Société Arts & culture Sports Chroniqueurs Concours Annonces Classées

  ACTUALITÉS / Actualités

Alexandre Poulin : un exemple de persévérance


13 février 2012
 Imprimer   Envoyer 
Alexis Bourque Bouliane Par Alexis Bourque Bouliane
abbouliane@estrieplus.com
Lundi le 13 février 2012

Depuis le lancement de son album « Une lumière allumée » en 2008, Alexandre Poulin cumule les succès. En nomination au gala de l'Adisq comme révélation de l'année en 2009, son talent a dernièrement été reconnu au Canada anglais, alors qu'il a été nommé auteur-compositeur-interprète de l'année aux Canadian Folk Music Award de Toronto au mois de décembre dernier.

Cependant, il aura fallu des sacrifices, du temps et bien de la persévérance à Alexandre pour finalement réaliser son rêve. C'est dans le but d'encourager les élèves et étudiants de l'Estrie à faire preuve de persévérance et à terminer leurs études qu'il a accepté de partager son histoire dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire.

À l'école, Alexandre n'a jamais eu de difficultés à réussir. Après avoir terminé son secondaire à l'école du Triolet, il passe au Cégep de Sherbrooke, puis à l'Université de Sherbrooke où il obtient son baccalauréat en enseignement en 2002. Cependant,  malgré le fait qu'il ait complété avec succès ses études, Alexandre n'a jamais eu l'intention de faire carrière en enseignement. « Le jour où j'ai eu mon diplôme, je l'ai accroché en me disant que je n'enseignerais jamais. J'ai fait ces quatre années d'études-là en sachant que je ne serais jamais enseignant, puisque la musique était mon plan A. Même si trois semaines après avoir terminé mon bac je commençais déjà à faire de la suppléance dans les écoles secondaires, ma priorité demeurait de lancer un premier album en 2003 », raconte l'artiste.

Et pourtant, ce n'est qu'en 2008, après avoir surmonté plusieurs embûches, que ce musicien pourra finalement célébrer le lancement de ce premier album tant attendu.

« Chaque année, je pensais sortir un disque. Comme je voulais pouvoir le faire à ma manière et conter mes histoires, j'ai produit l'album avec mon propre argent et je suis allé voir les maisons de disque un an et demi après l'avoir terminé. Après avoir frappé à quelques portes, j'ai rencontré une maison de disque qui s'est montrée intéressée. J'étais très heureux et pendant les huit mois suivants j'ai enseigné à Laval en attendant le lancement. Puis, trois semaines avant le grand jour, j'ai reçu un coup de fil du propriétaire de la maison de disque qui m'invitait à aller dîner un dimanche midi. Rendu sur place, il m'a annoncé qu'il venait de faire faillite et qu'il ne pourrait pas lancer mon album. J'attendais ce moment depuis presque un an. Quand je suis arrivé chez nous, j'ai pleuré un peu, puis j'ai appelé ma famille et mes amis pour leur annoncer la mauvaise nouvelle ».

« Par la suite, je me suis retroussé les manches et j'ai recommencé à chercher une maison de disque pour lancer mon album et j'en ai trouvé une. Cette fois, deux mois avant le lancement, le comité me convoque pour m'annoncer qu'ayant d'autres projets sur la table, ils allaient attendre encore un an avant de lancer mon album. J'ai donc continué à faire de la suppléance en attendant. Puis, quelques mois avant le lancement prévu, je suis convoqué à une rencontre par la maison de disque où ils m'annoncent que finalement, l'album ne serait pas lancé, j'ai pensé perdre connaissance.

C'est là que pour la première fois depuis toutes ces années, j'ai hésité. En marchant pour me rendre chez moi, j'ai aperçu une affiche avec ma face dessus qui annonçait la sortie de mon album qui n'allait finalement jamais sortir. J'ai pleuré comme un gamin. J'ai appelé mon frère et je lui ai dit de se dépêcher à choisir ses guitares, parce que demain, j'allais les brûler!

Puis, le lendemain matin, je suis allé enseigner. Quand je suis rentré dans la classe, j'ai vu un de mes élèves. Bryan Perreault était albinos, il avait de graves problèmes de vue et pourtant, je n'ai jamais senti le handicap qu'il portait, il avait toujours le sourire lorsqu'il lisait avec sa grosse loupe dans la main. C'est lui qui m'a donné l'envie de continuer et de ne pas lâcher. J'ai fait un nouvel album qui est sorti deux ans plus tard. Aujourd'hui, j'ai la chance de vivre de ma passion. Je suis en tournée au Québec, en Belgique et en France et je gagne très bien ma vie ».

