Ils étaient une centaine de marcheurs à braver le froid et la pluie dimanche après-midi au centre-ville de Sherbrooke pour lancer un message clair au gouvernement du Québec.
La marche, organisée par le Regroupement des étudiantes et des étudiants de maîtrise, de diplôme et de doctorat de l'Université de Sherbrooke (REMDUS), ayant pour titre « Non à la Charte : rassemblement festif pour un Québec inclusif », résumait tout à fait l'opinion générale de la bruyante foule.
« Nous participons à un rassemblement festif et pacifique pour mener à terme ce que les membres du REMDUS nous ont donné comme mandat, c'est-à-dire de se présenter publiquement contre la Charte des valeurs québécoises proposée telle qu'elle est en ce moment. Aujourd'hui, nous portons une seule voix, mais nous la présentons toute en diversité », exprime Meriem E. Abida, vice-présidente à l'information du REMDUS.
Plusieurs marcheurs dressaient des affiches aux slogans revendicateurs. « Nos valeurs excluent l'exclusion », « Québec laïque, individus libres », « Parce qu'être libre, c'est choisir », pouvait-on lire. « Je suis arrivé ici en 2009 dans ce pays libre pour faire mes études. Je me suis intégré et j'ai appris le français, mais maintenant je ne me sens plus libre de mes choix. Ce que je n'aime pas de la Charte est ses interdictions. Pour moi, la laïcité, c'est que chacun respecte les choix de l'autre, pas de tout interdire », exprimait un manifestant. « Être libre, c'est ne pas imposer aux gens comment s'habiller. Je manifeste pour conserver le droit de mettre et d'enlever mon foulard quand je le désire, parce que la liberté de religion est un droit fondamental », affirmait une manifestante.
Rappelons que REMDUS a reçu le mandat unanime de son assemblée générale de contester le projet de Charte : « Sherbrooke est une ville multiculturelle inclusive où l'on considère la diversité comme une richesse, souligne Marie-Pier Boisvert, présidente. La Charte des valeurs n'a pas sa raison d'être ici ».
Le REMDUS recommande au gouvernement de se concentrer à l'application d'une réelle laïcité d'État ouverte, et non pas individuelle.