dans un salon funéraire où ma famille élargie rend un hommage à une de mes tantes, décédée à l'âge de 88 ans. Elle était atteinte de paralysie cérébrale. Une personne attachante aux traits de caractère parfois bouillants. Comme bien d'autres dans la famille, quoi!

Ce matin-là, au salon, une surprise nous attendait. Six des préposées qui s'occupaient de ma tante à la résidence où elle habitait depuis des années s'étaient donné rendez-vous pour la saluer une dernière fois.

En signant le registre, une d'elles a la larme à l'œil. « Elle va tellement nous manquer! »

Au retour des funérailles, ces trois éléments m'habitent encore et se mélangent. Pourtant, à priori, il n'y a pas de lien entre eux.

Ou peut-être que oui, finalement...

D'abord, le mélange des genres qui fait qu'on tord une réalité pour la rendre digestible.

François Legault qui compare son investissement dans les batteries de voitures à l'investissement de Robert Bourassa pour les grands barrages hydro-électriques des années 1970. Pas un mot sur le fait que les barrages allaient servir la collectivité, le tout demeurant dans le secteur public, alors que là, on subventionne une compagnie privée. Mais ce qui compte pour lui, ce sont les indicateurs de performance financière.

Je veux bien, mais c'est court comme raisonnement.

Puis, cet animateur de radio qui rappelle cette choucroute dans laquelle on patauge quand il est question d'environnement. Plutôt que de se remettre minimalement en question, sur une base personnelle et collective, on préfère nettoyer notre conscience en trouvant des palliatifs à nos excès et en se disant qu'on peut continuer à tout miser sur la performance.

Changer un peu les choses dont on se sert, ça va. Tant qu'on ne change rien à notre confort performant quotidien.

Puis, il y a tous ceux qu'on laisse derrière. Les moins nantis. Les sans-abris. Les gens en institution qui n'ont pas ce qu'il faut pour performer dans la structure actuelle.

Comme ma tante.   

Comme, aussi, ceux qui ont les outils de base, mais qui ne suivent pas la cadence, se retrouvant avec une étiquette de perdant dans le front.

Et je me retrouve avec un constat qui, lui, amène une question.

Le constat, d'abord: plus on est transporté par la vitesse et la performance de notre style de vie et moins on voit tous ceux qui n'ont pas l'occasion ou la capacité d'embarquer dans le grand cirque. Ou ceux qui dérapent une fois en piste.

La question, maintenant : est-ce que ceux qu'on ne voit pas trop existent vraiment?

Si oui, est-ce qu'on peut rêver d'une déclaration enthousiaste d'un premier ministre qui affirmerait : « c'est pour ne laisser personne derrière que je fais de la politique! » ?

 

Clin d'œil de la semaine  

« Je fais de la politique pour servir! »

Reste à savoir qui ou quoi...


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