Ravissement : État de quelqu'un qui est transporté de joie, d'admiration, d'enthousiasme. (Dictionnaire Larousse, 2019)
À l'aube de la 17e édition des Correspondances d'Eastman, l'écrivaine, poétesse, et professeure de philosophie sherbrookoise Véronique Grenier, transpire toute la fébrilité qui l'habite à la perspective d'y prendre part ce week-end. Elle prendra part à plusieurs des activités proposées dans les différents lieux du village pour faire vivre des moments de communion et de ravissement aux visiteurs.
En plus d'animer un Coquetel littéraire mettant en vedette Christian Bégin et Kim Thuy, l'autrice du récit Hiroshimoi et du recueil de poésie Chenous, prendra le Sentier de lecture pour mettre en bouche certains extraits de ses écrits. « J'ai vraiment découvert le plaisir de de performer, d'habiter mes textes avec ma voix. Je trouve que c'est une rencontre très particulière avec les lecteurs. Ça donne une expérience autre que de lecture aux gens, c'est toujours un moment que je trouve très privilégié parce qu'on a les réactions, des fois je me permets de faire des commentaires en voix ‘'off'' sur le texte, et c'est génial! », s'enthousiasme Véronique Grenier.
Elle prendra également part aux Prescriptions Littéraires présentées par l'Association des libraires du Québec, qui organise l'événement pour une première fois aux Correspondances. Les festivaliers sont invités à aller à la rencontre d'auteurs afin de recevoir des conseils de lecture sur mesure, en plus de découvrir leur bibliothèque québécoise idéale. « Ça permet aux gens qui viennent nous voir de comprendre c'est quoi nos inspirations, ce qui nous a marqué », fait-elle remarquer.
L'autre beau moment auquel Véronique Grenier va prêter sa voix est lors du spectacle Correspondances Camus-Casares-L'amour fou au temps des catastrophes. Elle partagera la scène du Cabaret Eastman avec son ami, le comédien Christian Bégin. L'échange des mots provenant de lettres foisonnantes et passionnées entre les deux protagonistes, vient toucher une corde sensible chez celle qui interprètera l'amante d'Albert Camus, Maria Casares, une grande actrice. « C'est énorme pour moi parce que je suis une fan dans la vie de journaux intimes et de correspondances. Je trouve toujours que c'est des trucs ‘'on the side'' de l'œuvre qui des fois, nous donnent des clés de lecture, et comment les gens qu'on admire vivaient leur quotidien. Cette correspondance-là elle est magnifique, elle est dure, elle est déchirante, elle est fâchante, mais c'est l'expression des grands sentiments. J'ai très hâte de faire ça avec Christian; je pense que ça va être un beau moment », avoue-t-elle.
Et que représente ce festival littéraire unique pour l'autrice? « C'est comme un univers à part! Je trouve ça fou qu'un village se ramasse le temps de trois jours, reçoive autant de gens, et qu'on fasse ça pour la littérature. Souvent les événements littéraires sont dans les grands centres urbains; là il faut que les gens se déplacent pour se rendre. Ce sont des occasions de permettre aux gens de rencontrer des auteurs ».
Occasion que saisissent également les auteurs-trices invités-ées de pouvoir se côtoyer et d'avoir la possibilité d'écouter et de comprendre la démarche d'écriture de leurs pairs.
Véronique Grenier trouve aussi très stimulant l'idée d'offrir au public la possibilité de participer de façon active au festival. « Je trouve que le thème de la correspondance est aussi très intéressant, puisque ça signifie avoir une discussion. J'ai toujours aimé le principe que les gens peuvent eux aussi écrire des lettres; il y a l'empreinte de l'écriture, les ratures, il y a des choses qui sont particulières au fait de d'écrire une lettre à quelqu'un. On se couche sur le papier, on se livre, mais dans cette idée d'obtenir une réponse probablement ».
Quant à la thématique choisie pour l'édition de cette année? « Le ravissement... quel sentiment le fun! », dit-elle pour conclure.
Programmation: correspondances.ca