Le ministère de l'Éducation a mis en place un programme afin
de compléter des tests sur les principaux paramètres de la qualité de l'air à
l'intérieur des bâtiments scolaires. Dans le cadre de celui-ci, il veut vérifier
le niveau de dioxyde de carbone (CO2) au sein de tous les établissements
scolaires publics du Québec. Pour sa part, le Centre de services scolaires de
la région de Sherbrooke (CSSRS) dévoilera ses résultats en fin mars.
Débutées en décembre 2020, ces évaluations devaient se
terminer le 15 mars dernier. Cependant, afin d'avoir le plus de
renseignements possible, le CSSRS retarde la diffusion de ses résultats.
« On trouvait important d'informer la population que c'est
un dossier qui est important et que cela nécessite du travail complexe. Étant
complexes, les résultats ne pourront être obtenus à la date demandée du 22 mars.
On préférait bien faire les choses au lieu de se précipiter », explique Donald
Landry, directeur des Services du secrétariat général et des communications.
Le CSSRS continue donc d'accompagner les différentes écoles pour
améliorer la ventilation naturelle puisque celle mécanique ne pose pas un
problème selon les tests effectués. Rappelons que le ministère de l'Éducation
juge acceptables des concentrations inférieures à 1500 parties par million
(ppm), mais qu'il invite les centres de services scolaires à prendre des
mesures afin de viser la cible de 1000 ppm.
Certaines études démontrent un lien de corrélation entre une
augmentation de la concentration de CO2 dans des espaces clos, comme des
classes, et certains effets sur l'humain : maux de gorge, écoulement
nasal, et moins grande capacité à l'effort mental.
Ventilation naturelle
Il s'agit de la ventilation naturelle qui demande une
vérification supplémentaire, car certains premiers tests effectués n'étaient
pas très concluants, dépassant le 2000 ppm. C'est en travaillant avec le
personnel des différents établissements qu'ils ont réussi à obtenir de
meilleurs résultats pour un second test.
Effectivement, la ventilation naturelle comporte des
éléments techniques dont certains ne connaissaient pas l'existence. Les
professeurs ouvraient certes les fenêtres pour effectuer une certaine aération
de l'air, mais ne le faisaient pas assez souvent ou longtemps. Pour atteindre
l'objectif de moins de 1000 ppm, une fenêtre doit demeurer ouverte durant
la journée entière d'au moins cinq centimètres, en plus d'autres facteurs, selon
les dires de M. Landry. Parmi ces facteurs, le nombre d'élèves, le nombre
de fenêtres, ou même un suppléant peuvent apporter une variance.
Il ajoute également que dans certaines écoles, passer une
classe d'une ventilation naturelle à une mécanique, ce n'est pas possible.
Lorsque cela l'est, ce sont des travaux sur une grande période de temps. C'est
pour ces raisons que la priorité actuelle est de faire comprendre au personnel
comment bien travailler avec la ventilation naturelle.
Pour les écoles qui ne seront pas en mesure d'atteindre
l'objectif visé, le ministère de l'Éducation est en processus d'acquérir des
échangeurs d'air. Celui-ci les offrira au CSSRS pour venir régler la problématique
de la qualité de l'air de ces bâtiments. Il est cependant impossible d'en avoir
à tous les endroits.
Depuis 2012
La ventilation au sein des établissements scolaires ne date
pas d'hier. Entre 2012 et 2019, le Vérificateur général a étudié la qualité de
l'air des écoles. Des investissements sont d'ailleurs prévus afin de régler cet
enjeu. En Estrie, il a mis l'accent sur le volet de la ventilation mécanique
laquelle est manquante dans plusieurs écoles.
« La problématique de la ventilation des classes existait
avant, pendant et possiblement un peu après la COVID. Là, on donne un coup de
barre pour essayer de maximiser la ventilation pour que ça ne soit pas un
facteur qui prend une place prépondérante », note M. Landry.
Étant intimement liée à la COVID-19, la circulation de l'air
est un élément qui s'ajoute aux différentes mesures prises par la Santé
publique pour diminuer la propagation du virus. Elle est une arme
supplémentaire au port du couvre-visage et de la distanciation sociale qui peut
être utilisé dans ce combat.
D'ailleurs, actuellement, une seule école de la région est
aux prises avec une situation de COVID-19. Un groupe de classe est retiré pour
éviter une propagation puisqu'un élève a été déclaré positif. Un contraste
différent de l'automne alors que des centaines de cas pouvaient être
recensés.