La Société Saint-Jean-Baptiste, en collaboration avec Lise Boulé,
directrice adjointe au Pavillon du Vieux-Sherbrooke et Steve Beauchemin,
responsable du département de cuisine à l'intérieur du programme « Alimentation
et tourisme », est fière d'honorer trois étudiants qui se démarquent et se
préparent à devenir des chefs cuisinier réputés.
Voici les récipiendaires 2014 du concours culinaire « Ovide-Boucher »
de la Société Saint-Jean-Baptiste du diocèse de Sherbrooke :
Émilie Belleville, étudiante au programme de cuisine - Centre professionnel 24 juin
« Je dois avouer qu'être cuisinière ne faisait pas partie de mes
projets à 18 ans. J'étais encore jeune et je me voyais dans un beau bureau à
remplir de la paperasse toute la journée. Une fois mon attestation d'études
collégiales en techniques de bureautique en main, j'étais déjà descendue de mon
nuage. Être assise sur une chaise entre quatre murs ne m'intéressait plus du
tout. Pendant quelques années j'ai déambulé. J'ai eu plusieurs emplois à
salaire minimum, souvent deux en même temps. Un jour, mon patron du Canadian
Tire m'a rencontré pour me demander ce qui n'allait pas, ce que je cachais sous
ma coquille. J'en suis restée surprise sur le coup, car pour moi, j'allais bien
et mes petites jobines me satisfaisaient. Après longue réflexion et une remise
en question assez importante, j'ai ouvert les yeux.
C'est en observant ce qui me rendait heureuse dans la vie de tous les jours
que j'ai choisi le domaine de la cuisine. Pendant les deux années qui ont
suivi, j'ai lu, j'ai regardé, j'en ai parlé, je me suis amusée. On a souvent
essayé de me décourager. La cuisine, ce n'est pas payant à ce qu'on dit. Je ne
vois pas mon avenir comme ça moi. Je ne choisis pas ce métier pour le salaire,
mais bien pour aimer ce que je fais. Vouloir se lever le matin parce qu'on aime
notre boulot c'est le but d'une vie selon moi.
Aujourd'hui j'ai 25 ans, je suis serveuse et la cuisine est mon étoile. Je
fais partie des deux côtés de la passe comme on dit. Mon but est de faire les
deux, c'est-à-dire cuisiner et servir. Le plaisir que j'ai quand je goûte à un
plat réussi et la fierté que j'ai de le servir ensuite ne s'explique pas. Dans
quelques années, je serai chef à domicile et traiteur ».
Jonathan Perez Rivera, étudiant finissant en cuisine d'établissement - Centre
professionnel 24 juin
« C'est
en République Dominicaine, entre terre et mer et dans un climat tropical que
j'ai commencé à m'intéresser à la cuisine. La cuisine de mon pays d'origine est
simple, mais toujours faite avec amour et avec des produits frais. Les repas
sur la plage entre amis et en famille, avec les odeurs de cuisson des poissons
tout juste pêchés, sont parmi les plus beaux souvenirs que j'ai de là-bas. Dans
le village de Cabrera, d'où je viens, j'étais à la fois pêcheur et commis dans une
épicerie, des expériences qui m'ont permis d'être directement en contact avec
les produits locaux. Les fruits, les poissons et les fruits de mer y sont
incomparables.
J'ai immigré
au Canada avec mon frère, en 2009, à la recherche de meilleures opportunités
pour mon avenir et je suis tombé assez vite dans la cuisine. Le premier emploi
qui m'a été offert a été celui de plongeur à temps plein dans les cuisines du
train Orford Express. Je ne parlais alors pas un mot en français, mais je
suivais en parallèle un cours de francisation. Petit à petit et à mesure que
mon français s'améliorait, le chef, Jordan Thompson et le sous-chef Ismael
Mrabet m'ont introduit à la cuisine et aux produits d'ici. La solidarité qui
régnait dans cette cuisine m'a marqué pour toujours. C'est avec les
encouragements de ces gens que j'ai voulu poursuivre une carrière de cuisinier
et que je me suis inscrit au programme de cuisine professionnelle. Je passe de
beaux moments au Pavillon du Vieux-Sherbrooke depuis que j'y étudie. J'ai, par
exemple, eu le bonheur d'être sélectionné avec sept autres étudiants pour
participer à la 20e édition du Gala des Grands chefs. Rencontrer les chefs de
la région a été une expérience très inspirante pour moi. À l'école, je suis
connu pour ma bonne humeur, ma grande initiative et mon esprit d'équipe.
Depuis juin
dernier, je suis cuisinier au restaurant Méchant Steak. J'y ai découvert une
cuisine jeune et travaillée, ainsi que la passion pour les viandes. J'ai
d'ailleurs décidé de m'inscrire au programme de boucherie de détail l'année
prochaine ».
Vicky Breton, finissante en cuisine d'établissement - Pavillon du
Vieux-Sherbrooke
« Après m'être inscrite au programme de cuisine deux années consécutives et
avoir dû reporter mon projet, en 2013 j'ai décidé que c'était là que ça se
passait! J'ai donc mis tout en œuvre pour réaliser ce rêve de pouvoir affiner
mes techniques de cuisine, de développer mon imagination culinaire et de
respecter les produits. Après quelques
semaines d'adaptation entre le travail, la famille et les études, la passion et
la soif d'apprentissage m'ont vite données le courage de passer au travers. En
2014 j'ai été sélectionné pour participer au Gala des Grands Chefs. Je me suis
vraiment senti à ma place et convaincu que j'avais fait le bon choix de
carrière. J'adore la concentration qu'un tel travail demande, on doit être
assidu et perfectionniste. Apprendre des Grands qui m'ont précédée et qui
parlent de leur métier avec encore autant de passion m'a motivé encore plus. Je
travaille depuis plusieurs années dans une résidence privée pour personnes
âgées. Mon but maintenant est de les ouvrir à de nouveaux produits, leur faire
connaitre autre chose que leur routine alimentaire, leur offrir de beaux
produits frais et santé sans trop de transformation. Parallèlement à mon
travail, je compte aussi me partir en affaires pour continuer à pratiquer plus
profondément ce que j'ai appris et me permettre de m'exprimer à travers mes
réalisations culinaires. J'ai l'intention aussi après ma formation de continuer
à me spécialiser dans certaines branches de mon métier. Je suis très déterminée
à aller au bout de mes buts ».