Marie-Lou Béland peut se targuer
d'être l'une des meilleures cinéastes de la région. Son film Cowboy urbain est en lice pour recevoir
le Prix Cercle d'Or du Meilleur court-métrage de la région estrienne lors du
Festival Cinéma du monde de Sherbrooke, qui se tient du 8 au 12 avril.
Le court-métrage documentaire
suit les traces d'un cocher du Vieux-Montréal. Il a été réalisé dans le cadre
d'une formation à l'Institut national de l'image et du son (INIS).
«On m'a assigné une station de
métro dans le Vieux-Montréal et on m'a dit que je devais trouver mon sujet à
moins d'un kilomètre de la station. J'ai eu deux semaines pour faire la caméra,
le son, l'entrevue et le montage», raconte-t-elle.
Quatre autres films font partie
de la compétition. Il s'agit des œuvres Ascenseur,
de Nadia Fortin; Duo, de Mary-Anne
O'Reilly; La marche du funambule, de
Mathieu Drouin et Le petit Thomas, de
Pascal Dugrenier. Quel film remportera les grands honneurs? Marie-Lou Béland en
fait peu de cas. « Juste le fait qu'il soit en compétition parmi les cinq
meilleurs courts-métrages de l'Estrie, je suis vraiment contente. »
Du cinéma social
Cowboy urbain est loin d'être la première réalisation de Marie-Lou
Béland. La Sherbrookoise devait avoir 13 ans lorsqu'elle a eu sa première
caméra. Puis, lorsqu'elle a débuté ses études en éducation spécialisée, elle a
rapidement compris qu'elle avait entre les mains un formidable outil de
sensibilisation.
« J'ai réalisé que le cinéma pouvait
être un moyen pour passer un message à plus large échelle, se souvient-elle. Je
me suis rendu compte que je pouvais combiner les deux, éducation spécialisée et
cinéma, pour faire du cinéma social. Ça a été une révélation. »
Documentaire, vidéoclip, fiction;
voilà autant d'avenues que peut emprunter la jeune femme de 26 ans pour
sensibiliser. « Ce qui me touche particulièrement, ce sont les problématiques adolescentes
comme les jeunes de la rue, la toxicomanie, la négligence de la part des
parents ou les abus sexuels », énumère celle qui a œuvré au Centre jeunesse de
l'Estrie pendant 4 ans avant de devenir vidéo-journaliste pour Estrieplus.com,
il y a une douzaine de mois.
D'autodidacte à pro
Les rudiments du cinéma,
Marie-Lou Béland les a appris par elle-même. Elle n'en est pas moins
professionnelle pour autant. À preuve, sa longue liste de créations lui a récemment
permis d'être reconnue par ses pairs et de devenir membre de l'Association des
réalisateurs et réalisatrices du Québec.
« Je suis vraiment contente de
voir qu'on peut partir de rien et accéder à ce niveau-là grâce à la passion. Et
j'espère que ça va continuer encore. Qui sait, peut-être qu'un jour, mes films
vont aller à Cannes », lance-t-elle, mi-sérieuse, mi-blagueuse.
Il y a fort à parier que le
parcours de Marie-Lou ne s'arrêtera effectivement pas là. Elle envisage d'ailleurs
d'écrire une série télé et planifie le tournage d'un nouveau court-métrage.
Cette fiction mettra en vedette des acteurs de renom.
«J'ai approché Andrée Lachapelle,
Marcel Sabourin et Vincent Graton. Je me suis dit que j'allais viser haut et
que je verrais après. Finalement, à la lecture du scénario, les trois ont
accepté», annonce-t-elle fièrement, avouant du même coup sa nervosité à diriger
de si grosses pointures.