Les personnes aînées du Haut-Saint-François bénéficient désormais du programme PARAVAN visant à les soutenir dans le recouvrement, le maintien ou encore la consolidation de leur sentiment de sécurité dans une situation d'abus, et ce, qu'elles soient victime ou témoin.
Les différents organismes impliqués la Sûreté du Québec, le CSSS du Haut-Saint-François, le CAVAC (Centre d'aide aux victimes d'actes criminels) et la Table de concertation des personnes aînées du Haut-Saint-François, ont scellé leur partenariat en signant récemment le programme d'accompagnement et de ressources pour les aînés vulnérables aux abus et négligences (PARAVAN). L'expertise de chacun des partenaires est mise à profit dans les actions et les interventions du programme. Chacun des intervenants a un rôle déterminé dans les trois volets du programme: accompagnement en situation de crime, accompagnement en situation générale et promotion/prévention.
Le programme déjà existant sur le vaste territoire de l'Estrie s'inscrit dans le cadre du phénomène social du vieillissement de la population. Sur le territoire du Haut-Saint-François, on évalue à 3 500 le nombre de personnes de 65 ans et plus et on prévoit que cette portion passera d'ici 10 ans de 35% à 40 % de la population. Par ailleurs, il est constaté que les abus sont peu rapportés et que les aînés sont souvent seuls dans de telles situations. Le lieutenant Jocelyn Rose, directeur du poste de la Sûreté du Québec pour le Haut-Saint-François, admet enregistrer peu de plaintes provenant des personnes âgées. L'importance de les soutenir pour les encourager à agir et mettre fin aux situations inacceptables s'en trouve donc fort importante.
Chaque intervenant a son champ d'expertise, mais ils travaillent en collaboration afin de bien encadrer et soutenir la démarche des plaignants jusqu'au bout. Dans un premier temps, le policier qui sera appelé à rédiger un rapport d'événement veillera à coordonner l'application du programme. Cela implique que ce dernier organisera une rencontre accompagnée d'une personne du CAVAC pour compléter la plainte et donner des conseils adaptés à la situation au plaignant. Le policier a également un rôle de conseil auprès des aînés, des proches et des intervenants du milieu.
Le rôle du CAVAC est de soutenir la personne aînée à travers le processus notamment par la mise en place de services spécialisés et en informant la personne sur ses droit et recours. S'il y a poursuite criminelle, le CAVAC peut accompagner la personne dans son témoignage, l'aider à remplir des formulaires, faire le lien avec le procureur aux poursuites criminelles et pénales et même l'informer des avancements. « C'est comme un service VIP pour les victimes que l'on offre. On peut faire la différence si on s'unit tous ensemble. Il faut dénoncer et si on ne s'unit pas, on ne porte pas plainte, qui on aide, c'est l'agresseur », de lancer Nicole Laroche, directrice du CAVAC.
Quant au CSSS du Haut-Saint-François, son implication se situe au second volet, soit l'accompagnement en situation générale. L'organisme a un rôle de dépistage des situations à risque d'abus de même qu'un rôle d'accueil et d'information. Les cas de fraude et de violence verbale seraient les plus courants. Les intervenants vont donc évaluer la situation et informer la personne sur les types d'abus possibles ainsi que les pistes de solutions qui s'offrent à elle. Le CSSS a également un rôle de soutien et d'accompagnement, que la personne porte plainte ou non. La beauté du programme PARAVAN, d'expliquer Luc Langlois, directeur du programme SAPA (Soutien autonomie des personnes aînées) au CSSS est d'éviter qu'une personne tombe entre deux chaises.
Quant au rôle de la Table de concertation des personnes aînées du Haut-Saint-François, il s'inscrit dans le volet de la promotion et de la prévention. L'organisme a le mandat d'organiser des activités de prévention, d'information et de sensibilisation sur les mauvais traitements auprès des personnes aînées.