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L’héritage de Barack Obama et la démocratie américaine

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Dans ma chronique la semaine dernière consacrée à Donald Trump, j'expliquais sa popularité par la déliquescence de la démocratie américaine et des démocraties libérales. Rien d'ailleurs n'est plus étonnant que ce phénomène prenne de l'ampleur durant le mandat du président Obama. L'auteur du « Yes we can » et un président qui laissera un héritage édifiant à la nation américaine à la suite de ses deux mandats. Barack Obama peut bien paraître exaspéré. Il a tout donné sans être capable de renverser totalement les tendances suicidaires de la démocratie américaine. Réflexion sur le mandat d'un grand président américain au 21e siècle.

Rappel de faits élémentaires :

Redressement économique

À son arrivée au pouvoir en 2008, Barack Obama a trouvé un pays divisé, à l'économie défaillante et en pleine crise financière. Un pays épuisé par des guerres et hanté par le terrorisme qui l'a frappé en 2001. Armé de l'espoir et son slogan « Yes we can », Barack Obama s'est retroussé les manches et s'est attaqué au redressement de cette grande puissance américaine. À preuve, le taux de chômage était à 10 % à son arrivée, il est aujourd'hui à 5 %. L'économie américaine a repris de la vigueur et les États-Unis d'Amérique comptent toujours parmi les grandes puissances économiques de la planète.

Plus de justice

Non seulement Barack Obama a redressé la barque américaine, mais il a aussi insufflé un peu plus de justice dans cette société si violente et si inégalitaire. Faut-il rappeler que sous la présidence démocrate, plus de la moitié des Américains pauvres disposent maintenant de services de santé grâce à l'Obamacare. Il a aussi permis le mariage gai et proposé de nombreuses mesures pour aider les plus pauvres de la société américaine.

Une politique environnementale

C'est aussi sous la présidence de Barack Obama que l'on aura assisté à la mise en œuvre d'une politique en matière environnementale plus en cheville avec les défis des changements climatiques. On peut lui attribuer un rôle majeur dans le succès de la Conférence de Paris. Le président Obama doit maintenant poser des gestes significatifs en matière de réduction de gaz à effet de serre dans un contexte adverse où les chambres, le Congrès et le Sénat, contrôlés par les républicains et le Tea Party, s'opposent à toutes politiques environnementales dignes de ce nom. La partie est loin d'être gagnée...

Une politique extérieure moins guerrière

On doit aussi à la présidence de Barack Obama, des changements significatifs à la politique étrangère américaine même si aujourd'hui, les Américains demeurent les grands gendarmes d'un monde en crise et aux prises avec le terrorisme rampant des fous d'Allah. Il réussira probablement à fermer Guantanamo, il a rétabli les liens diplomatiques avec Cuba et a retiré les troupes américaines d'Afghanistan et d'Iran. Il a aussi commencé la normalisation des relations avec l'Iran tout en ayant des relations courtoises avec la Chine. Ce n'est pas un succès éclatant, convenons-en, mais c'est beaucoup étant donné le legs de Georges W Bush. D'autant plus difficile que la conjoncture de la politique internationale est fort difficile avec la recrudescence du terrorisme islamique et l'instabilité croissante du continent africain.

Des échecs patents

S'il est vrai que Barack Obama lèguera un héritage important à la nation américaine, il aura aussi été victime d'échecs majeurs. Parmi les plus grands, pensons à son incapacité de convaincre la société américaine de mettre en place une législation plus sévère pour contrôler la vente et l'utilisation des armes à feu sur le territoire américain. Les drames récurrents des tueries n'auront pas réussi à convaincre les Américains, malgré le charisme de Barack Obama.

Pire encore, c'est sous la présidence de Barack Obama que l'on assiste à la résurgence des vieux problèmes de racisme contre les citoyens afro-américains. C'est là un paradoxe qui fera sûrement le pain et le beurre des historiens de demain. Pourquoi cette résurgence contre les droits et libertés des citoyens américains de race noire alors que pour la première fois de l'histoire l'un des leurs dirige le pays?

Enfin, si sous la gouvernance d'un président d'idéologie libérale, les États-Unis d'Amérique ont continué de voir s'accroître les inégalités entre les riches et les pauvres, qui réussira à changer la donne? Sous la présidence de Barack Obama, les riches sont devenus plus riches, les pauvres sont devenus plus pauvres et la classe moyenne a stagné. 95 % de l'augmentation du revenu personnel entre 2009 et 2012 a été empochée par le 1 % de la population la plus riche. C'est à rien n'y comprendre et cela met encore plus en relief les thèses de l'économiste Thomas Pikkety.

De bonnes politiques ne suffisent plus

Ce que nous enseignent les mandats de Barack Obama à la présidence des États-Unis d'Amérique, c'est que les bonnes politiques ne suffisent plus à corriger les inégalités de la démocratie américaine. C'est le système politique lui-même qu'il faut interroger. La crise de la démocratie est si profonde que l'on peine à voir la lumière au bout du tunnel. Si le président Barack Obama n'a pas réussi malgré son charisme, sa détermination et sa vision claire du destin américain, qui pourrait réussir?

Les problèmes de violence, d'inégalités économiques, de racisme et de terrorisme demeurent entiers. La méthode forte et guerrière de Georges W. Bush a plongé les États-Unis dans une grave crise. Le plaidoyer d'espoir de Barack Obama n'aura pas suffi à juguler les tendances lourdes. Il aura au moins colmaté les brèches les plus apparentes.

La fin du téléphone intelligent...

Au moment où Donald Trump triomphe et/ou les démocrates s'apprêtent à choisir entre Bernie Sanders et Hillary Clinton, le legs d'Obama ne suffira pas. J'ai l'impression qu'au lendemain de la prochaine élection américaine, le choix du nouveau président sera pour les Américains une immense déception. C'est comme si après avoir eu accès à un téléphone intelligent depuis huit ans, on nous annonçait que nous devions retourner à notre téléphone analogique et dire adieu à la liberté que nous offre la mobilité des communications. C'est alors que l'on prendra la véritable mesure de l'héritage de Barack Obama à la démocratie américaine...


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