Hier, c'était fête fériée en Pologne : la Fête-Dieu. Tout est fermé et personne ne travaille. Nous comprenons maintenant pourquoi hier soir, les gens semblaient être plus joyeux et qu'ils fêtaient plus tard... parce que quand les Polonais fêtent... ça fête.
À l'épicerie hier, il y avait quatre jeunes hommes dans la vingtaine qui attendaient en avant de nous au comptoir-caisse. Ils avaient une bouteille d'alcool et, arrivés à la caisse, ils se sont divisé en quatre le montant à payer!!! Pauvre caissière. Une autre observation : à l'épicerie, la majorité des hommes restent dans les autos, et ce sont les femmes qui entrent dans l'établissement!!! Étrange. À vrai dire, plusieurs choses nous ont surpris dans ce pays. Par exemple : un très grand nombre de femmes qui ont les cheveux roux. Peu de femmes conduisent. Le centre d'achats de Miechow est un édifice en ciment gris sur 3 étages. Il est très peu éclairé et la marchandise qui s'y trouve est pêle-mêle. On peut très bien retrouver le tube de dentifrice avec les souliers, etc.
Les jours passent et nous n'avons pas encore été visiter la capitale. Nous quittons donc ce matin pour quelques jours à Varsovie. La distance à parcourir n'est que de 300 kilomètres, mais le trajet nous prendra quatre heures et demie. Aucune autoroute ne relie Cracovie à Varsovie. Nous passons dans tous les villages sur notre route et il y a beaucoup de construction. Comme au Québec, mais ici les cônes sont rayés rouge et blanc.
L'appartement que nous avons choisi est situé dans la vieille ville de Varsovie, nous garons Pucelle pour 48 heures et visitons les lieux à pied. C'était d'ailleurs le but de ne pas utiliser d'auto dans Varsovie. Nous n'avons d'ailleurs jamais vu le ou la proprio : code pour l'entrée du bloc, clé sous le paillasson, argent laissé sur la table et bonjour la visite. Tout s'est fait par internet. L'endroit était calme, confortable, beaucoup de verdures et de facilités, mais tellement bizarre comme décoration. Il devait y avoir au moins 10 sortes de papier peint dans l'appartement et placé sur le mur de façon plus qu'originale. Enfin... ce n'était pas important.
Le fleuve la Vistule sépare Varsovie en deux. Notre première visite fut pour le Parc des Fontaines situé sur la rive gauche du fleuve, où la magie de l'eau accompagne celle de la musique et de la lumière. Ces fontaines furent construites en mai 2011 à l'occasion du 125e anniversaire de la compagnie municipale de distribution d'eau de la ville. L'endroit est reposant, calme et avec beaucoup de verdure. Le reste de la journée, nous avons flâné entre une place publique et une terrasse, question de décompresser de la route.
Nous gardons la vraie visite de Varsovie pour le lendemain. Pour débuter, nous nous rendons au Palais de la Culture et des Sciences. C'est au coeur de la ville moderne que s'élève cette gigantesque tour grise de 230 mètres de haut, visible à 30 kilomètres à la ronde. C'est un cadeau de la nation soviétique à la nation polonaise et ce palais fut construit dans les années 50. Elle abrite trois théâtres, un multiplexe de cinémas, plus de 300 bureaux, piscine, musées, bars et clubs. Du haut de son 30e étage, le panorama est des plus saisissants sur l'ensemble de la capitale polonaise. Devenu l'icône de Varsovie, cet énorme bâtiment, très controversé, a été financé par l'URSS de Staline pour concurrencer les tours de Manhattan.
Nous revenons ensuite vers l'artère principale de la ville, la VOIE ROYALE. Cette promenade, longue de quatre kilomètres, se compose d'une enfilade de trois artères qu'empruntait la Monarchie autrefois. Bordée de monuments commémoratifs, d'édifices historiques, de maisons bourgeoises, de palais et d'églises, elle mérite d'être découverte à pied, ce que nous ferons et qui nous prendra le reste de la journée. Cette Voie royale est considérée comme l'une des plus belles avenues d'Europe.
Varsovie est un livre d'histoires à ciel ouvert. La vieille ville, classée patrimoine de l'UNESCO, est particulièrement belle: on a du mal à imaginer qu'elle a été entièrement reconstruite. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Varsovie n'était plus qu'un tas de ruines. En 1945, elle fut détruite à plus de 80%. Ses habitants ont utilisé le moindre bloc de pierre indemne pour la restaurer (de 1949 à 1963). À l'image de son histoire tragique, elle a beaucoup souffert cette capitale qui fut longtemps l'une des villes les plus sophistiquées de la Vieille Europe.
Le Musée de l'Insurrection rappelle les évènements qui ont secoué la capitale et l'ont rendue tristement célèbre par son ghetto juif créé par les nazis. Si vous sortez en dehors du centre, l'architecture est marquée par l'ère communiste avec de grands blocs d'appartements assez tristes et tous gris.
Ce soir, nous mangeons un plat typiquement polonais : des perrogies. C'est un genre de pâte comme des raviolis contenant différents aliments. Nous avons commandé un mixte de porc, boeuf, oie, fromage, légumes... le tout très, très gras. Mon foie a eu de la difficulté... enfin, demain on mangera plus léger.
Pour notre dernière journée à Varsovie, nous débutons par le Parc Łazienki qui est LE PARC de Varsovie. C'est un peu le Central Park de New York ou le Hyde Park de Londres. Promenade dans le parc très appréciée. C'est impossible de croire qu'il y a tant d'espaces verts dans cette ville.
Nous allons maintenant sur les traces de Chopin. Enfant du pays et fierté nationale, Frédéric Chopin a passé les 20 premières années de sa vie à Varsovie. C'est ici qu'il a découvert la musique et donné ses premiers concerts. Son coeur repose d'ailleurs dans l'un des piliers de l'Église Sainte-Croix sur la Voie royale.
Avant de quitter Varsovie, nous traversons de l'autre côté de la Vistule pour aller visiter le quartier alternatif de Praga qui fut épargné des destructions de la guerre. Ce quartier populaire, où l'on peut humer l'atmosphère de la Varsovie d'autrefois, a conservé ses bâtiments d'époque et sa mauvaise réputation. De jour, en restant sur les grands axes, il n'y a toutefois pas de risques de s'y aventurer.
Après trois jours, nous quittons cette capitale de 1,7 million d'habitants très heureux des endroits visités et retrouvons Pucelle avec tous ses enjoliveurs de roues intactes.
Nous retournons vers Miechow, notre petit village au nord de Cracovie pour y vivre encore des aventures avec les locaux. On se donne rendez-vous la semaine prochaine à Auschwitz.
Bonne semaine et soyez de retour avec nous sur notre Big One.
Lili & Deslo
