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Polyurea, c'est peut-être le Pérou!

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APCHQ Estrie Par APCHQ Estrie
Mercredi le 12 novembre 2014

L'entrepreneur avait un choix difficile à faire pour le toit plat de ses nouveaux condos : une toiture traditionnelle ou un nouveau produit présentant de multiples avantages.

Il opte pour la nouvelle technologie et, deux ans plus tard, le voilà en train d'arracher le revêtement et de refaire la membrane. C'est une dépense de 150 000 $ dont il aurait préféré se passer.

Le Service technique de l'APCHQ lui avait mentionné que le produit Polyurea n'avait pas de fiche du Centre canadien des matériaux de construction (CCMC)1 et qu'on ne trouvait aucune information technique démontrant que le produit répondait aux exigences du Code de construction.

Puisque le produit n'était ni cité dans le Code du bâtiment du Québec ni dans une norme incorporée au même Code, il aurait dû être proposé comme solution de rechange auprès de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ), en vertu de l'article 2.3.1 de la Division C du Code. La RBQ ne rend pas disponible à des tiers comme l'APCHQ l'information sur les solutions de rechange acceptées. Toutefois, si le produit avait été accepté par la Régie, le fournisseur du produit aurait été en mesure de montrer une copie de cette acceptation. À ce jour, aucune copie d'une telle acceptation n'est disponible.

Peut-on blâmer l'entrepreneur général d'avoir choisi une technologie qui coûte 50 % moins cher que les autres membranes? Pas vraiment. Les entrepreneurs sont toujours à la recherche de solutions plus économiques qui permettent l'accession à la propriété.

Moins de deux ans après avoir terminé la construction, le toit s'est mis à couler. Malgré les demandes effectuées auprès de l'installateur (détenteur d'une licence de la RBQ), ce dernier, qui annonce une garantie de 30 ans, n'est pas venu corriger le problème. Ce bâtiment ne serait pas le seul à connaître ce type de problème.
Pourtant, en lisant la documentation technique sur le produit Polyurea, on comprend que ce mot est un terme générique2, un peu comme lorsque l'on parle de polyuréthane en général; il y a donc plusieurs fabricants, plusieurs formulations chimiques et plusieurs applications possibles. Le produit serait surtout utilisé pour rendre étanche les réservoirs de toute nature : eau potable, produits alimentaires et produits chimiques, entre autres. Ses propriétés d'élasticité et d'adhésion supérieure à presque toute surface bien préparée ainsi que sa rapidité de mûrissement (quelques minutes à peine) apparaissent comme des atouts majeurs. D'ailleurs, le Polyurea serait utilisé dans la fabrication du fameux « spandex » inventé en 1959. 


Il est possible que le produit ait donné de bons résultats ailleurs. Cela n'a pas fonctionné dans ce cas-ci et l'entrepreneur se retrouvera sous peu devant les tribunaux pour tenter de recouvrer ses dépenses. 

Qu'est-ce que l'entrepreneur aurait pu faire de mieux?

  1. Exiger une copie de l'acceptation du produit comme solution de rechange émise par la Régie du bâtiment du Québec;
  2. Vérifier si le produit a obtenu une évaluation du CCMC;
  3. Exiger une attestation émise par un laboratoire reconnu indiquant que le produit rencontre les objectifs du Code de construction ou encore la norme ONGC-37-GP-52M portant sur les membranes élastomères;
  4. Vérifier auprès de l'Association des maîtres-couvreurs du Québec (AMCQ) si elle reconnaît le produit et est prête à offrir la garantie de 10 ans;
  5. S'assurer que les plans et devis préparés par un architecte exigent bien ce produit;
  6. S'assurer que l'installation sera supervisée par un spécialiste agréé de cette technologie et que celui-ci émettra une attestation de conformité de l'installation.

À défaut d'obtenir une réponse favorable à certaines des six formes « d'endossement » du produit, l'entrepreneur aurait dû changer son choix. Il aurait dû comprendre que tôt ou tard, il serait le seul à écoper.

Certains pourraient poser la question : Oui, mais quelle est la différence entre cette situation et celle que vivent les entrepreneurs aux prises avec le travail insatisfaisant d'un sous-traitant?

La différence, c'est qu'en l'absence de normes claires de référence, établir la preuve que le produit et l'installation sont déficients peut être une tâche difficile pour l'entrepreneur général. L'entrepreneur peut certes invoquer que ce qui a été installé est différent des représentations faites par le sous-traitant, il devra toutefois être assisté d'un expert (probablement en chimie des élastomères) pour établir là où exactement se situent les déficiences. Ce type d'expert ne court pas les rues.

1 Le Centre canadien de matériaux de construction (CCMC), œuvrant au sein du Conseil national de recherches du Canada, offre un service d'évaluation d'envergure nationale pour les matériaux, les produits, les systèmes et les services novateurs en construction. Le CCMC produit des évaluations qui s'appuient sur une expertise et des recherches à la fine pointe de la technologie ainsi que les exigences du Code national du bâtiment - Canada ou les codes du bâtiment des provinces et des territoires.

Les produits évalués par le CCMC sont utilisés dans les bâtiments commerciaux et résidentiels. Le CCMC fonctionne suivant la politique générale et les conseils techniques de la Commission canadienne d'évaluation des matériaux de construction (CCÉMC), dont les membres proviennent d'un bout à l'autre du Canada.

2 Polyurea est un type d'élastomère dérivé du produit de la réaction entre un isocyanate et un mélange de résine synthétique obtenu à l'étape de polymérisation de croissance . L'isocyanate peut être de nature aromatique ou aliphatique. Il peut aussi être monomèrepolymère, ou une variante de la réaction d'isocyanates, d'un quasi-prépolymère ou d'un prépolymère. Le prépolymère, ou quasi-prépolymère, peut être fait d'une résine polymère à terminaison amine, ou d'une résine polymère à terminaison hydroxyle.

Le mélange de résine peut être constitué de résines de polymère à terminaison amine ou d'allongements de chaîne à terminaison amine. Les résines de polymère à terminaison amine n'auront pas de fragments hydroxyles intentionnels. Les hydroxyles sont le résultat d'une conversion incomplète vers des résines de polymère à terminaison amine. Le mélange de résine peut aussi contenir des additifs ou des composants non primaires. Ces additifs peuvent contenir des hydroxyles, comme des pigments prédispersés dans un support polyol. Normalement, le mélange de résine ne contient pas de catalyseur.

Source : Traduction libre du texte anglais sur le Polyurea, tiré de Wikipedia, septembre 2014


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