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  JOURNAL LE HAUT-SAINT-FRANÇOIS / La une

Un regard vers le Haut collectif de la MRC du Haut-Saint-François

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Jean-Claude Vézina Par Jean-Claude Vézina
info@journalhsf.com
Mercredi le 8 octobre 2014

Invités à échanger des réflexions sur le futur collectif de la MRC du Haut-Saint-François, quelque 180 invités de tous horizons ont participé à la journée Regards vers le Haut, consultation pour définir les orientations du développement régional à venir.

Il s'agissait de mobiliser les forces vives, tout en cherchant à donner une cohérence au territoire. Une équipe formée d'élus et de représentants du milieu poursuivra le travail à partir des données recueillies.

Chaque municipalité, dans un vidéo, réalisé par Sébastien Croteau, s'est décrite et a exposé sa vision d'avenir. Quatorze des supraorganismes socioéconomiques locaux ont fait de même. La MRC évolue. Il y a des années, son objectif était de créer des «motels industriels» un peu partout sur le territoire. Depuis, résume Jerry Espada, agent rural au Centre local de développement (CLD) du Haut-Saint-François, les intervenants s'entendent pour reconnaître que la plus grande richesse de la MRC se mesure à l'aulne de ses gens qui interviennent entre eux dans le but de « bâtir une communauté solidaire dotée d'une âme collective où tout le monde travaille ensemble et qui aide le milieu à aller dans le sens qu'ils veulent. »

« L'emploi attire, le milieu retient », mentionnait Linda Guillette, directrice du Centre local d'emploi d'East Angus. Cet aphorisme dépeint bien la situation actuelle. Tout semble converger vers ce coeur du développement. Industries, commerces, services en tous genres, actions communautaires, villes et villages comme milieu de vie, éducation, santé, tourisme, arts et culture, agriculture, foresterie et développement durable créent des emplois. Ils définissent l'intérêt à y vivre, et les écoles forment la jeunesse pour qu'ils reprennent les postes laissés par les aînés et développent de nouveaux créneaux.

Les 28 délégués de municipalités et d'organismes ont identifié leurs besoins et projeté leurs ambitions. Ainsi, les panellistes ont ciblé tour à tour la nécessité de contrer l'exode. En vrac, on suggère de miser sur la forêt et les niveaux de transformation de la ressource. Quelque 60 % du potentiel forestier est exploité, rapporte Jean-Paul Gendron. Il y a des terres en friche, constate Noël Landry. La révision du zonage, la mise en application des règlements de «l'article 59» permettraient de s'organiser plutôt que de se faire organiser. Il est nécessaire d'intéresser des industries aux vocations multiples pour augmenter la vitalité de la MRC. Miser sur les 2e et 3e transformations des ressources naturelles de la MRC serait un bon point de départ.

L'arrivée de la 410 contraint Cookshire-Eaton à revoir sa règlementation, a mentionné Noël Landry. Au nord de la MRC, bassins versants, rivières et lacs contribuent à la richesse de ce territoire. À l'Est, le solde migratoire est négatif. Accroître la population devient une nécessité. La qualité de vie repose sur la présence de parcs, de nature, petite agriculture, foresterie, tourisme et de culture. Il faut ajouter l'apport de meilleurs services de proximité et de maintien à domicile. La solidarité et la coopération, comme avancées, ont leur importance, ajoute Denise Vachon. Gilles Denis rappelle qu'il « faut contrer la walmartisation qui vide les petites communautés. » Il mentionne que préserver les institutions, les entreprises, les industries du milieu contribue à la vitalité des municipalités. L'achat de produits locaux crée de la richesse et maintient des emplois.

D'autres éléments devront participer au mieux-être de la MRC. La réfection de la route 257 pour l'accès à la Beauce, Québec et l'Est-du-Québec, l'amélioration du réseau de diffusion d'Internet pour le télétravail, miser sur une Chambre de commerce unique, augmenter l'offre touristique pour attirer des visiteurs, se référer davantage aux expertises du CLD, de la SADC et Emploi-Québec pour démarrer une entreprise ou en améliorer le rendement n'en sont que quelques exemples.

La plus grande richesse de la MRC se mesure à l'aulne de ses gens. En ce sens, la Corporation de développement communautaire (CDC) y est allée de ses doléances et de ses suggestions. Les arts et la culture témoignent du dynamisme du milieu et participent à son avènement. « Des personnes du HSF ont pris les moyens nécessaires pour mettre en place des organismes pour les femmes, pour contrer la pauvreté, pour les jeunes, pour la famille, pour la santé mentale », est-il écrit dans la synthèse de la CDC. Briser l'isolement, considérer la personne dans sa globalité, miser sur la prévention, satisfaire les besoins de base, optimiser les conditions de travail et contrer la pauvreté sont des objectifs à atteindre. Viser une transformation de la pensée citoyenne, économique, culturelle et politique en l'outillant favorise l'engagement des adultes. Cela forme les principales composantes d'une politique mrcéenne à améliorer encore et toujours. Éduquer la population, la former, transmettre les connaissances aux jeunes, renforcer les services de santé et les services sociaux, lui assurer la sécurité, rendre accessibles les expériences des aînés pour les plus jeunes ne sont que quelques éléments qui ont été présentés lors de cette journée.

Dominic Morin de l'Observatoire estrien des communautés, souligne la convergence des plans de développement qui sont conséquents avec les identités du milieu. À son avis, il faut compter sur les communications pour coordonner les activités, développer les images de marque, mettre la population en mode action en les incitant à participer à ces étapes constructives. Les échanges priment encore pour l'essor des arts et de la culture. « Les gens ont tendance à demeurer plus longtemps dans la MRC s'ils ont développé un fort sentiment d'appartenance », faisait-il remarquer. Il insiste sur la coopération entre organismes et municipalités pour partager des expériences et profiter de celles des autres. « La participation citoyenne est la base du succès du développement rural », a-t-il conclu.

Nicole Robert, préfet de la MRC, est satisfaite. « On commence avec des visions, on finit en action; au lieu de guerre de clocher, faisons un concert de clocher », a-t-elle conclu.


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