De plus en plus de gens en quête d'une retraite spirituelle, ou simplement à la recherche du silence, font une visite de quelques jours à l'Abbaye Saint-Benoit-du-Lac. C'est le cas de l'auteur et relationniste Alain Labonté, qui, depuis plus de cinq ans, se rend à quelques reprises par année dans ce magnifique décor situé sur les bords du lac Memphrémagog.
Relationniste au Centre d'art Orford et pour des artistes tels que Isabelle Boulay, Clémence Desrochers et Kim Thuy, Alain Labonté avoue avoir un quotidien plutôt mouvementé. Cependant, il y a quelques années, celui qui signe le livre « Une âme et sa quincaillerie » a découvert que le bonheur se trouve bien souvent dans le silence.
« C'était lors d'un voyage à l'Ile Maurice, relate Alain Labonté. Je me suis rendu s là-bas pour écrire et j'ai finalement passé 21 jours dans le silence le plus complet. J'ai réalisé à quel point il est bon de s'éloigner de toutes les couches de bruit. »
Son endroit de prédilection depuis cette révélation? L'Abbaye Saint-Benoit-du-Lac. L'auteur, qui a eu une deuxième résidence en Estrie pendant plus sieurs années trouve la paix et le silence entre les murs de l'Abbaye qui a été construite au début des années 1930.
«Je coupe là-bas tout contact avec le monde extérieur. Le luxe que je m'offre est celui de ne pas réfléchir. Je peux passer 17 heures en ligne à écouter le son du silence et ma respiration. Certaines fois, j'assiste aux célébrations et aux différentes messes, et d'autres fois, je ne fais absolument rien.»
La peur du silence
Pour plusieurs, l'idée de garder le silence pendant plusieurs jours est effrayante. Alain Labonté l'a d'ailleurs constaté à maintes reprises à l'Abbaye.
«J'ai vu des personnes partir à peine dix heures après leur arrivée. Pour la majorité des gens, le silence fait peur. Ils ont besoin de tenir la main de quelqu'un pour traverser la vie. Mais selon moi, il y a des silences qui font beaucoup de vacarmes. C'est effrayant pour certains de se retrouver seul avec soi-même et écouter notre petite voix intérieure », souligne M. Labonté.
D'ailleurs, pour certains visiteurs, leur passage à l'Abbaye se veut une thérapie, un support moral qu'il retrouve auprès des moines pour traverser des périodes difficiles. «De mon côté, mes retraites sont chaque fois un cadeau que je me fais; celui du silence. C'est très récupérateur. Quand je reviens à la maison, je suis dangereusement en forme! », lance M. Labonté.
Notons que L'Abbaye Saint-Benoit-du-Lac suggère un montant de 60 $ par jour pour le logis, les repas et les célébrations.
Alain Labonté travaille présentement sur un nouveau projet de livre qui sera présenté cet hiver. Cette fois, il abordera le sujet de l'homosexualité et de la différence, à travers diverses correspondances.