Modes de transports, infrastructures: tout peut être simulé virtuellement. C'est ce qui a été démontré lors de l'inauguration du nouveau laboratoire virtuel participatif Imaginactive de la Faculté de génie de l'Université de Sherbrooke, vendredi dernier. Tout comme Joseph-Armand Bombardier, les inventeurs pourront avoir une rétroaction des gens concernant certaines inventions.
L'Holodeck Imaginactive permet aux gens d'avoir accès à un monde virtuel à l'aide de lunettes 3 D et de capteurs installés aux quatre coins d'une pièce. Le tout peut être mis sur pied dans une pièce de taille moyenne et accueillir plusieurs personnes ainsi que tout type de contenu 3 D. Dans ce nouveau laboratoire, toute les possibilités sont permises : s'assoir dans un véhicule, regarder l'intérieur d'un bâtiment; les limites sont infinis. C'est en quelque sorte un deuxième monde où les émotions sont aussi du rendez-vous. Dans certains cas de virtualité, le toucher est aussi une option qui peut être intégrée.
«On présente ici une première version du laboratoire de l'Holodeck. On espère que cet outil pourra aider les inventeurs à tester les idées et sauver du temps ainsi que les risques», explique Charles Bombardier, fondateur d'Imaginactive.
Il y a trois ans, M. Bombardier avait commencé à développer des véhicules avec des designers industriels. Maintenant, le tout prend forme dans une salle immersive. «L'idée derrière ça était de pouvoir prendre des idées et les montrer aux gens pour voir ce qu'ils en pensaient. Aujourd'hui, ces idées peuvent être en trois dimensions. Les gens peuvent marcher autour de ces idées et rentrer dans un véhicule», fait-il valoir.
Depuis quelques mois, M. Bombardier collabore avec Yan Cyr, fondateur de la Fabrique d'Holodeck, qui est la contrepartie technique du projet. «Des étudiants de l'Université de Sherbrooke travaillent sur des modèles et on souhaiterait les mettre dans l'Holodek. C'est un banc d'essai ici et c'est la première fois qu'on fait ça. Il y a des choses qui n'ont jamais été faite sur la planète», mentionne M. Bombardier.
Pour M. Cyr, la mise sur pied de l'Holodeck est une belle réalisation. «On peut permettre de bâtir un environnement dans lequel on peut mettre plein de fonctionnalités possibles et être capable de connecter de la collaboration et un contrôle de la voix», souligne-t-il.
Une innovation dans le développement des produits
«On essaie de développer des produits et de leur donner des valeurs ajoutées au début du processus. Avec une rétroaction, on pourrait immédiatement voir si les projets des inventeurs ont du potentiel», illustre M. Bombardier. Cette technologie s'adresse à toutes les entreprises du Québec qui ont une idée en tête et qui veulent la tester auprès du public. Comme le mentionne M. Bombardier, le projet vise d'abord et avant tout à aider les petits inventeurs à des coûts raisonnables.
«Nos premiers holodecks sont déjà disponibles et vendus au coût de 15 000 $, soit une fraction du prix des salles immersives (CAVE). Nous avons d'autres produits en développement, mais notre priorité est de boucler une seconde ronde de financement pour mettre en opération la production, les ventes, le service et la croissance de l'entreprise», illustre Yan Cyr.
«La Faculté de génie est très fière d'avoir pu rendre possible la mise au point de ce laboratoire et de ces équipements. Dans un futur assez rapproché, nous pourrons déployer ces installations au 3IT et dans le Studio de création. De permettre à nos jeunes créateurs de pouvoir tester rapidement leurs idées auprès de clients potentiels leur permettra de les améliorer et de les commercialiser plus rapidement», conclut le professeur Patrik Doucet, doyen de la Faculté de génie.