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Zones de guerre : Fort McMurray, Alberta

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Photo : Crédit photo : ici.radio-canada.ca
Daniel Nadeau Par Daniel Nadeau
Mercredi 11 mai 2016

Les images sont insoutenables. Voir les flammes embraser une ville et détruire tout sur son passage rappelle les scènes de film catastrophe dont les oeuvres du cinéma à Hollywood sont passées maîtres.

Impossible de ne pas ressentir de l'empathie quand l'on voit sur nos écrans de télé l'autoroute 63 transformée en route des convois pour extraire la population de cette zone de guerre qu'est devenue la ville de Fort McMurray sous son drap de fumée et en proie à ces flammes qui lèchent le bitume et détruisent tout sur leur passage. Plongée dans l'horreur d'une catastrophe annoncée...

La résilience des victimes

Ce qui frappe l'imagination d'abord c'est l'extraordinaire résilience de la population touchée par cette catastrophe naturelle. La pire de l'histoire canadienne. Les experts de la Banque de Montréal estiment que les dommages pourraient s'élever entre trois et neuf milliards de dollars canadiens. Ce chiffre impressionne. C'est quatre fois plus que le coût des inondations en Alberta et de la crise du verglas au Québec.

Les gens touchés ont tout perdu. Leur maison, leur emploi, leur ville. Ils évacuent les lieux dans le calme et dans l'ordre. La population albertaine, ainsi que toute la population canadienne, fait preuve de générosité et d'empathie. Tout le pays se mobilise pour les victimes de cette catastrophe naturelle. Le pire c'est que le feu ravageur et dévastateur continue de prendre de l'ampleur. Les conditions de la météo lui sont favorables. On ne voit pas encore poindre à l'horizon les nuages qui apporteront la pluie qui sera si bénéfique au contrôle de cet enfer albertain à Fort McMurray.

Les pompiers et les autorités civiles font tout ce qui est humainement possible. Ils réussissent même l'impossible. Ils ont réussi à épargner le centre-ville, la station de pompage des eaux, l'aéroport et les infrastructures de communication. Tout ne sera pas dévasté. L'avenir demeure possible.

Des élus exemplaires

Nous aimons haïr nos élus. Les Albertains ne sont probablement pas si différents de nous finalement. Néanmoins, il faut reconnaître que l'actuelle première ministre de l'Alberta, Rachel Notley, est un général en chef exemplaire. Elle nous fait sentir qu'elle a les choses bien en main même si l'essentiel lui échappe, le feu. Rachel Notley démontre aussi de l'empathie qui est tout sauf de l'émotion feinte et elle est à la hauteur du désastre et du défi qui se pose à l'Alberta dans le moment présent. Nul doute que cela se traduira demain dans l'appréciation de ses électeurs envers elle.

Il y a aussi notre premier ministre Trudeau qui fait lui aussi bien les choses. Son geste de traverser le parquet de la Chambre des communes la semaine dernière pour venir faire une accolade bien sentie à la chef de l'opposition du Parti conservateur et députée de l'Alberta, Rona Ambrose, n'est pas passé inaperçu. Il vaut bien des mots d'encouragement. Il donne le signal clair que la partisanerie doit s'estomper devant les drames humains et que tous les Canadiens doivent serrer les coudes derrière les victimes de cette catastrophe naturelle sans précédent dans notre histoire.

Dans le contexte présent, oublions que Fort McMurray est le château fort des sables bitumineux, le royaume des pétrolières et des artisans des pipelines et concentrons-nous sur l'aide à apporter aux victimes de ce drame humain. Ce qu'ils vivent aujourd'hui pourrait bien nous arriver demain...

Les catastrophes naturelles se multiplieront à l'avenir

Sans vouloir faire d'amalgames douteux et sans non plus pointer un doigt accusateur les changements climatiques pour expliquer le désastre de Fort McMurray, nous devons tout de même nous rappeler que les changements climatiques, selon les études scientifiques les plus sérieuses, amplifient les catastrophes naturelles.

Dans la foulée du retour des libéraux de Justin Trudeau au pouvoir, le Canada a fièrement signé l'accord de Paris sur les changements climatiques. Même si les cibles de réduction des gaz à effet de serre sont les mêmes que ceux du gouvernement Harper, tous semblent reconnaître au gouvernement Trudeau la volonté de participer à l'effort planétaire pour réduire les gaz à effet de serre.

Plusieurs scientifiques croient cependant qu'il est déjà trop tard et que le réchauffement du climat appréhendé sera notre réalité. Il faudra donc apprendre à vivre avec les catastrophes naturelles que sont les inondations, les feux de forêt, les crises de verglas, les ouragans et les tornades. Une vie fragilisée c'est ce qui se pointe comme avenir de l'humanité.

Cela ne signifie pas pour autant qu'il faille baisser les bras et renoncer à espérer un avenir meilleur pour nos enfants et nos petits-enfants. Il faut tout simplement prendre acte de la réalité dans laquelle nous vivons. L'obstination des puissants de ce monde à conserver intacts les niveaux de profit de leur entreprise se fait au prix de l'avenir de notre petite planète. C'est un obstacle majeur à un monde meilleur pour nos descendants.

On sait que la terre ne nous appartient pas. Elle nous est prêtée par nos enfants. Tant et aussi longtemps que nous ne reconnaîtrons pas l'urgence d'agir et de changer nos modes de produire et de consommer, nous devrons apprendre à vivre avec l'univers des catastrophes naturelles. C'est pourquoi je crois que Fort McMurray, Alberta est une zone de guerre...


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