Près de deux semaines après avoir été mis en lock-out par leur employeur, les travailleurs d'Emballges Hood à East Angus sont toujours sans nouvelle de la direction de la compagnie américaine et souhaiteraient établir un dialogue au cours des prochains jours.
« On s'attend qu'il y aura une demande de conciliation prochainement. Il est possible que notre président d'Unifor Québec en fasse la demande », d'exprimer Daniel Robert, président local de la section 847. Rappelons que Emballages Hood, fabricant de sacs de papier de grande taille à usage multiple pour le milieu industriel, a décrété un lock-out dans la nuit du jeudi au vendredi 8 avril dernier, et ce seulement après sept séances de négociations. Bien que surpris du geste de l'employeur, les travailleurs s'y attendaient, d'exprimer M. Robert. Ce dernier mentionne que la compagnie tente de faire de l'intimidation. « Ça fait au moins deux conventions que la compagnie dit que si on n'a pas réglé avant la fin de la présente convention collective, elle nous met en lock-out. Ç'a marché en 2011, on a signé avant la fin, mais pas cette fois. » En fait, les travailleurs syndiqués avaient refusé très majoritairement, d'insister M. Robert, l'offre finale de l'employeur au début de la semaine précédant la mise en lock-out. Les travailleurs avaient même confié, au cours de cette rencontre, à leur comité de négociations le mandat d'exercer des moyens de pression.
Organisation du travail
Selon le président local, le nœud du conflit se situe au niveau normatif particulièrement l'attribution des tâches de travail ainsi que les vacances. « Le normatif passe pas. On demande rien de nouveau. Ce qu'on veut, c'est inclure dans la convention ce qu'on applique depuis 20 ans. » À titre d'exemple, M. Robert mentionne « on a deux ou trois machines par département et on a toujours eu le choix par ancienneté pour choisir. Depuis l'an passé, les superviseurs ont commencé à placer le monde. La compagnie veut avoir le choix de mettre qui elle veut où elle veut sans tenir compte de l'ancienneté. » La distribution des vacances et la banque de temps pour reprise de congés semblent également poser problème. Quant aux offres monétaires, de l'avis même des travailleurs, cela ne semble guère problématique. « C'est le normatif qui accroche. Les salaires, ça peut s'arranger en une journée », d'exprimer avec conviction M. Robert.
Incompréhension
Les travailleurs syndiqués comprennent mal la position de la compagnie. « La production va très bien. L'usine tourne pratiquement à 100 %, on sort 1,4 million de sacs par semaine. On a même procédé à des embauches », d'exprimer M. Robert. « Je trouve ça spécial. On demande pas d'argent, on veut juste qu'ils mettent dans la convention ce qu'on applique déjà », de mentionner Patrick Ménard. « Ils auraient pu continuer à négocier un peu. Une semaine après la fin de la convention collective, ils nous mettent en lock-out », d'ajouter Alex Duquette. « On veut juste qu'ils respectent ce qu'on faisait déjà en le mettant par écrit », de préciser Mathieu Lapierre.
Du côté patronal, le directeur d'Emballages Hood, Michel Bédard, a laissé entendre que la compagnie ne ferait aucun commentaire. Mentionnons que l'entreprise procure du travail à une centaine de personnes, dont 80 travailleurs syndiqués.