Le projet de loi 122 sur l'autonomie municipale faisait partie du discours du maire de Sherbrooke et président de l'Union des municipalités du Québec (UMQ), Bernard Sévigny. Après avoir voyagé ici et là dans les régions du Québec, M. Sévigny revenait au bercail à l'hôtel de ville de Sherbrooke pour le quinzième arrêt de la tournée de l'UMQ.
L'un des objectifs premiers de l'UMQ depuis l'arrivée de Bernard Sévigny à titre de président est le développement économique local et régional dans le cadre du projet de loi 122 sur l'autonomie municipale. Parmi les nombreux arrêts dans le Québec, M. Sévigny a rencontré près de 500 élus et acteurs dans le développement économique.
« Notre vision de voir grand traduit les ambitions de l'UMQ de demeurer un chef de file dans le monde municipal, mais aussi de reconnaitre les municipalités comme de véritables gouvernements de proximité. C'est donc d'être autonome dans le cadre de nos compétences. C'est un virage historique », explique le maire de Sherbrooke et président de l'UMQ, Bernard Sévigny.
« Je tenais au chantier du développement économique. J'en ai parlé personnellement au premier ministre. Il y a eu une période de turbulence reliée aux conditions des crises, fiscalités et coupures qui ont été absorbées durement par le monde municipal. Il faut se redéfinir comme acteur du développement économique et aller chercher les outils pour remplir ce mandat », ajoute M. Sévigny.
Le plan de l'UMQ est de préconiser un processus clair, transparent et accessible pour les citoyens. Lorsqu'il est question de plus de pouvoir, c'est aussi plus de responsabilités auprès des citoyens.
Des préoccupations plus sherbrookoises
Parmi le lot de préoccupations de l'UMQ, il est possible d'en retrouver certaines aux couleurs sherbrookoises. « La loi sur l'expropriation, on y a goûté récemment autant dans l'achat des terrains qu'on a cédé à la Commission scolaire. Ce sont des terrains qu'on a prévus au prix du propriétaire, ce qui représente trois, quatre ou cinq fois le prix de la valeur marchande. Well inc. est aussi un exemple dans les acquisitions. Il a fallu faire de la haute voltige pour acheter de gré à gré sans tomber sous la loi de l'expropriation. Cette loi est mal adaptée pour le monde municipal. Il va y avoir une révision de la loi sur l'expropriation », précise le président.
Pour la Ville de Sherbrooke, le projet de loi 122 aura plusieurs répercussions. « C'est une plus grande souplesse pour le conseil municipal de la Ville de Sherbrooke. Il pourra donc y avoir des redevances réglementaires. Ce qui pourrait par exemple taxer des terrains contaminés pour constituer un fonds dédié à la décontamination. C'est un exemple de pouvoir général de taxation, tout comme l'aide aux entreprises. Le rôle d'une municipalité est de considérer les intérêts de chacun », ajoute M. Sévigny.
L'autonomie mise de l'avant par l'UMQ pourrait aussi gérer les limites de vitesse sur la rue Portland par exemple ou bien le salaire des élus.
« Comme nouveau président de l'UMQ, cette tournée est une occasion privilégiée pour moi de rencontrer les élues, élus et partenaires socioéconomiques de partout au Québec et de discuter avec eux des enjeux de l'heure, dont l'autonomie municipale, les infrastructures et le développement économique local et régional », illustre M. Sévigny.