Beaucoup d'athlètes disent consacrer leur vie à leur sport. Ariane Fortin en fait la preuve chaque jour. Après y avoir consacré 16 de sa vie, l'athlète a quitté le ring de la boxe olympique il y a à peine deux ans, mais la passion de ce sport ne l'a pas abandonnée pour autant.
La jeune retraitée de 34 ans n'a pas accroché ses gants, bien au contraire. Elle continue son histoire d'amour avec la boxe de façon différente, mais tout aussi concrète. Ariane Fortin partage maintenant sa passion de la boxe en tant qu'analyste et conférencière. Elle s'investit également depuis deux ans dans un programme de boxe proposé aux enseignants du primaire et du secondaire, qui voudraient présenter ce sport dans leur cursus scolaire. Avec Box'Éduc, la Mme Fortin applique la formule (les combats en moins), qui a fait d'elle une double championne du monde et une olympienne en boxe.
« C'est un programme de formation. Il n'y a pas de coups entre les jeunes. Ils frappent dans les mains, dans les gants, dans les mitaines. C'est très contrôlé et il n'y a pas de combats. L'objectif ce n'est pas d'en venir là. On ne veut pas dénaturer la boxe non plus; c'est de la vraie boxe, un vrai entraînement que l'on fait », explique avec conviction Mme Fortin.
Par l'entremise de ce programme, l'olympienne souhaite ainsi partager avec le plus de jeunes possible son amour du sport, de l'activité physique, des saines habitudes de vie et surtout, les valeurs que le sport lui a apportées au courant de sa carrière. Elle présente son programme d'entraînement cette fin de semaine au congrès de la FÉÉPEQ (Fédération des éducateurs et éducatrices physiques enseignants du Québec), qui a lieu à l'Université de Sherbrooke.
Ariane Fortin se dit agréablement surprise de la réception des jeunes lorsqu'ils comprennent la base et l'utilité des mouvements qui leur sont montrés. « C'est vraiment un bel outil la boxe pour développer la confiance en soi, travailler la concentration. Quand ils savent à quoi servent les coups, les jeunes embarquent vraiment, et c'est super bon pour leur confiance. Ils comprennent que la boxe ce n'est pas juste des coups de poing, que bien au-delà de ça, c'est beaucoup de concentration, de stratégie et de technique ».
Pratiquant un sport longtemps considéré comme une chasse-gardée masculine, la boxeuse se réjouit de son essor et de sa popularité grandissante chez les filles. « Les filles sont souvent très méthodiques, concentrée par rapport aux petits gars qui vont aller très vite. La boxe leur convient très bien; tu travailles deux par deux, tu fais bien les choses, tu t'appliques, c'est vraiment intéressant de voir ce que ça leur apporte. Les jeunes filles n'ont pas beaucoup d'espace où la combativité est valorisée; avec ce sport-là, je pense que c'est fait de façon saine », dit-elle.
Depuis que la boxe féminine est devenue une discipline olympique aux Jeux de Londres en 2012, Ariane Fortin constate à quel point son sport a évolué. « Depuis ce temps-là le sport a plus de visibilité, et on voit une éclosion au niveau professionnel. Il y a vraiment un mouvement intéressant; présentement on voit Leila Beaudoin et Kim Clavel qui est à mon avis la meilleure boxeuse en termes de calibre au Québec. C'est sûr que la boxe féminine a moins de profondeur au niveau du calibre mondial, mais le sport est encore jeune ».
Et qu'est-ce que ça prend pour être un(e) bon(ne) boxeur(euse) d'après Ariane Fortin?
« Courage, caractère, persévérance c'est certain. Comme la boxe est un sport jugé, il faut aussi apprendre à vivre avec les décisions des juges, et ça c'était ma plus grande difficulté! ».
Même si la compétition est derrière elle, la championne de boxe continue de faire avancer son sport avec autant de passion.