À la suite d'un spectacle d'hypnotisme qui a mal tourné la semaine dernière, le directeur du Collège du Sacré-Cœur de Sherbrooke, Daniel Léveillé, admet qu'à l'avenir, la direction fera preuve de plus de prudence dans le choix de ses activités afin de mieux assurer la sécurité de ses élèves.
Sur les 450 jeunes filles présentes, 13 ont ressenti des maux de têtes et de cœur et cinq autres ont été particulièrement incommodées après le spectacle, pour un total de 18 élèves touchées.
« Notre ignorance du monde de l'hypnotisme, conjugué avec l'absence de règles concernant cette pratique, banalise ce genre de spectacle. Nous reconnaissons avoir fait une erreur, mais l'important aujourd'hui est que toutes les jeunes filles sont en grande forme. »
C'est le conseil étudiant qui avait entendu parler du spectacle de Maxime Nadeau et qui a ensuite proposé cette activité aux membres de la direction. Les adultes responsables du parlement étudiant avaient ensuite confirmé que l'hypnotiseur, Maxime Nadeau, s'était déjà produit dans une autre école de Sherbrooke et que le spectacle s'était déroulé sans anicroche et avait été apprécié. La direction a donc choisi d'embaucher le fascinateur, malgré ses maigres 14 jours de formation en hypnotisme. « Il était même venu faire une promotion de ses numéros le mardi précédant le spectacle pour donner un avant-goût de sa prestation et tout s'était bien déroulé », explique M. Léveillé.
Surpris de l'ampleur médiatique
Les membres de la direction, les parents des élèves et les élèves elles-mêmes sont surpris de l'ampleur médiatique que cet incident a suscitée. « Honnêtement, ça a vraiment été un super spectacle. Les commentaires ont été très positifs, même les filles qui ont vécu l'expérience d'être hypnotisées ont vraiment tripé! Il ne faut pas dramatiser la situation plus que ce qu'elle est », mentionne la vice-première ministre du parlement des élèves, Émilie Lussier.
La direction n'a d'ailleurs reçu aucune plainte de la part de parents mécontents. Myrianne Cloutier, mère d'Émilie Bertrand, élève incommodée, tient même à souligner que la direction du collège a assuré un suivi adéquat de la situation. « Depuis que l'événement est arrivé, nous avons eu plusieurs contacts avec le collège pour faire le point sur l'état de nos enfants. Pour ma part, je juge que l'institution a agi avec célérité et professionnalisme et qu'elle n'a rien à se reprocher dans ce dossier. La direction du Collège Sacré-Cœur a, comme toujours, toute ma confiance. »
Émilie Bertrand, 13 ans, est l'une de celles qui regardaient le spectacle et qui, par la suite, s'est retrouvée hypnotisée malgré elle. « La prestation était magique, on était en admiration et on a adoré ça. À la fin du spectacle, je suis partie manger comme tout le monde, et c'est par la suite que j'ai ressenti les symptômes. Être hypnotisée, c'est un peu indescriptible. Mes pas étaient plus lourds, j'étais plus ou moins présente, mais encore consciente. C'est une expérience à vivre et ce n'est pas pénible : c'est le fun ! Moi, au contraire d'autres, je me suis sortie de mon état toute seule, en marchant un peu et en faisant passer le temps. Mais, de toute façon, les gens qui étaient en hypnose se seraient réveillés avec le temps, d'une manière ou d'une autre, et les symptômes sont sans conséquence. Je n'ai pas paniqué : on est tellement bien entourés qu'il y aurait pu arriver n'importe quoi que j'aurais été en confiance. »