À l'occasion du Forum citoyen du 20 février dernier, 130 personnes ont réfléchit sur comment vitaliser leur quartier d'Ascot et comment améliorer leur qualité de vie d'un point de vue économique, politique et social. Deux grands enjeux sont sortis du lot : l'emploi et la nécessité d'un lieu de rencontre.
« Le but du Forum était de dresser un portrait actuel du quartier sur les enjeux et les besoins des résidents, explique Sandy Tremblay, agente de développement à la Table de concertation Ascot en santé. On voulait avoir une vue d'ensemble d'où en est le quartier cinq ans après le deuxième forum, et où il s'en va dans les cinq prochaines années. Lors de cette journée, nous avons priorisé des enjeux et rêvé des projets! »
Rencontres, emploi et transport
Deux grands enjeux ont animé les discussions : celui d'un lieu de rencontre et l'employabilité.
« Les gens nous ont parlé du besoin d'avoir un lieu de rencontre informel pour les résidents qui sont bien souvent à faible revenus. Nous avons peu de cafés, de restaurants dans le quartier et nous pouvons difficilement nous payer des activités culturelles, ludiques et sportives, explique Sandy Tremblay. Les citoyens nous ont dit qu'ils voulaient briser l'isolement, il faut donc pouvoir leur offrir ces lieux accessibles à un prix modique. »
Sur la question de l'emploi, les populations immigrantes vivent bien souvent les réticences d'employeurs, notamment en lien avec la francisation. Et comme plus de 20 % des ménages du quartier n'ont pas de voiture, le transport devient également un obstacle à l'emploi.
« Les gens aimeraient travailler, mais aussi de pouvoir, tant qu'à rêver, d'occuper un emploi dans leur quartier au lieu de devoir s'expatrier à l'autre bout de la ville ou carrément dans une autre municipalité. Lors d'un atelier avec nos adolescents, c'est une question qui est ressortie : ils aimeraient que les employeurs du quartier leur permettent de vivre leur première expérience de travail. »
Les citoyens en redemandent!
Plus de 50 communautés culturelles cohabitent dans le secteur Ascot, fruit d'un long travail et d'activités de rapprochement interculturel.
« Les gens nous ont dit qu'ils voulaient que ça se poursuivent. Nous sommes aussi d'avis qu'il ne s'agisse que d'une année sans ces moments de rencontres pour que le quartier redevienne un lieu de tensions entre les communautés, mais aussi avec la société d'accueil. Cette harmonie a nécessité plusieurs années à réaliser et c'est mission accomplie, mais il faut entretenir le résultat! », estime Mme Tremblay.
Une centaine de personnes s'impliquent chaque année dans l'organisation des activités d'Ascot en santé, qui permettent de rejoindre entre six et sept mille habitants (sur dix mille).
« La concertation Ascot en santé est très, très active sur le plan économique, en rapprochement interculturel et auprès des 0-5 ans. Il y a toujours une trentaine d'enfants à nos Contes en pyjama, même lorsqu'il fait moins 20 degrés! On arrive à rassembler plus de 2000 personnes à notre fête annuelle de quartier et notre journal communautaire est distribué à 5000 portes, souligne Sandy Tremblay. Le quartier est très dynamique et si on peut se permettre de rêver, on souhaite que ça reste comme ça, que le niveau d'énergie reste comme tel! »