Dès la
semaine prochaine et pour la première
fois en presque deux ans, les diffuseurs de spectacle de toute la province
pourront à nouveau remplir leur salle. Du moins c'est ce qu'ils souhaitent
tous. Les deux dernières années auront
été dévastatrices pour de nombreux lieux de diffusion de notre culture.
Les salles
de spectacle ouvriront donc en pouvant offrir tout leur siège disponible tout en espérant retrouver un seuil acceptable
de rentabilité (lire vente de billets) afin de pouvoir continuer à offrir des
spectacles et à tout le moins faire leurs frais et ensuite être rentables.
Depuis le début de la pandémie le nombre de places offertes en salle a diminué de 50%, il y a donc du rattrapage à
faire, tout comme du côté des artistes ou on a également vraiment hâte de
mettre du beurre sur le pain.
Cependant
est-ce que les spectateurs seront encore au rendez-vous, malgré le fait qu'ils
devront garder leur masque une fois assis, alors qu'à l'heure actuelle les gens
peuvent retirer leur masque en s'assoyant. Pour de nombreux dirigeants de salle
de spectacle devoir porter le masque tout le long du spectacle c'est un retour
en arrière et cela fera en sorte de considérablement ralentir la vente de
billets en plus d'occasionner des annulations.
Rappelons
que le ministre de la Santé avait déclaré le 30 septembre dernier << on
veut que les Québécois qui sont pleinement vaccinés puissent continuer à
retrouver ce qu'on appelle une certaine normalité. Compte tenu de la situation
épidémiologique et de notre excellent taux de vaccination, la santé publique
nous permet de faire des allègements », le
ministre de la Santé avait également laissé miroiter la possibilité de nouveaux
allègements un peu plus tard cet automne. « Si on réussit aussi bien le
mois d'octobre qu'on a réussi le mois de septembre, je pense qu'on peut
regarder en avant et être sûr qu'il y aura d'autres allègements. »Avec la
réouverture au maximum de sa capacité et
sans distanciation, mais avec le port du masque est-ce pour le milieu un nouvel
allègement?
Bernard
Caza est propriétaire du Vieux Clocher de Magog depuis 40 ans, au fil des ans
il a assisté à tous les changements du milieu artistique et de la diffusion au
Québec et a traversé la pire des situations imaginables pour un lieu de
rassemblement avec des salles fermées par la force des choses.
M Caza
affirme que l'industrie a réellement pris du plomb dans l'aile « Ça pas
été facile pour nous et pour plein d'autres diffuseurs, le nombre de lieux de
diffusion à vraiment diminué au Québec depuis la pandémie, plusieurs petites
salles de spectacle n'ont pas survécu. Ici aux Vieux Clochers de Magog on a dû
s'adapter je sais plus combien de fois a de nouvelles mesures de distanciation,
de capacité de salle, de façon de recevoir notre clientèle, ajouté à cela le
manque de personnel, la confusion quant à l'information véhiculée, le report
d'à peu près tous les spectacles prévus, etc....donc une année très éprouvante
pour le milieu artistique.
Bernard
Caza est d'un naturel optimiste, mais vit tout de même avec une certaine
inquiétude .<>
Il est vrai que les gens qui avaient acheté
avec distanciation (un siège de libre
entre chaque spectateur) se retrouveront probablement avec un étranger à côté
d'eux.
Même son de cloche de la part du directeur
général du centre culturel de l'Université de Sherbrooke M Mario
Trépanier<< je pense que l'on assistera à un retour progressif des
spectateurs en salle pour la saison cultuelle 21 -22,mais que la situation
demeurera fragile, oui les spectacles sont <>, mais il
y a encore beaucoup de gens hésitant à se retrouver au beau milieu d'une foule
.Concernant le port du masque obligatoire même une fois assis à son siège M
Trépanier ne pense pas que cela sera vraiment un enjeu cependant la
distanciation qui était exigée (un banc de libre entre chaque spectateur) et
qui ne l'est plus maintenant change la donne << nous avons effectivement
eu des annulations ce n'est pas tout le monde qui est encore à l'aise de se
retrouver coude à coude avec des étrangers.>>la prochaine saison
culturelle risque donc d'être meilleur que les deux dernières, d'après des chiffres de l'institut de la
statistique du Québec le nombre de spectacles présentés est passé de 500 en
2018 à 160 en 2021.
Même si les
salles de spectacle peuvent maintenant rouvrir à pleine capacité, il est fort à
parier que de nombreuses salles ne le seront pas réellement au cours des
prochaines semaines, il faudra attendre de voir si le public retournera en
salle pour applaudir leur vedette favorite avec les conditions actuelles. Bien
des diffuseurs demeure encore prudents et reste inquiets de la vente de leur
spectacle en salle et il se questionne également sur la fin de l'aide
financière du gouvernement.
Cependant la ministre de la Culture Nathalie Roy a déclaré dans les
médias <«Les assouplissements ne signifient pas pour
autant la fin des mesures d'aide au milieu culturel. La mesure
d'aide financière mise en place pour compenser pour les billets invendus est
toujours valide, et sera en place jusqu'à la mi-novembre.» Mais la ministre n'a pas
précisé à quel moment l'aide au milieu culturel sera modifiée.
Du côté gouvernemental, au ministère de la Culture et des Communications
on affirme donc que les décisions ont été prises en tenant compte des demandes
du milieu.