Le 11 février dernier, les membres du conseil d'administration du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) du Haut-Saint-François ont tenu leur avant-dernière réunion avant l'application de la loi 10 qui force le regroupement des CSSS. Une quarantaine de personnes désireuses de trouver des réponses à leurs inquiétudes et à celles des résidents du CHSLD de Weedon s'y sont massées. Depuis quelque 3 ans, les tensions sont grandes entre la direction et les citoyens de cette municipalité.
Rappelons, entre autres, que depuis, la grogne n'a cessé de se faire entendre à Weedon, menant à la tenue d'une marche organisée dans les rues du village pour s'opposer au projet «Tout sous un même toit» (TSMT). La fusion du CSSS du Haut-Saint-François avec des Sources, qui s'est soldé par un regroupement, a généré son lot de discorde. Le dépôt d'un premier plan de réparation des CHSLD et CLSC de 4 M$, remplacé après quelques mois par celui de TSMT de 6 M$, n'a pas reçu l'aval de la population. Les conséquences qui en ont découlé, soit la coupe de 17 lits en CHSLD et la promesse d'une résidence non institutionnelle (RNI) de 10 emplacements pour personne en perte cognitive modérée, ont frustré les résidents de la municipalité.
Le fait que la RNI passe de 10 à 16 «unités» avant que soit rédigé un appel d'offres pour la réaliser les a insécurisés. Aucun promoteur d'ailleurs n'a postulé à ce dernier. Avec l'approbation de l'Agence et l'ajout d'une somme récurrente de 50 000 $, une nouvelle demande, pour 20 chambres cette fois-ci, a été déposée le 9 février dernier. Le 25 mars prochain, le C.A. étudiera les réponses des entrepreneurs. Ce sera le point final à leur bénévolat au sein du CSSS du Haut-Saint-François.
Avant que les gens desservis par des CSSS régionaux perdent le contrôle de ce qui se passe sur leur territoire, il me semblait judicieux de revenir sur l'histoire du CSSS du HSF depuis le changement à la direction de celui-ci. Quelles conclusions doit-on en tirer ? Quelles seront les conséquences des décisions prises ? Même s'il est dit que tout est ficelé, rien n'est encore signé.
Tout est à l'état préliminaire.
Pour l'instant, le bilan est simple. À East Angus, la future construction du CHSLD va bien, le terrain est acheté. Les travaux devraient commencer ce printemps. À Weedon, il n'en est pas de même. On voit la fusion du CHSLD et du CLSC comme une perte de services et d'emplois. Tous les soubresauts vécus depuis près de trois ans inquiètent la population et le personnel.
La loi 10 risque d'annihiler toutes les décisions du C.A. sur les destinées du CHSLD et du CLSC. Les prochaines qui seront prises au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) formé de gens qui proviendront de tous les coins de l'Estrie tiendront-elles compte du dernier scénario TSMT ? Préféreront-ils revenir à celui de la réparation des CLSC et CHSLD moins coûteux ? Auront-ils d'autres visées ?
Pour l'instant, aucun mur n'est abattu. Les 17 lits vacants du CHSLD ne sont pas encore jetés «su'l tas d'roches». Les bâtiments, bien que nécessitant des améliorations et des mises aux normes peuvent-ils servir pour plusieurs années ? Dans le cas où le futur C.A. en reviendrait au statu quo, la RNI de 20 chambres sera-t-elle utile ? Et même, la gestion réalisée par le CISSS se transformera-t-elle en un gigantesque fatras ?
Dans l'optique de l'accroissement de la population, le TSMT, la RNI, le CLSC, le maintien à domicile suffiront-ils à la demande à Weedon ? Il faut reconnaître un «avantage» à ces projets, ils catégorisent bien la «clientèle». Que de questions ont encore à se poser les membres du C.A. avant l'application de la loi 10, et surtout avant la signature de contrats ! À East Angus, tout est «attaché». À Weedon, est-ce le cas ? Est-on passé du préliminaire aux engagements contractuels ?
Toutes les personnes qui ont participé aux décisions du C.A. au cours de ces années, et qui ont navigué contre vents et marées, se sont dévouées pour le mieux-être des aînés et de la population, tous âges confondus. Tous méritent notre reconnaissance.