L'influence des enseignants sur les élèves

Grâce à sa persévérance et à l'inspiration que lui a procurée cet élève, Alexandre a donc finalement réussi à concrétiser son plan A, mais son expérience en tant que professeur lui ai aussi fait comprendre que les enseignants ont un rôle important à jouer pour encourager les élèves à persévérer.

« Lorsque j'enseignais en français de secondaire 5, j'ai trafiqué la note d'un de mes élèves qui avait obtenu 48 %. Je lui ai mis 62 %. C'était un petit gars qui avait eu une moyenne de 85% pendant toute l'année et vers la fin de l'année, ses parents se sont séparés. La journée même de son examen qui valait 50% de la note finale, sa mère et son père étaient en cour, non pas pour savoir qui va aurait sa garde, mais qui n'allait pas l'avoir. Ça m'a atteint. Je lisais sa copie et j'avais de la difficulté à reconnaître son écriture tellement ce matin-là, il n'était pas là. J'avais presque oublié cet événement, jusqu'à un matin il y a deux ans. Ce matin-là, j'ai reçu, dans ma boîte de courriels Facebook, un message de cet élève. Il m'a seulement écrit : « Bonjour M. Poulin, je veux juste vous dire ce matin que si j'avais échoué mon français de secondaire 5, c'est sûr que j'aurais lâché l'école. Aujourd'hui est une journée très particulière pour moi, parce que je tiens entre les mains ma maîtrise de l'université ». C'est là que j'ai compris que j'avais fait la bonne chose. Des fois, il y a des jeunes qui ne gagnent pas la loterie de la famille et qui n'ont pas de père ou de mère à la maison pour leur donner une tape dans le dos qui peut faire toute la différence. On oublie souvent que ce sont nos enseignants qui ont cette responsabilité-là. On ne les sauvera pas tous, on en est conscient, mais il reste que les seuls adultes qui peuvent être aussi significatifs que des parents pour un étudiant, ce sont ses enseignants.

La 3e édition des Journées de la persévérance scolaire se déroule du 13 au 17 février. Pendant cette semaine, plus de 400 activités visant à appuyer les jeunes dans leurs démarches scolaires se dérouleront dans plus de 180 milieux scolaires différents en Estrie.

  A LIRE AUSSI ...

La Ville de Sherbrooke souligne l’accomplissement exceptionnel de Kim Boutin

Lundi le 22 avril 2024
La Ville de Sherbrooke souligne l’accomplissement exceptionnel de Kim Boutin
Le Tournoi de hockey adulte de Sherbrooke au profit de la Fondation Justin-Lefebvre revient pour une 4e édition

Mercredi le 24 avril 2024
Le Tournoi de hockey adulte de Sherbrooke au profit de la Fondation Justin-Lefebvre revient pour une 4e édition
Éclipse solaire 2024 : un succès pour l'industrie touristique de l’Estrie

Vendredi le 19 avril 2024
Éclipse solaire 2024 : un succès pour l'industrie touristique de l’Estrie
NOS RECOMMANDATIONS
Sherbrooke est la 4e ville la plus « oublieuse » au Québec

Mercredi le 17 avril 2024
Sherbrooke est la 4e ville la plus « oublieuse » au Québec
Quoi faire ce weekend en Estrie

Jeudi le 18 avril 2024
Quoi faire ce weekend en Estrie
Entraves à la circulation sur la 12e Avenue Nord et sur la rue King Ouest à Sherbrooke

Jeudi le 18 avril 2024
Entraves à la circulation sur la 12e Avenue Nord et sur la rue King Ouest à Sherbrooke
PLUS... | CONSULTEZ LA SECTION COMPLÈTE...

 
Daniel Nadeau
Mercredi, 24 avril 2024
Les maudits gauchistes

François Fouquet
Lundi, 22 avril 2024
Dans mes bagages, j’apporte…

Jasons Théââââââtre
Jeudi, 18 avril 2024
Le trac du printemps… des Ateliers-théâtre

Baisse de l’achalandage marquée dans les commerces autour de l’échangeur Darche Par Julie Meese Jeudi, 18 avril 2024
Baisse de l’achalandage marquée dans les commerces autour de l’échangeur Darche
Zone de guerre Par Daniel Nadeau Mercredi, 17 avril 2024
Zone de guerre
RETROUVÉE - Une adolescente de 16 ans est disparue à Sherbrooke Par Julie Meese Lundi, 22 avril 2024
RETROUVÉE - Une adolescente de 16 ans est disparue à Sherbrooke
ACHETEZ EstriePlus.com
bannières | concours | répertoire web | publireportage | texte de référencement | site web | vidéos | chroniqueur vedette
2024 © EstriePlus.com, tous droits réservés | Contactez-nous