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Le gaspillage de nourriture : des pistes de solution en vue


En collaboration avec Daniel Rancourt, journaliste
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Annie Roy Par Annie Roy
aroy@estrieplus.com
Vendredi le 21 mars 2014

L'Estrie fait-elle bonne figure en termes de lutte au gaspillage alimentaire? Une chose est certaine : tous les épiciers et restaurateurs avec qui on a discuté ont la même volonté : redistribuer le plus de nourriture possible aux banques alimentaires.

Néanmoins, au Canada, c'est entre 30 et 50 % de l'alimentation disponible qui est gaspillée à toutes les étapes de la production et de la distribution.

La situation au Québec et en Estrie

En Estrie, Moisson-Estrie aide en moyenne 1147 personnes par mois, dont près de la moitié sont des enfants. Elle le fait par le biais de 23 organismes différents, et la valeur de la nourriture redistribuée en 2012-2013 est de 1,5 M$. Pour recueillir la nourriture, deux camions, dont un réfrigéré, sont de mise. La Fondation Rock Guertin est aussi une banque alimentaire qui donne toute l'année à plusieurs organismes de la région.

Cela dit, Moisson-Estrie n'a pas les effectifs pour aller chercher toute la nourriture par le biais de ses camions. « Si on veut donner nos surplus, dans la majorité des cas, il faut nous-mêmes trouver un moyen d'aller porter nos aliments aux banques alimentaires et cela en décourage plusieurs de le faire. Ce n'est pas pour une question de salubrité qu'on hésite à donner », explique Louis Charland, un restaurateur de la région. Le Québec a d'ailleurs une réglementation qui limite la responsabilité des donneurs de denrées alimentaires, tel que prescrit par l'article 1471 du Code civil québécois. Ainsi, les détaillants ou autres donateurs n'ont pas à craindre les poursuites judiciaires si malencontreusement un bénéficiaire était malade après avoir consommé une denrée offerte, ce qui autrement aurait pu représenter un frein important aux dons de denrées lorsqu'elles sont près de leur péremption. 

Lorsque nous avons parlé à Geneviève Côté, directrice chez Moisson Estrie, elle confirmait que l'organisme est limité dans la cueillette des denrées, surtout les périssables. « Les coûts reliés à un tel système sont élevés, et malheureusement pour l'instant nous ne sommes pas en mesure d'ajouter des effectifs pour le faire. Cependant des entreprises telles que Walmart, Target, Tigre Géant et Super C, pour ne nommer que ceux-là, ont développé des programmes à l'interne qui facilitent la récupération des denrées. Nous pouvons donc compter sur leur générosité chaque semaine ».

Qu'en est-il des épiceries ?

Geneviève Côté remarque une prise de conscience importante chez les restaurateurs et épiciers depuis quelques mois. «Tous travaillent pour mettre en place des moyens efficaces afin de redistribuer le maximum de nourritures aux familles dans le besoin, et c'est très encourageant ». Par exemple, Moisson Montréal évalue actuellement un projet pilote avec les marchants Métro, si le programme s'avère efficace, il sera appliqué partout au Québec dans les prochains mois.

Ginette Valcourt, directrice de l'organisme La Grande Table, et Anne-Marie Poirier, directrice du Partage Saint-François, partagent l'enthousiasme de Mme Côté. « Le cannage, on en reçoit beaucoup, mais le défi est de mettre la main sur des denrées périssables. Pour en avoir, on doit faire des achats le plus souvent, quoique certains donateurs nous en font cadeau sur une base régulière. La fourniture en aide alimentaire mériterait certainement d'être mieux structurée, mais on remarque un certain mouvement de solidarité autant de la part de particuliers, que de traiteurs, d'entreprises de toutes sortes, qui nous acheminent des dons », expliquent-elles. « Saviez-vous qu'à Moisson-Montréal, ils ont un système de transformation de nourriture? Si on avait accès à cela, nous, on ferait de la très bonne compote avec les pommes poquées! Et de la bonne sauce à spaghetti avec la viande hachée à la veille de périmer! », lance Mme Poirier, pleine d'idées pour contrer le gaspillage d'aliments. Un Comité d'approvisionnement est d'ailleurs en voie d'être mis en place par Moisson Estrie afin que les organismes de la région puissent se rassembler et acheter de la nourriture en gros. 

Une question de volonté

« Une fraction minime de ce qui est jeté est récupérée. Nous produisons suffisamment de nourriture pour nourrir tout le monde sur la planète. Le problème, c'est que cette nourriture est mal distribuée », indique Éric Ménard, auteur d'un mémoire de maîtrise à l'Université de Sherbrooke intitulé : Gaspillage alimentaire et insécurité alimentaire : pistes de solutions pour lutter simultanément contre deux problèmes majeurs. Selon M. Ménard, on est loin de tout ce qu'on peut faire en matière de récupération alimentaire : « Il n'existe aucun projet de lutte au gaspillage, aucune mesure ou aucun plan d'action de lutte au gaspillage alimentaire chez nos gouvernements. Il y a un manque de concertation et de coordination, un manque de ressources aussi ». Bref, aucune volonté politique de s'attaquer à ce problème qui, pourtant, concerne tous ceux qui chaque jour ne mangent pas à leur faim.


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