Une nouvelle gamme de vêtements signés Sherbrooke vient d'être lancée par la boutique Vilaine et Vilain et la Coalition sherbrookoise pour le travail de rue. Le but? Promouvoir le vivre ensemble, financer la Coalition et offrir un vêtement à des personnes rencontrées en travail de rue.
Kangourous, chandails baseball, t-shirts et sacs en tissus frappés des bonhommes de l'artiste sherbrookois ULTRA Nan sont dès maintenant disponibles en boutique au centre-ville de Sherbrooke et sur la boutique en ligne de Vilaine et Vilain.
Promouvoir des valeurs égalitaires
Louis-Philippe Renaud est travailleur de rue depuis quelque années. En passant devant la boutique de Lydianne Morency, Louis-Philippe s'est dit qu'à l'instar du « thés au suivant » de l'Arbre à Palabre, la Coalition et Lydianne pouvaient eux aussi créer quelque chose d'original.
« C'est arrivé en même temps que les plus récente données sur la santé mentale en Estrie. 14 % de Sherbrookois souffrent d'un trouble de santé mentale. On chercher à promouvoir la responsabilité de tous vis-à-vis de ce qui se passe dans notre communauté et comment à la fois parler des valeurs qui font qu'on vit mieux ensemble et aller chercher financement et visibilité », explique M. Renaud.
Selon la Coalition, le chacun pour soi doit perdre des plumes au profit d'une société plus égalitaire, un objectif illustré par le concept de cette nouvelle campagne de financement.
« Une personne achète un vêtement, une partie des profits va à la Coalition et l'autre servira à en offrir un à quelqu'un rencontré en travail de rue. Quelqu'un qui a les moyens de magasiner sur Wellington Nord peut certainement aider à ce qu'une autre personne, moins nantie, puisse porter le même vêtement. En portant le t-shirt, on affirme qu'on croit en ces valeurs égalitaires. C'est un peu comme le racisme. Plus les gens parlent et se disent non-racistes, plus ceux qui le seront amenés à penser qu'ils ne sont pas normaux de penser de cette façon. Plus on voudra s'afficher en faveur du vivre ensemble, plus l'individualisme reculera », soutient Louis-Philippe.
Un projet réalisé en 4e vitesse
Une centaine d'items ont été produits pour le lancement du 26 novembre. La designer et propriétaire de Vilaine et Vilain, Lydianne Morency, n'a pas l'habitude de chômer.
« Nous avons décidé de nous lancer le 17, le 18 j'étais à Montréal pour acheter les tissus et on a taillé jeudi et vendredi 140 morceaux. Lundi, on a fait les impressions sur le tissu et depuis on assemble. C'était un projet rapide, mais on le sort pour Noël. Pour l'acheteur ou pour un proche, c'est un beau cadeau qui est aussi un « donnez au suivant »! »
Pour la designer, sa nouvelle collection taillée dans des tissus québécois représente beaucoup plus que des vêtements frappés d'un logo rassembleur.
« Louis-Philippe voulait faire quelque chose pour les jeunes dans la rue. C'est une cause qui me touche particulièrement puisque plusieurs personnes près de moi ont vécu dans la rue à un moment. Avec tout ce qui se passe dans le monde actuellement, c'est bien d'avoir une belle association qui est rassembleuse autour d'une icône sherbrookoise comme le Nan. Ça m'a aussi touchée qu'il vienne me voir! »
Promouvoir le vivre ensemble
Selon Louis-Philippe, il y a beaucoup de gens qui ne cadrent pas dans le modèle de société. Soit parce qu'ils ne peuvent s'y adapter, soit parce que la société ne peut pas s'adapter à eux.
« Il y a une volonté humaine à Sherbrooke pour que ça change! De plus en plus, on voit les symptômes qui démontrent que bien des choses ne fonctionnent pas. La réflexion qu'on doit faire en premier lieu est « comment se rassembler pour créer quelque chose de beau? ». « Qui faut-il aller chercher pour donner un élan à ce projet? » Le CIUSSS de l'Estrie ont de belles intentions et je pense que tout le monde à la Ville y pense aussi. On travaillera à aller rencontrer les gens, pas juste pour des raisons économiques, mais pour alimenter cette volonté de vie sociale positive à Sherbrooke. »