Dès les premières minutes, le réalisateur Guy Édouin donne le ton à son second long métrage Ville-Marie (il a fait Marécages en 2011). Il nous plonge immédiatement dans une atmosphère tragique appuyée par ses personnages un peu paumés, ses images nocturnes, la trame sonore aux accents parfois lancinants.
Avant même le début du tournage, le film a fait jaser puisque Monica Bellucci, magnifique star internationale, avait accepté d'en faire partie, conquise par le scénario. Guy Édouin ne s'en est pas caché, réunir la belle Italienne et Pascale Buissières sur un même écran relève du pur fantasme!
Madame Bellucci y tient, fort habilement, le rôle d'une actrice française en tournage à Montréal tentant de se rapprocher de son fils (Aliocha Schneider) qui y étudie depuis quelques années. En parallèle à cela, un ambulancier troublé (Patrick Hivon), une infirmière hantée par son passé (Pascale Buissières), une salle d'urgence et... la ville de Montréal (anciennement Ville-Marie), un personnage en soi tant elle est palpable et bien filmée.
On sent, en tant que spectateur, le plaisir que le réalisateur a eu à faire ce film, ne serait-ce qu'avec les scènes où il y a du cinéma dans le cinéma avec d'impressionnants décors au charme kitsch, dans ses plans rapprochés aussi, ses images très esthétiques, son intérêt pour ses acteurs et, ses actrices...
Selon moi, pour apprécier le tout, il faut se laisser prendre au jeu des sensations, qu'elles soient visuelles, sonores et même savoir se complaire dans des silences où règne une ambiance assez glauque par moment.
Le film sera en salle le 9 octobre.