La toute première édition de la Foire de l'emploi et de la diversité aura lieu les 27 et 28 novembre prochains au Centre Julien-Ducharme. L'événement veut être un carrefour d'information et de rencontres exceptionnel pour les employeurs et la main-d'œuvre disponible en l'Estrie.
Immigrants, personnes handicapées, jeunes adultes de moins de 25 ans, personnes judiciarisées et travailleurs d'expérience de 55 ans et plus pourront visiter la quarantaine de kiosques pendant les deux jours de la Foire de l'emploi et de la diversité.
« C'est une démarche pleinement justifiée puisqu'il y aura des dizaines de milliers de postes à combler au cours des prochaines années, explique la directrice d'Emploi-Québec en Estrie, Anne-Marie Éthier. Depuis 2012, on constate une baisse de la population active au travail, soit les gens entre 15 et 64 ans. Juste en 2020, il y aura 6500 travailleurs de moins sur le marché et cette prévision tient compte de l'immigration et des futurs travailleurs actuellement sur les bancs d'école. »
« L'initiative est innovante, gratuite, ouverte à tous et permettra aux visiteurs qui sont à la recherche d'un emploi, de nouveaux défis ou d'opportunités de réseautage d'y trouver leur compte, souligne le président d'Actions interculturelles de développement et d'éducation (AIDE), Jacques Vidal. L'événement sera lancé par un dîner-conférence destiné aux employeurs durant lequel Danièle Henkel, femme d'affaires et elle-même issue de l'immigration, donnera une conférence sur le thème « Entreprenariat & leadership ».
L'événement aura lieu au Centre Julien-Ducharme de l'arrondissement de Fleurimont et sera ouvert au public de 9 h30 à 15 h30.
Embaucher la diversité, même réfugiée
Difficile de passer à côté de la question des réfugiés syriens qui, à moins d'un changement de dernière minute du gouvernement fédéral, arriveront en sol sherbrookois dans les prochaines semaines. Jacques Vidal a tenu à remettre quelques pendules à l'heure.
« Il ne faut pas oublier que la plupart des réfugiés sont des gens comme vous et moi et qui, sous le coup des bombes, ont vu leur milieu de vie disparaître. Pour la plupart, ils sont éduqués et faisaient partie de la classe moyenne. Ça aura pu nous arriver à nous. »
Selon lui, il est primordial de faire la distinction entre le terroriste et le terrorisé.
« Ce qui s'est passé à Paris me touche au premier plan, étant Français d'origine. Il ne faut pas être naïf face au terrorisme, mais c'est essentiel d'éviter de tomber dans l'amalgame et le racisme. Les signaux gouvernementaux sont clairs, les niveaux de sécurité seront préservés. Il faut faire confiance aux gens qui feront ce travail de sécurisation. Ceux qui entrent, il faut les accueillir parce qu'il ne faut surtout pas perdre nos valeurs. Quand les terroristes agissent de cette manière que l'on a vue à Paris, c'est pour nous faire peur dans nos valeurs. Si ça arrive, ils auront gagné. »
Y aura-t-il de la place pour ces nouveaux arrivants sur le marché du travail estrien?
« Un des enjeux est certainement de les recevoir, mais aussi de les retenir. Pour le faire, ça passe obligatoirement par le marché de l'emploi. Il y a beaucoup d'employeurs qui sont en déficit de main-d'œuvre et ce, dans tous les secteurs Je ne peux pas dire à ce stade quelles seront les qualifications des nouveaux arrivants, mais théoriquement, oui, ils pourront s'intégrer au marché de l'emploi. »
Jacques Vidal affirme que malgré les discours de peur, beaucoup de gens sont prêts à s'impliquer pour faciliter l'arrivée des réfugiés syriens dans la région.
« Les discours de peur sont surtout basés sur le manque d'information. Ce qu'on voit, nous, c'est que les gens supportent la cause humanitaire derrière. »
Selon Jacques Vidal, une entreprise à tout à gagner à faire confiance à un travail issu de l'immigration.
« Embaucher la diversité, c'est aussi l'innovation, c'est de nouvelles façons de faire les choses. Ces travailleurs amènent avec eux des choses qu'ils ont vu ailleurs, des façons d'opéré différentes. C'est un apport dans une organisation. Il y a aussi cette réalité où les gens à qui ont offre cette possibilité de s'intégrer par l'emploi, ils seront très fidèles à leur employeur et c'est reconnu, cette volonté de bien travailler dans les entreprises qui leur donnent une chance. »
