En 20 ans à la tête de l'Orchestre symphonique de Sherbrooke, Stéphane Laforest a souvent traversé les frontières de la musique classique, attirant ainsi un public plus large. Cette fois-ci, il propose le Gala rock symphonique.
Il a joué avec le groupe Yes, Chris de Burgh, Bruno Pelletier, Robert Charlebois, Peter Cetera, Paul Daraiche et Michel Louvain, entre autres. Il a rendu homme aux Beatles, à la musique pop-rock québécoise, au répertoire musical de Noël, au jazz, aux comédies musicales Broadway, et encore. Cette fois-ci, maestro Laforest visite le monde de la musique rock des années 70 et du début des années 80.
Sur scène, ses musiciens de l'Orchestre symphonique, un band rock et les chanteurs Rick Hughes, Marc-André Fortin et Yvan Pedneault. Ensemble, ils rendent hommage aux plus grands du rock, dont Led Zeppelin, Queen, Eagles, Van Allen, Bon Jovi, U2, Styx, Supertramp. Il se fait aussi plaisir en faisant une saison de Vivaldi, à la rock.
« Je veux montrer aux gens que le rock est une musique d'une époque, mais que les créateurs classiques d'une autre époque étaient peut-être plus progressistes et révolutionnaires que les rockeurs des dernières décennies, explique Stéphane Laforest. C'était important par contre que le rôle de l'orchestre ne se limite pas qu'à être figurant. C'est un show rock, avec un orchestre symphonique et une section rythmique. Chaque pièce devient un poème symphonique. »
Rick Hughes, l'un des chanteurs du Gala rock symphonique, a travaillé à maintes reprises avec le chef Stéphane Laforest. Chaque fois, il est épaté par les arrangements qu'arrive à créer maestro Laforest.
« La direction que le chef donne au concert est importante, c'est ce qui fait la beauté du son, indique le rockeur. L'œuvre est respectée à la perfection, mais il y a un plus valu incroyablement beau à l'oreille. Je me doutais que le travail d'un chef d'orchestre symphonique était grand, mais je ne savais pas qu'il était aussi grand. Lorsque je vois maestro Laforest travailler en répétition, je suis chaque fois impressionné. »
Attirer de nouvelles clientèles
Ils ne sont pas nombreux au Québec les chefs d'orchestre qui s'aventurent dans des mondes plus pop, plus rock. « Je suis probablement le chef au Québec qui a fait le plus de concerts symphoniques pop. En 35 ans, j'en ai fait plus de 450. C'est une carte que j'ai dans ma poche qui m'a ouvert un marché nouveau. La plupart des chefs classiques n'aiment pas faire ce genre de concert, parce que c'est un genre de musique qu'ils ne connaissent pas. »
Mais pourquoi sortir du cadre classique? Est-ce pour attirer plus de gens dans ses concerts? Pour amener une nouvelle clientèle à la musique classique? Pas tout à fait, répond M. Laforest.
« Nos concerts classiques vont très bien, nous sommes choyés. Avec les séries comme le Gala rock, l'idée c'est de s'amuser. Ça permet aussi de donner du travail aux musiciens, de faire évoluer l' Orchestre et d'offrir aux Sherbrookois un nouveau produit qui n'existe pas. Tant mieux si certaines personnes voudront par la suite assister à des concerts classiques, mais pour moi, ma mission est accomplie si, en mélangeant les deux mondes, je réussi à développer un autre public. »
M. Laforest ne cache pas non plus que le monde de la musique classique peut parfois paraitre inapprochable pour le commun des mortels.
« C'est malheureux, mais il existe un grand snobisme autour de la musique classique et ce n'est pas d'aujourd'hui. C'est certain que lorsqu'on fait des concerts comme le Gala rock, il y a quelques amateurs de classique qui lèvent le nez, sans savoir c'est quoi au fond. Mais ce qu'ils ne savent peut-être pas, c'est que Beethoven était probablement le plus rockeur de tous les compositeurs. Lorsque Beethoven est arrivé, c'était révolutionnaire ce qu'il proposait; il se faisait même traiter de fou! »
Pour avoir plus de détails sur ce concert ou sur l'Orchestre symphonique de Sherbrooke : http://ossherbrooke.com/.