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Enfin l’espoir!

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20 octobre 2015, 0 h 27, élection d'un gouvernement libéral majoritaire. J'entends Justin Trudeau nous parler d'espoir. J'entends ce jeune chef du Parti libéral du Canada (PLC) affirmer que nous serons toujours au cœur de son gouvernement. Je l'entends aussi réitérer ses principaux engagements électoraux. Renforcer la classe moyenne, investir dans nos communautés, renouveler nos infrastructures et rétablir le dialogue entre tous les Canadiens sans les diviser, mais pour plutôt les rassembler. J'irai dormir heureux de voir une nouvelle époque naître de cette longue histoire de notre pays.

La fin du régime Harper

Avouons-le franchement. Personne ne regrettera la politique de division du gouvernement Harper. Nul ne se plaindra de la disparition de la culture du mépris du gouvernement réformiste conservateur. Nous nous sentirons mieux de voir nos institutions respectées, de voir nos femmes et nos hommes politiques répondre aux questions des médias même lorsqu'elles sont difficiles.

Mieux encore, nous nous sentirons mieux en pratiquant une politique étrangère plus conforme à nos traditions et en vouant un plus grand respect à notre environnement. Stephen Harper a, pendant la dernière décennie, transformé radicalement le Canada. Il est à espérer que Justin Trudeau soit en mesure de remettre rapidement le Canada sur ses pieds et de le replonger dans la tradition de générosité et d'humanité qui a caractérisé ce pays.

La fin du régime Harper doit devenir la renaissance du Canada. Cela doit nous permettre de retrouver notre pays. Justin Trudeau a un immense défi à relever. Je suis convaincu qu'il en sera capable, qu'il saura nous faire oublier le régime conservateur et qu'il mettra fin à la Harperisation du Canada.

Les défis de Justin...

La tâche qui attend Justin Trudeau est immense. De nombreux défis se dressent devant nous. Ce n'est pas un changement de gouvernement qui va faire disparaître les inégalités économiques profondes dans nos sociétés. Le sort inique réservé aux peuples autochtones et les conditions de vie pitoyables dans lesquelles nous les avons plongés ne disparaîtront pas d'un simple coup de baguette magique. Le réchauffement de la planète et les conséquences délétères des gaz à effet de serre commanderont des actions énergiques et des ruptures difficiles avec nos habitudes. La folie meurtrière des terroristes ne s'arrêtera pas avec nos prières, que nous portions la soutane ou non. Le développement économique et la création d'emplois, dans un contexte d'économie mondialisée et libre-échangiste, seront comme gravir un sentier escarpé dont les résultats ne seront pas autre chose que les résultats de nos efforts.

Le vieillissement de la population, les problèmes de notre système de santé, le déficit de notre engagement envers l'éducation et la culture et les problèmes de financement de nos institutions culturelles et scientifiques, notamment Radio-Canada, sont autant des problèmes urgents qui devront retenir l'attention du nouveau gouvernement de Justin Trudeau.

La place du Québec dans le Canada, la protection de la langue française, de notre culture et de notre code civil sont des sujets d'une brulante actualité. Il faudra aussi réformer le Sénat, rétablir le dialogue avec les scientifiques, reconduire le financement de nos centres de recherche gouvernementaux en environnement, modifier la décision de Postes Canada de mettre fin à la livraison à domicile et assurer le retour du recensement long sont autant de défis importants et urgents qui attendent ce nouveau gouvernement élu le 19 octobre.

Être à la hauteur

Justin Trudeau a une lourde responsabilité sur ses épaules. Il doit composer avec l'espoir qu'il a fait naître parmi la population canadienne. Sans vouloir jouer au jeu de la comparaison et surtout, de faire de faux amalgames, il faut reconnaître que la victoire éclatante de Justin Trudeau et du PLC a un peu de ressemblances avec celle de Barack Obama aux États-Unis en novembre 2008. À l'image du président américain, Trudeau a semé beaucoup d'espoir dans la population canadienne. L'ampleur de sa victoire presque partout au pays, même au Québec, en est le principal baromètre. Il est peu probable qu'il ne déçoive pas ces milliers de Canadiens qui ont cru en son plan et à sa nouvelle façon de faire de la politique positive. Peu probable, mais possible si le chef et son parti tiennent parole sur l'essentiel. Dans la vie d'un pays, il est rare qu'un homme politique ait à sa disposition une aussi grande fenêtre d'opportunité pour changer la politique et la façon de la faire. Justin Trudeau a la lourde responsabilité de ne pas nous décevoir.

Il a tous les outils à sa disposition pour réussir. Une présence importante dans toutes les régions du pays avec une faiblesse marquée dans le bastion albertain des conservateurs. Une solide majorité. Une équipe solide composée de gens de talents animés par le désir des Canadiens de voir le pays changer. Le nouveau style Trudeau et son discours, qui cherche à nous faire sentir meilleurs, suffiront-ils à nous faire oublier le cynisme que nous éprouvons envers la politique et envers les femmes et les hommes politiques? Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que le chemin du recouvrement de notre santé démocratique sera long et parsemé d'embûches.

Rassembler plutôt que diviser

Justin Trudeau nous a dit sa volonté de faire de la politique autrement. Il s'est engagé à réinvestir dans nos communautés et nos infrastructures. Il a témoigné de son engagement à construire un pays respectueux de son environnement. Surtout, il a affirmé vouloir nous rassembler plutôt que de nous diviser. Discours reçu monsieur le premier ministre.

Justin Trudeau a l'obligation d'agir rapidement pour que les perceptions de changement qu'il porte deviennent parties de notre quotidien. De belles occasions qui s'offrent à lui. Le sommet de Paris sur le climat, le dossier nauséabond du rejet des eaux usées de Montréal, les suites à donner au traité de libre-échange Asie-Pacifique, l'engagement dans la défense de nos libertés en Syrie. Les sujets ne manquent pas. Monsieur Trudeau devra redonner de la dignité au Sénat et chose urgente réformer l'actuel mode de scrutin. Voilà de superbes occasions pour faire de la politique autrement...

Justin Trudeau a tout ce qu'il faut pour réussir. Il a semé l'espoir en nous. Il lui reste maintenant à s'assurer que les « bottines suivront les babines ». Justin Trudeau incarne bel et bien l'espoir, nous ont dit les Canadiens. Reste maintenant à de ne pas les décevoir. Il ne faut jamais trahir l'espoir! Enfin l'espoir!


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