Le grand public a appris à l'aimer en la voyant jouer des rôles marquants au petit écran. Cet amour s'est approfondi avec la découverte de sa plume riche et sensible, à la lecture de ses romans. Elle qui écrivait pour des séries jeunesse, des contes pour les tout-petits, ou des chansons pour quelques-unes des grandes voix du Québec, s'est retrouvée à être l'une des autrices les plus lues avec sa série de livres sur le bonheur.
Avec son nouveau roman Anna et l'enfant-vieillard, Francine Ruel change complètement de registre pour exposer une réalité trop souvent taboue : l'itinérance d'un membre de la famille. Le livre est narré par une mère qui, face à son impuissance raconte que pour retrouver une certaine paix d'esprit, elle doit faire le deuil de son fils errant dans les rues de la ville. Une histoire très familière à l'autrice, puisqu'inspirée par son vécu avec son propre garçon. En élaborant l'histoire d'Anna, Mme Ruel voulait garder une certaine distance; écrire un roman qui saurait parler aux gens, qui saurait donner une voix aux mères qui doivent vivre chaque jour avec cette douleur persistante.
« Plus que tout au monde, ce soir, elle aimerait se redresser pour atteindre l'amour de son fils, rejoindre son épaule, y déposer sa tête une seconde. Se hisser vers lui pour avoir quelques miettes d'amour. De l'amour sur la pointe des pieds. » -extrait Anna et l'enfant-vieillard
Francine Ruel se sentait prête à mettre des mots sur une situation sur laquelle elle n'avait pas de contrôle, mais qu'elle voulait partager avec le plus grand nombre. En s'ouvrant sur ce passage difficile, elle dit accepter ce lâcher prise. Elle participera d'ailleurs à une table ronde sur la résilience lors de son passage au Salon du livre de l'Estrie.
Présider le Salon du livre de l'Estrie
L'autrice et comédienne qui a accepté le rôle de présidente d'honneur du 41e Salon du livre de l'Estrie se dit fière et honorée de présider un tel rendez-vous, elle qui sera présente pendant la durée du salon. Elle prend son rôle d'ambassadrice très au sérieux et invite les gens à venir nombreux. Le thème de l'imaginaire est d'ailleurs d'une grande évidence pour Francine Ruel. Elle souligne à quel point cet outil unique à l'humanité est important pour qu'un auteur arrive à créer un lien exceptionnel avec son lectorat.
« Je dis souvent que c'est ce qui va nous sauver; la beauté du monde qui nous emmène à voir la vie autrement; à toucher à des individus de l'intérieur délicatement. C'est là qu'on va se sauver, qu'on va apprendre à vivre ensemble, à connaître d'autres univers et de s'en approcher; pas juste dans les livres, mais d'humain à humain ».
Mme Ruel souligne que cet événement est aussi une opportunité pour les auteurs d'avoir un retour (feed-back), et les réactions tangibles des lecteurs (trices). « Quand on écrit et que les livres sont lus à l'extérieur de nous, ça ne nous appartient plus du tout. Et c'est de voir qu'il y a cet échange ; que les gens viennent nous dire ce qu'ils ont aimé, s'ils ont été déçus, ce qu'ils veulent encore. Pour qui est-ce qu'on écrit? On écrit pour les lecteurs évidemment », insiste-t-elle.
Elle applaudit également la venue d'un panel entièrement féminin pour cette édition. « C'est formidable! C'est notre tour! (...) La littérature écrite par des femmes est toujours très solide, très forte, elle l'est de plus en plus ».
Francine Ruel invite les gens à venir nombreux au Centre de foires à la mi-octobre. « Nous iront ensemble lors de ce salon vers des contrées inconnues, vers des gens qui n'existent pas vraiment, rencontrer des personnages qui ont une vie fictive. Mais nous allons nous pencher sur leur âme, connaître leurs secrets; ils ont des vies fictives, peut-être, mais pleines de rebondissements. Nous irons à la rencontre d'œuvres, des romans, des récits, de la poésie, des essais, des BD, et j'en passe ».
Programmation : salondulivreestrie.com