De mémoire récente de femme, me souvient-il d'un été aussi livide... Qu'il soit mélioratif ou péjoratif, j'ose à peine emprunter un tel qualificatif, de peur d'être haranguée par d'aucun.e.s.
Je cherche encore le mot juste, persuasif, percutant, performatif. Peut-être pouvez-vous m'aider, vous qui vivez fort fort ce même dilemme d'une désormais fin d'été et d'une rentrée déjà annoncées ?
Ces temps-ci, c'est d'ailleurs le propre des internautes sur les médias sociaux de houspiller, sur tout et sur rien, à tort et à travers, à la va-comme-je-le-sens, comme-je-l'entends. J'en ai un peu soupé, à vrai dire, moi qui en saison estivale dîne un peu pas mal et beaucoup moins.
Comme plusieurs d'entre nous, je suppose, la pression est forte, est montée d'un cran. Avec raison. Surtout quand le nouvel horizon de l'homo sapiens est plus manichéen et machiavélique que cartésien, didactique ou ludique. N'en déplaisent aux grands penseurs ci-devant nommés !
Entre autres, de ne pas savoir si la rentrée se fera de façon hybride, en présentiel, avec visière ou masque ou les deux ? De ne pas savoir si tel ou tel événement peut avoir lieu, payant, gratuit ou en virtuel ? De ne pas savoir si les salles de classe vont asseoir un nombre raisonnable d'élèves pour un maximum d'efficience; si les salles de spectacle vont accueillir un nombre respectable de personnes pour rentabiliser au minimum l'investissement ?
De ne pas savoir non plus si les partenaires ou commanditaires feront sonner leur pesant d'or à l'automne, à l'hiver, dans les prochains mois pour le domaine des arts et de la culture en général ? De ne pas savoir si l'artiste pourra maintenir longtemps la cadence de la création; de la création réinventée : sans subside ni public ni scène ni vitrine pour se faire voir, entendre et valoir ?
Le créateur, le travailleur, le diffuseur, le bailleur de fond, le milieu, les disciplines, l'industrie et le public seront-ils au rendez-vous à la rentrée de septembre, pour la fin de l'année 2020 ?
Si tant chéri, si tant béni, l'art vivant va-t-il survivre aux nouvelles habitudes ? Qui plus est s'installent lentement mais sûrement : moins de 250 personnes dans un lieu public de divertissement, pas plus de dix personnes du même groupe, réunies sous le même toit, masquées, distanciées, laver-eau-chaude-les-mains-20-secondes-propres-propres-propres ?
Dure dure cette nouvelle réalité Covid qui rend plus fragile encore ce qui l'était déjà, à quelques exceptions près.
Maintenant, en date du 11 août, date butoir fictive, il y aura l'avant et l'après Covid. Et on aura tort de ne pas se dire : ce ne sera plus jamais pareil !
Bonne rentrée sous les projecteurs.