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Je suis trichotillomane!

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Photo : Laura Basque fait partie des quatre élèves choisis par EstriePlus pour les chroniques La parole est ados. Elle est en secondaire 5, à l'école Mitchell-Montcalm.
Laura Basque Par Laura Basque
Vendredi 17 février 2017

Je suis trichotillomane.

Dit comme ça, ça doit vous effrayer. Vous ne savez sûrement pas ce que c'est, et vous avez parfaitement le droit : la trichotillomanie est une maladie presque inconnue.

Presque inconnue, mais commune. Elle toucherait trois fois plus de per-sonnes que l'anorexie, mais en calculant les cas moins sévères, on estime que jusqu'à 15% de la population mondiale a déjà vécu un épisode de trichotil-lomanie.
Quinze pourcent, c'est trois connaissances sur vingt, c'est cinq personnes dans une classe, c'est plus d'un milliard de personnes dans le monde.

La trichotillomanie, c'est un trouble des habitudes et des impulsions qui pousse la personne atteinte à s'arracher les cheveux et les poils. Les parties du corps ciblées sont majoritairement la tête : les cheveux, les cils, les sour-cils, la barbe, mais il peut aussi s'agir des jambes, des bras ou toutes zones pileuses. Forcément, ça vous parait douloureux, mais je vous rassure, ce n'est pas de la mutilation. Le trichotillomane en retire de la satisfaction.

On compare très souvent cette maladie à l'alcoolisme. La personne sait que le geste est néfaste pour elle, elle en est consciente. Après plusieurs jours de sevrage, la personne est irritable. C'est que son corps réclame le geste pour ses effets apaisants. Même si elle cesse le comportement nuisible, elle restera pour toujours atteinte d'un trouble : le trichotillomane et l'alcoolique ne sont jamais à l'abri d'une rechute.

Et le danger, c'est qu'un alcoolique peut se tenir loin des lieux qui fournissent sa dépendance, alors qu'un trichotillomane ne peut jamais s'éloigner de ses cheveux et de ses poils.

J'ai vu un jour qu'on estime qu'entre 17 et 75% des personnes atteintes ca-chent leur trouble à leur entourage, et c'est une belle statistique qui démontre qu'on n'étudie presque pas ce trouble : aussi bien dire entre 0 et 100% !

Le gros problème avec la trichotillomanie, c'est qu'elle semble exotique, et que ses traitements sont peu, voire carrément inefficaces. Il y a la thérapie, il y a les antidépresseurs, il y a « faire comprendre au patient l'ampleur de son geste », mais la vérité, c'est que personne ne pourra forcer quelqu'un à cesser d'arracher ses cheveux s'il ne le veut pas vraiment.

D'autant plus que cette maladie apparait fréquemment avec un beau cocktail de problèmes. La trichotillomanie est souvent associée à une image négative de soi et de son corps, des troubles anxieux, de la frustration et d'une mau-vaise estime de soi.

Pas moins de 80 % des trichotillomanes expérimenteraient des insécurités face à leur image et plus de 20 % d'entre eux présenteraient une phobie d'être laid et la plupart des cas s'accompagneraient d'autres affects psycholo-giques tels que le trouble borderline et la dépression.

Derrière cette façade technique, il y a une réalité qu'eux seuls comprennent. C'est la honte et le sentiment d'insécurité face à ceux qui ne connaissent pas cette maladie. C'est l'impression d'être anormal.

Je me suis débarrassée de cette impression il y a longtemps. Mais pas de la maladie elle-même.

Mon dernier cheveu arraché? Il y a maintenant presque quatorze mois.


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