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  STYLE DE VIE / Style de vie

Peindre l’amour, la sexualité et la différence avec Valérie LB


Guérir un peu plus loin…
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Geneviève Kiliko Par Geneviève Kiliko
Mercredi le 28 septembre 2016

Un mois avant d'apprendre qu'elle avait une tumeur au cerveau, Valérie LB, artiste-peintre des Îles-de-la-Madeleine, s'était fait tatouer «carpe diem», le symbole de «l'ici et maintenant». Professeur en arts visuels dans une école secondaire, la vie lui a fait comprendre que ses rêves se réalisaient «ici et maintenant». Pas de temps à perdre. Son rêve : pouvoir un jour vivre de son art avec ses toiles qui suscitent beaucoup de réactions. Trois années après cette nouvelle (masse maligne au cerveau), opération annulée et plus d'une dizaine d'expositions à son actif. Sa dernière exposition, Love & Pride, se veut être un hommage à l'amour sous toutes ses formes: homosexualité, hétérosexualité, transsexualité, différence raciale, etc. Son objectif est en partie de démontrer qu'il n'y a pas de honte à être des êtres sexués. Avec l'empreinte bien incrustée de la société judéo-chrétienne, la culpabilité et la honte par rapport à la sexualité demeurent un obstacle à l'émancipation de plusieurs individus et, parce que nous « portons » souvent ce que nos parents ont porté, ces blessures font toujours des ravages dans la psyché collective et individuelle. Valérie va donc au front: «Pourquoi aurions-nous honte de la sexualité puisque nous avons été créé par celle-ci? On vient tous du même endroit!»

La petite fille des Îles!

Valérie a grandi aux Îles-de-la-Madeleine. Lors du divorce de ses parents, elle est déménagée à Montréal et venait passer ses étés chez son père, aux Îles-de-la-Madeleine. À la suite de ses études en enseignement des arts visuels à l'Université Concordia, elle a décidé de revenir sur son territoire natal, où l'inspiration créatrice y était abondante. Elle croyait à cette époque que le métier d'enseignante lui plaisait davantage que le métier d'artiste. Cependant, au fil du temps, elle s'est rendu compte du contraire. Il y a trois ans, en apprenant la tumeur qu'elle avait au cerveau, elle a pris le «taureau par les cornes»: se diriger tranquillement vers son rêve, devenir artiste-peintre et pouvoir un jour vivre de son art. «Cette nouvelle m'a poussé à réaliser mon rêve. Il n'y a rien ni personne qui va m'en empêcher. La vie m'a montré comment vivre, c'est comme si elle me disait: "Tu veux que je te donne une raison de vivre ta vie aujourd'hui?"», souligne-t-elle.

Des expositions qui «choc»!

Valérie réalise des toiles qui sont en lien avec la sexualité, l'intimité, l'amour, la sensualité, l'érotisme et l'ouverture d'esprit. Elle aime exprimer les émotions derrière ces différents thèmes tout en souhaitant demeurer dans un «juste milieu», c'est-à-dire qu'elle ne va pas dans la sphère pornographique, mais ne demeure pas non plus dans les corps nus qui ressemblent aux tableaux d'antan. «Lorsque j'ai réalisé le début de ma série sur l'érotisme, ça a suscité un "choc factor", si l'on peut le dire de cette façon. Les gens des Îles parlaient de moi: "c'est bien épouvantable, elle peint les fesses de son copain..." (rires). Les réactions des gens sont variables; certains m'encouragent en me soulignant que c'est bien de montrer le corps humain dans l'intimité, d'autres sont outrés, surtout lorsqu'ils sont très religieux. J'essaie de ne pas tomber dans la vulgarité par contre, c'est important pour moi. Je trouvais justement qu'il n'y avait pas de toiles qui représentaient le milieu, soit on voit des choses très vulgaires, soit on voit des choses qui existent déjà, des modèles nus vivants. J'essaie de marcher la ligne entre les deux, et je me découvre moi-même», souligne-t-elle.

«Quand je peins des seins, une vulve ou un pénis, je trouve ça beau. Parfois, les gens me disent: heurk!, tu peins ça pendant des heures? Oui, je me découvre dans cette démarche...Et certains me disent en riant : "T'aimes ça le sexe toi, ah? " Et je leur réponds : "Oui, pas toi? "», renchérit-elle.

La honte sexuelle

Au départ, Valérie LB a elle-même dû franchir ses propres barrières en assumant ces toiles, et en étant confrontée quotidiennement aux commentaires de certaines personnes. «C'est le côté de la honte, la honte sexuelle. J'ai été confrontée au fait d'avoir honte de trouver ça beau des fesses, des seins, des organes génitaux, ou même d'avoir honte d'aimer le sexe. Ce côté-là, je le travaille constamment.»

Elle n'est pas la seule à vivre cela, ces toiles évoquent de vives réactions chez certaines personnes, surtout chez les femmes. «Une bonne fois, une dame est venue me dire qu'elle aimait mon exposition, mais qu'une certaine toile la dérangeait. Elle m'a dit qu'il fallait qu'elle regarde en elle-même la raison de cela, j'ai trouvé ça bien...»

Sa dernière exposition : Love & Pride à Montréal

Au cours de la dernière année, Valérie LB a fait 8 expositions au Québec. Elle a également sa galerie d'art aux Îles-de-la-Madeleine «La Griffe-Valérie LB». Love & Pride met l'accent sur l'amour sous toutes ses couleurs, que ça soit au niveau des nationalités, des orientations sexuelles ou encore sur l'amour que l'on se porte à soi-même. «Au-delà de la sexualité, il y a une question de chimie. L'important, c'est d'être bien avec quelqu'un...», mentionne Valérie LB. Plus de 3000 personnes sont allées voir son exposition. «On a les deux côtés en nous, l'homme et la femme, peut-être qu'un jour les gens vont s'en rendre compte; moi en tout cas, c'est ma philosophie...».

Son nouveau projet : une exposition transgenre

Valérie est présentement en train de réaliser des toiles sur le thème transgenre et transsexuelle. Dans un premier temps, elle veut faire une série de tableaux sur des hommes et des femmes qui aiment se déguiser, comme les « drag Queens » par exemple. Elle peint aussi des modèles, hommes ou femmes, qui sont en transition pour effectuer un changement de sexe. «J'ai deux modèles qui sont présentement des hommes et qui sont en transition pour devenir des femmes et j'en ai deux autres où c'est l'opposé.»

Elle est consciente que cette exposition suscitera beaucoup de réactions, mais elle se donne cette responsabilité. «Il faut que quelqu'un aille au-delà des préjugés, l'amour, c'est de l'amour, peu importe la forme...», souligne-t-elle.

Aux Îles-de-la-Madeleine...

Depuis les trois dernières années, Valérie LB n'enseigne plus à temps plein pour «glisser» doucement vers les rêves de son cœur d'enfant. En parfaite santé, elle vit toujours avec cette masse dans sa tête, qu'elle a surnommée «Rupert», mais qui n'a pas bougé depuis qu'elle s'est «bougée». «C'est peut-être là que ma créativité se cache, en Rupert...il me fait réaliser mes rêves!», mentionne-t-elle.

S'il y avait une seule vérité, on ne pourrait pas faire cent toiles sur le même thème.
- Pablo Picasso


Pour en savoir davantage sur Valérie LB et son art :

Page Facebook : La Griffe-Valérie LB
www.lagriffevalerie.ca
Galerie d'art- La Griffe-Valérie LB 1002, chemin des Caps, Fatima
val.vie@hotmail.com


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