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Les infirmières, le salut du système de santé

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Photo : La présidente de l'Odre des infirmières et infirmiers du Québec, Lucie Tremblay.
Elizabeth Nadeau Par Elizabeth Nadeau
enadeau@estrieplus.com
Mardi le 14 juin 2016

La présidente de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), Lucie Tremblay, était de passage à Sherbrooke le 8 juin dernier. « Pour identifier nos priorités, on doit aller prendre le pouls sur le terrain », affirme-t-elle, sourire aux lèvres.

L'OIIQ représente 74 000 membres au Québec, dont 3457 en Estrie. La tournée des régions de Mme Tremblay aura débuté le 12 mai et se terminera à la fin du mois de juin. Des milliers d'infirmières auront rencontré la présidente de leur Ordre, qui elle-même a tourbillonné dans le réseau pendant 28 ans.

« Les dossiers que l'on identifiera comme prioritaires proviennent du terrain. Les infirmières vivent des changements dans leur pratique, elles travaillent de plus en plus en soins de proximité et ont besoin d'outils pour faire face à ces changements. On écrira de nouvelles lignes directrices et nous ferons aussi le bilan de ce que nous avons réalisé pour mieux nous propulser vers l'avenir! », souligne Lucie Tremblay.

Un de ces changements est bien entendu celui du 11 janvier 2016, qui confère aux infirmières le droit de prescrire. Un élément majeur et surtout, essentiel dans une optique d'amélioration de l'accessibilité aux soins.

« Nous sommes la deuxième province au pays à avoir le droit de prescrire. En Estrie, 80 infirmières sont allées chercher ce droit. Maintenant, l'infirmière qui se rend à domicile et qui constate que la plaie ne guérit pas comme souhaité peut prescrire des tests de laboratoire et un pansement différent. L'infirmière scolaire peut prescrire la pilule contraceptive. Celle qui se rend chez les nouvelles mamans, traiter les bébés qui font du muguet », détaille-t-elle.

Les bobos d'aujourd'hui forgent la pratique de demain
Une compétence aussi essentielle dans la mesure où, dans une société vieillissante qui compte également environ 50 % de malades chroniques, les infirmières ont un grand rôle à jouer.

« La moitié des gens souffrent d'une maladie chronique, une personne sur trois souffrira d'un cancer dans sa vie et une sur quatre d'un problème de santé mentale. Le temps des épisodes de soins, où on entrait à l'hôpital, on se faisait soigner et on ressortait le problème réglé, est révolu : les soins doivent être donnés en proximité et bien souvent, pendant le restant de la vie. »

Selon Mme Tremblay, l'infirmière a la capacité d'évaluer la condition physique et mentale de la personne assise en face d'elle et peut déterminer quel soin sera le plus approprié, sans avoir besoin d'un médecin. L'exemple plus probant est sans doute celui de la Coopérative de solidarité Sabsa, à Québec.

« Cette clinique est dirigée par une infirmière praticienne spécialisée entourée d'infirmières. 1500 patients dits vulnérables y sont pris en charge : des cas d'itinérance, de prostitution, de VIH, d'hépatite... et environ 80 % des cas n'ont pas besoin de voir un médecin. Sabsa est assurément un phénomène nouveau, mais qui représente 74 000 portes d'entrée dans le système de santé », estime Mme Tremblay.

Dix ans pour 2000 super-infirmières
C'est l'OIIQ qui a d'abord réclamé les 2000 infirmières praticiennes spécialisées, ou super-infirmières, en 2014. En 2024, elles devraient toutes avoir été diplômées.

« C'est bien beau, mais encore faut-il le voir, que soient créées les places dans les universités et les postes sur le terrain, clairement inscrits dans un plan d'effectifs édicté par le gouvernement. Un tel plan serait sans doute reçu sur le terrain comme un message très positif », affirme Lucie Tremblay.

Selon elle, les infirmières praticiennes spécialisées sont la clé de voûte de l'accès aux soins. En Estrie, elles sont actuellement au nombre de 17.

« Je sens que la population comprend le rôle des infirmières et souhaite qu'elles puissent en faire davantage. Les personnes souffrant de maladies chroniques le constatent au premier chef. Les gens se rendent compte que l'infirmière peut évaluer, faire les suivis, ajuster les médicaments à la suite d'analyses de laboratoire... »

Au Québec, une personne sur quatre n'a pas accès à un médecin et selon Mme Tremblay, le plus grand obstacle dans le règlement de la crise de l'accessibilité aux soins de santé est la manière dont le système de santé est financé.

« D'une part, le médecin est financé par une enveloppe, les médicaments par une autre et une troisième est dédiée au réseau, qui comprend, entre autres, les infirmières. Cette dernière est toujours la seule qui écope lors de compressions budgétaires », souligne-t-elle.

L'envoi d'un médecin dans une résidence pour personnes âgées ne coûte, à proprement dit, rien au système puisque son salaire n'est pas puisé dans la même enveloppe budgétaire. Mais aux yeux de Lucie Tremblay, ces actes finissent par coûter cher à la société.

« D'autre part, que chacun fasse enfin ce pour quoi il a été formé! Les médecins qui font de la vaccination de masse ne font pas leur travail : l'infirmière ou l'infirmière auxiliaire peut administrer le vaccin. Quand le médecin s'occupe à vacciner, il ne fait pas ce qu'il est le seul à pouvoir faire : poser un diagnostic complexe ou investiguer quelque chose de très précis. Il y a du travail pour tout le monde, mais on doit mieux utiliser les ressources et collaborer entre nous. »

Parlant de collaboration, les 28 ordres de la santé signaient il y a un an, presque jour pour jour, un avis de collaboration interprofessionnelle. Selon la présidente de l'OIIQ, c'est la concrétisation de l'idée que dans la pratique des professions, les gens ont trouvé des façons d'améliorer et de rendre la pratique plus simple pour rencontrer les besoins des patients.

Une refonte majeure et complète est nécessaire
« On doit repenser au complet ce qu'on appelle le panier de services. À l'époque, la quasi-totalité les soins étaient dispensés à l'hôpital, une réalité très différente de celle d'aujourd'hui », affirme-t-elle.

De vouloir s'adapter à la réalité est une chose : de savoir quelle sera cette nouvelle réalité en est certainement une autre.

« Il faudrait aussi que le ministre détaille sa vision pour qu'on puisse l'aider à réaliser son projet. Les soignants et les patients veulent connaître la destination pour mieux accompagner la réforme. On veut faire partie de la solution, on veut contribuer à améliorer le système. Notre rêve, c'est de créer le meilleur système de santé au monde », conclu Lucie Tremblay.


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