Les mairesses de Drummondville, de Granby et
de Sherbrooke ont uni leur voix haute et forte pour appuyer le milieu
communautaire dans ses revendications. À l'approche du dépôt du budget
provincial, les mairesses sont préoccupées par la situation actuelle dans leurs
villes respectives et souhaitent un financement du gouvernement récurrent et
surtout à la hauteur des besoins des communautés. Rien qu'a Sherbrooke
présentement la ville compte plus de 400 itinérants, les besoins sont grands
comme on pouvait encore très bien le constater a quelques pas de la conférence
de presse sous le pont Joffre, théatre de l'expulsion massive d'itinérants
l'automne dernier. Pour Évelyne Beaudin, c'est un problème majeur et un enjeu
de société : "Les organismes ont de la difficulté à joindre les deux bouts
et doivent composer avec toutes sortes de situations comme la pénurie de main-d'œuvre, ils n'arrivent
tout simplement pas à conserver leur personnel, incapables de rivaliser avec
les salaires offerts ailleurs dans le réseau. Ce sont des intervenants, des
travailleurs de la santé que l'on paye à 18 $ de l'heure alors qu'ils peuvent
aller chercher facilement 25 $ de l'heure ailleurs dans le réseau, on les
comprend. Et malheureusement, on voit tout de suite l'impact dans la rue, les
personnes en situation d'itinérance ont besoin d'une diversité de services
auxquels elles n'ont pas toujours accès, souvenons-nous de la situation de
l'automne dernier, sous le pont Joffre et des conséquences du bris de services
au Partage Saint-François".
Pour la mairesse de Granby, Julie Bourdon dans
une allocution engagée a affirmé que les municipalités font déjà leur part pour
financer les organismes communautaires, mais leurs ressources demeurent tout de
même limitées : « À Granby, les besoins sont nombreux et criants, et le milieu
communautaire ne ménage pas ses efforts pour arriver à faire une différence.
Nous l'appuyons du mieux que nous pouvons et nous reconnaissons l'importance
des organismes communautaires : nous avons versé près de 175 000 $ depuis le
début de l'hiver pour soutenir les enjeux reliés à l'itinérance et à la
vulnérabilité sociale. Mais nous n'y arrivons plus seuls. Les ressources
s'essoufflent. Nous tendons la main au gouvernement pour qu'il réponde présent,
et que cela se traduise par des actions concrètes ».
De plus selon la mairesse de Drummondville, il
est évident que la situation post-pandémique accentue l'urgence d'agir, Stéphanie
Lacoste : « Dans une société exténuée par la pandémie, où la vie collective a
été mise en pause pendant près de deux ans, les organismes communautaires
seront appelés à jouer un rôle d'une importance capitale dans la relance
sociale et économique de notre région. Le gouvernement promet depuis trop
longtemps des montants majorés destinés au financement de la mission de ces
organismes. Il ne faut plus promettre maintenant, il faut agir, il est minuit
moins une ».
Mmes Bourdon, Lacoste et Beaudin s'entendent
toutes pour dire qu'il en coûte souvent plus cher de ramasser les pots cassés
que de mieux financer les organismes communautaires en amont. Elles souhaitent
donc que le gouvernement entende les représentants du communautaire dans leurs
demandes.