En décembre dernier, Richard Tanguay, maire de Weedon, Lucienne Gravel, Claude-Gilles Gagné et Jean-Pierre Patry, délégués par les opposants au projet de fusion «Tout sous un même toit» se sont rendus au bureau du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, où ils ont rencontré son attaché politique, Robert Dyotte. « Nous avons été très bien reçus », déclare Jean-Pierre Patry, satisfait d'avoir pu présenter les arguments justifiant leur opposition au projet de fusionner dans un même immeuble le CLSC et le CHSLD de Weedon tel que l'avait adopté les membres du conseil d'administration du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) du Haut-Saint-François, le 18 décembre 2013.
Invités à parler du devenir du projet par M. Dyotte, les délégués ont tenu à rappeler « des gestes du passé ». Ce dernier, aux dires de M. Patry, ne possédait que les seules versions de Mario Morand, directeur général des CSSS du Haut-Saint-François et des Sources et de l'Agence de santé et des services sociaux. « Il avait en main un dossier avec seulement la version du directeur, bien entendu », faisait-il remarquer.
Entre autres sujets discutés lors de cette rencontre, un portait sur l'espace dévolu au stationnement. Selon le dossier que détenait l'attaché politique sur le sujet, il était indiqué que « les patients du futur CLSC pourraient stationner dans la rue St-Janvier ou dans le stationnement de l'épicerie de l'autre côté de la 112. Le maire Tanguay a décrit la rencontre comme une « partie agréable, avec des bouts comiques. » Il spécifiait, entre autres, que le scénario du directeur général faisait allusion « à la réalité montréalaise et non à celle régionale. À Montréal, les gens stationnent sur des propriétés privées en contrepartie d'argent, en région, ça n'a aucun sens », a-t-il déclaré en entrevue téléphonique. Pour l'instant, il ne semble pas y avoir d'évolution dans le dossier, il en est à l'étape de l'analyse technique. Le CSSS identifie ses besoins, déclare le maire, ce que confirme M. Morand. « Il reste des points en litige à régler, on doit anticiper les besoins pour un fonctionnement correct », conclut M. Tanguay.
L'approbation du projet «Tout sous un même toit» par le ministre Barrette a été discutée. Le budget destiné à sa réalisation évalué à un peu moins de 6 M$ doit recevoir son aval. « Dans ce dossier, rien n'est décidé, encore moins signé, au bureau du ministre Barrette », aurait mentionné Robert Dyotte. Pourtant, M. Morand indique clairement que le projet suit son cours comme prévu. Son financement, qui provient de différentes enveloppes budgétaires et des économies escomptées par la fusion du CLSC avec le CHSLD de Weedon, serait ficelé en accord avec les prévisions pécuniaires adoptées par le Conseil d'administration du CSSS. « Tout est attaché avec l'Agence [de santé et des services sociaux] », insiste-t-il.
Lors de la rencontre, les opposants au «Tout sous le même toit», ont remis en cause l'évaluation des « cas de personnes aptes, selon le CHUS, pour le CHSLD, mais refusés par Morand afin qu'il puisse dire qu'il y a des lits inoccupés. » Le docteur Yves St-Pierre a rédigé une lettre destinée au ministre faisant état de sa préoccupation sur le sujet. En entrevue téléphonique, il indiquait qu'à Weedon, il « y avait plus de plaintes déposées au bureau du Protecteur du citoyen, plaintes rendues à Québec et soumises au ministre Barrette. » Le médecin à la retraite n'a pas voulu s'avancer plus sur ce point.
Pour faire suite à un appel d'offres pour la construction d'une résidence intermédiaire de 16 lits, lancé le 17 novembre dernier sur le système électronique d'appel d'offres du gouvernement du Québec, M. Patry affirme qu'aucun promoteur n'avait répondu, même si le directeur général parlait de trois candidats possibles. Cet appel de soumissions visait la construction d'une résidence offrant des services intermédiaires, pouvant accueillir 10 personnes souffrant de troubles cognitifs modérés et 6 handicapés physiques ne nécessitant pas un hébergement en CHSLD, mais dont les cas sont trop lourds pour le maintien à domicile. « Il n'y a personne qui a fait une offre pour ladite maison. Faute de rentabilité, que l'on peut penser », suggère-t-il. M. Morand, sur ce sujet, indique qu'il poursuit ses discussions avec le C.A. du CSSS et l'Agence pour trouver du financement en vue de relancer ce projet en ajoutant 4 autres lits aux 16 prévus.