L'UPA veut garder la gestion
de l'offre intacte. C'est le message que les agriculteurs de l'Estrie, en
commun accord avec ceux du reste du Canada, veulent faire passer au
gouvernement Harper. Pour y arriver, ils ont lancé la campagne Forts et unis
pour la gestion de l'offre.
Alors que les négociations
pour un partenariat transpacifique sont dans une phase cruciale, les
agriculteurs réitèrent leur demande au gouvernement afin que ce dernier ne
concède ni baisse de tarif, ni hausse de quotas d'importation.
La gestion de l'offre est le
moyen par lequel les producteurs de laits, de volailles et d'oeufs établissent
le meilleur équilibre possible entre l'offre et la demande. De cette façon, le
prix est négocié en fonction du coût de production. Les pertes de produits sont
ainsi minimisées, tout en permettant aux citoyens d'avoir accès à des produits
d'ici à une qualité supérieure.
« Il y a deux façons de
protéger l'entreprise agricole : il y a les subventions et la réglementation.
La gestion de l'offre fait partie de la réglementation et c'est pour cette
raison qu'il est important pour nous de garder l'intégralité de ce
système », précise Bruno Letendre, producteur laitier et président des
Producteurs de lait du Québec.
De son côté, Serge Riendeau,
également producteur laitier et président d'Agropur, ajoute que le programme
actuel est un excellent modèle, qui est de loin le plus équilibré de ce qui se
fait dans le monde.
« Le message est simple;
nous demandons au gouvernement fédéral d'obtenir les conditions nécessaires au
maintien intégral de la gestion de l'offre dans un éventuel accord du
Partenariat transpacifique. »
Juste pour le Québec, les
productions sous gestion de l'offre représentent, 6 920 fermes familiales. C'est
plus 92 000 emplois directs et indirects qui sont reliés au monde d'agriculture
de notre province. Facile de comprendre qu'un virement dans l'autre sens
pourrait engendrer de lourdes conséquences.
Une histoire de famille
Pour le producteur laitier et
acéricole de Valcourt, François Bourrassa, son entreprise familiale est toute
sa vie depuis maintenant presque 40 ans. C'est avec trois de ses enfants que
l'entrepreneur veille à la production et à l'évolution de ses quelque 150
têtes.
« C'est évident que concrètement,
pour moi et mon entreprise, la gestion de l'offre vient assurer une stabilité
dans plusieurs sphères. De cette façon, il nous est plus facile d'aller
chercher des subventions lorsque nous avons des prix stables. La relève est
également moins inquiète de l'avenir de l'entreprise », rappelle François
Bourrassa, qui est également le président de la Fédération de l'UPA-Estrie.
Le souhait de M.Bourrassa,
comme l'ensemble des producteurs du Québec et du Canada, est simple. Ils
veulent seulement que M.Harper prennent les bonnes décisions.
« Notre métier est en
grande partie à la merci de dame Nature, alors si nous pouvions éviter du
stress comme la modification de la gestion de l'offre, nous serions très
heureux et nous pourrions nous concentrer davantage sur notre passion »,
mentionne François Bourrassa, qui compte parmi plusieurs fermes à vivre de sa
passion en famille.