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Transformer le climat, science ou science-fiction ?

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Yves Nantel Par Yves Nantel
Mardi le 2 novembre 2021

Devant les manifestations de plus en plus dramatiques du réchauffement climatique, un consensus se dégage graduellement en vue d'atteindre la carboneutralité pour 2050. Pour y arriver, il faut procéder à la transition des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) vers les énergies renouvelables (éolien, solaire, hydraulique, hydrogène, etc.) et renforcer la capacité d'absorption des puits naturels de CO2 (sols et océans). Des scientifiques vont plus loin et préparent des scénarios relevant de la science-fiction à savoir modifier le climat planétaire.

Afin de renforcer les capacités d'absorption des puits de CO2, trois processus sont envisagés. Le premier réfère à des interventions en phase avec la nature : plantation de milliards d'arbres, protection de territoires et modification des pratiques agricoles. Le deuxième fait appel à des technologies nouvelles : capture et stockage du CO2 (CSC). Le troisième à la géo-ingénierie : blocage des rayons solaires et hausse de productivité des océans. 

La capture et le stockage du CO2 (CSC)

Selon l'Agence internationale de l'énergie « les besoins de CSC sont colossaux et de plus en plus de pays intègrent cette technologie dans leur politique de décarbonation ». L'Agence envisage la capture de 1,6 milliard de tonnes de CO2 par an dans le monde en 2038 et de 7,6 milliards de tonnes à l'horizon de 2050 alors que cette technologie en capte seulement 40 millions de tonnes par année actuellement. 

Quand on parle de CSC, on s'adresse aux puits naturels. La CSC consiste à capter le CO2 lors des procédés de production. Il peut être capté avant la combustion, pendant la combustion ou après la combustion du charbon, du pétrole ou du gaz, selon le combustible utilisé. 

Une fois le CO2 capté il est transporté pour être enfoui, à de grande profondeur, dans des mines désaffectées ou dans des puits de pétrole taris ou encore dans les océans. Ainsi stocké, le CO2 se minéralise et reste emprisonné pendant des milliers d'années. 

Le Canada a quatre projets de CSC en opération dont, à titre d'exemple, le Bundary Dam 3 de la SaskPower en Saskatchewan : une centrale électrique au charbon de laquelle on capture le dioxyde de carbone (CO2) après combustion, mais avant qu'il migre dans l'atmosphère.

C'est lors des procédés de production des plus grands émetteurs de CO2 à savoir la sidérurgie, les pâtes et papiers, le ciment, la pétrochimie, l'agroalimentaire, etc. que nous pourrions utiliser avantageusement cette technologie. Ces industries, même une fois converties à l'énergie renouvelable comme au Québec, produisent encore des émissions de CO2. Ce secteur industriel au Québec demeure le deuxième plus grand émetteur de GES après le transport. La CSC est pour lui un espoir de progresser vers la carboneutralité. 

Au niveau mondial, la technique de capture et stockage du CO2 s'intensifie : quelque 76 projets sont en vigueur ou en expérimentation actuellement. L'Europe y est très active, de même que la Chine et les États-Unis. La Norvège, leader en la matière, propose ses côtes marines comme lieu d'enfouissement. 

Ces expériences inédites méritent d'être suivies de très près. La précaution est de rigueur. 

La géo-ingénierie : de la science-fiction ? 

On pourrait qualifier la géo-ingénierie de science-fiction : ce n'est pas le cas pour les scientifiques qui s'y préparent. Sous le titre Changer le climat, Science et Vie d'octobre 2018 y consacrait son dossier principal. Il s'agit de projets d'interventions radicales sur l'ensemble du climat. 

Le premier consiste à bloquer les rayons du soleil, rien de moins. Sur l'exemple des nuages d'éruptions volcaniques, on croit pouvoir, grâce à des ballons pulvérisateurs, des drones ou des avions, injecter dans la stratosphère un gaz (dioxyde de soufre, par exemple) qui atténuerait la chaleur les rayons solaires. Une opération qui pourrait durer plusieurs décennies.

En complément à cette méthode, on pourrait augmenter le pouvoir réfléchissant des nuages, blanchir les sols, ou encore peindre les toits des édifices en blanc de façon à renforcer son albédo, à savoir son pouvoir réfléchissant.

Le deuxième projet n'est pas moins ambitieux : alcaliniser les océans pour favoriser l'absorption du CO2. On sait que les océans ont un grand pouvoir de captation de CO2, mais les concentrations de GES dans l'atmosphère acidifient les océans et réduisent grandement ses capacités d'absorption. Une flotte de milliers de navires sillonnerait les mers et déverserait en permanence, à sa surface, du minerai d'olivine jusqu'à la fin du XXIe siècle. On croit qu'ainsi les océans seraient capables d'absorber 1 000 milliards de tonnes de CO2 et de stabiliser la température autour de + 1,5 ℃. 

Un autre projet serait d'aspirer l'air avec des turbines géantes afin d'en extraire le CO2, de le transporter puis de le stocker dans des gisements géologiques ou marins. 

Le dossier de Science et Vie se termine avec 5 questions : Qui décidera de lancer ces opérations ? Quel climat choisir ? Comment gérer les effets secondaires ? La géo-ingénierie peut-elle devenir une arme ? Pourra-t-on arrêter ces manipulations sans risques ? 

Éviter la manipulation du climat 

Évidemment, l'utilisation de la géo-ingénierie ce n'est pas demain la veille, mais notre refus de prendre des mesures d'envergure nous rapproche de ces manipulations. Si nous laissons le climat se détériorer en boucles de rétroaction, il pourrait être nécessaire, en désespoir de cause, de l'envisager. 

Il faut tout mettre en œuvre pour éviter la manipulation du climat. Il faut s'en tenir aux capacités naturelles de la planète. Elle nous a bien servis jusqu'à ce que notre boulimie productiviste nous conduise à la porte du chaos climatique.

 

Novembre 2021

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