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Sauvez Tuvalu, sauvez le monde!

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Ça ne vous dit rien le Tuvalu. Moi non plus. Je sais cependant par le premier ministre Enele Sosese Sopoaga que : « si nous sauvons Tuvalu, nous sauverons le monde ». La semaine dernière dans le Devoir il a déclaré que toute hausse de plus de 1,5 degré de la température de la planète entraînerait la disparition totale de son île. (Le Devoir, mardi 8 décembre 2015, p. A10) À titre d'information, Tuvalu est un archipel composé de neuf atolls coralliens dans l'océan Pacifique au sud de l'Équateur. Le plus petit pays du monde. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Tuvalu)

Et bien, le monde ne sauvera pas Tuvalu comme nous l'apprend l'accord conclu à Paris qui sera contraignant selon le président de Paris COP 21, Laurent Fabius. On s'est entendu sur un texte où on chercherait à contenir le réchauffement climatique à environ trois degrés. Nous pouvons nous réjouir de l'établissement d'un dialogue entre tous les pays de la terre, mais en même temps il faut reconnaître l'échec d'un plan d'action commun sur le climat. Il faut comprendre que nous parvenons difficilement à nous entendre sur un objectif pourtant commun à tous : sauver l'avenir des conditions d'existence de l'humanité. Les forces politiques et les puissances d'argent sont à ce point aveuglées par leur pouvoir qu'elles sont prêtes à sacrifier l'existence même de notre espèce pour conserver leurs privilèges. En sommes-nous vraiment rendus là?

Les changements climatiques : l'enjeu de tous les enjeux


Les scientifiques du monde entier s'entendent, du moins la très grande majorité d'entre eux, le climat de la planète se réchauffe, les humains et leurs activités y contribuent et cela aura des conséquences dramatiques. La question qui brûle nos lèvres : pouvons-nous y faire quelque chose? Réponse oui, mais pour y arriver il faudra changer nos modes de vie et surtout mettre fin aux inégalités les plus scandaleuses entre les différents humains de la planète. Sommes-nous vraiment prêts à le faire? Oui, mais...

Changer nos modes de vie...


Notre vie à nous au Québec et au Canada repose en partie sur l'exploitation d'humains d'autres parties du monde. Bien sûr, nous ne sommes pas les maîtres d'œuvre de ce système d'exploitation des ressources et des richesses de l'Afrique et de l'Amérique latine. Notre niveau de vie s'appuie sur une histoire où nous avons favorisé l'extorsion des autres avec comme mentor les puissances coloniales française et anglaise et la force de l'impérialisme américain. Nos amis et nos alliés. En sommes-nous vraiment les responsables? La réponse pour la très grande majorité est non, mais nous en sommes les complices par notre silence et par notre inaction.

Il est plutôt compréhensible que nous tenions à notre niveau de vie et que nous soyons fiers des progrès accomplis par nos sociétés depuis le 19e siècle concernant ce niveau de vie et ces conditions d'existence. Je ne connais personne qui accepterait de sacrifier sa vie et ses privilèges pour sauver Tuvalu. C'est là cependant la vraie question. Que sommes-nous prêts à faire pour sauver l'humanité face aux changements climatiques?

Sommes-nous d'accord pour payer plus cher notre énergie? C'est pourtant ce que nous vivrons en fixant une taxe sur le carbone ou en acceptant de participer à une bourse du carbone. Cela aura des conséquences sur le prix que l'on exigera de nous pour les produits et services que nous consommerons.

Sommes-nous prêts à changer nos modes de transport pour adopter des moyens plus collectifs comme le transport en commun avec les conséquences que cela peut avoir sur la liberté de mouvement à laquelle nous sommes habitués?

Qui d'entre nous est vraiment déterminé à changer son alimentation pour manger plus de légumes et moins de viande afin que les céréales produites sur notre planète soient redéployées à la faveur des humains plutôt que des bêtes que nous dévorons avec délectation? Pourtant, c'est ce qui se produira avec une entente contraignante pour réduire le réchauffement climatique à moins de deux degrés.

Comment accueillerons-nous la volonté de nos gouvernements qui voudraient restreindre notre richesse collective commune en abandonnant par exemple totalement les richesses de nos sous-sols comme le sable bitumineux de l'Alberta? C'est pourtant ce qui devrait être fait si nous en croyons les scientifiques qui sont convaincus de la nécessité de ne plus extraire le pétrole sale de l'Alberta. Est-ce simplement envisageable politiquement?

Par ces simples questions, on comprend l'ampleur des changements que l'on s'apprête à vivre si nous voulons vraiment combattre les changements climatiques et si nous voulons sauver Tuvalu. Ce que l'on ne nous dit pas assez c'est que combattre le réchauffement climatique entraînera inexorablement un changement à nos modes de vie. Je suis un peu sceptique quant à notre volonté collective et individuelle d'accepter cela. Je ne suis pas climato-sceptique, mais politico-sceptique.

Le paradoxe de l'idée du progrès

Le plus grand paradoxe dans le débat sur le changement climatique est que l'idée centrale qui nous a menés là où nous sommes est la même que celle qui nous est proposée pour nous en sortir : l'idée du progrès infini par la science et l'innovation. Depuis la révolution des lumières d'Emmanuel Kant, nous croyons que nous trouverons toujours une solution aux problèmes auxquels nous sommes confrontés et que cela passe par l'innovation et par la science.

Par exemple, rompre avec la société du carbone et mettre fin au pétrole est possible grâce aux énergies renouvelables, aux changements de nos modes de transport individuel et collectif et par l'adoption d'une alimentation plus saine et moins carnivore. D'ailleurs, des études médicales lient le cancer, fléau de notre époque s'il en est un, à la consommation de viande rouge. On trouvera toujours une solution par notre capacité d'innovation même en inventant de nouvelles technologies pour capter le carbone ou encore en trouvant des moyens pour refroidir le climat par des moyens qui utiliseraient de nouvelles ressources comme l'espace. Il y a du vrai là-dedans à n'en point douter, mais il faudrait cependant prendre en compte la possibilité qu'il faille aussi changer nos modes de vie pour parvenir à sauver Tuvalu.

Le véritable progrès que nous pourrions accomplir c'est de renouer avec notre humanité socialisée et de mettre au premier plan de nos discours et de nos pratiques la recherche de l'égalité de tous les humains de la terre, l'instauration d'un véritable dialogue entre tous les peuples de la planète où l'écoute sera notre stratégie principale et la fin d'un système économique qui exploite des humains pour en enrichir d'autres. C'est à ce prix que nous réussirons à sauver Tuvalu et à sauver le monde...


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