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  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Tantôt, on ira voter

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François Fouquet Par François Fouquet
Lundi le 24 janvier 2022

Les eaux sont troubles autour de moi.

Dans mon environnement social, j'entends.

La colère monte. On est tannés. Personnellement et collectivement. Trois fois, cette semaine, j'ai entendu cet argument qui n'en n'est pas un « je sais qu'il faut être empathique envers les gens qui travaillent dans le système de santé, mais là, ça fait! »

Je dis que ce n'est pas un argument parce que ce n'est pas pour être empathiques envers ces gens qu'on maintient des règles plus strictes (même si ces gens le méritent amplement!). C'est pour permettre au système de santé lui-même de ne pas s'écrouler complètement.  

Notre système était sur respirateur artificiel bien avant la Covid-19, avouons-le.

Et pourtant, pourtant, pourtant!

Depuis la fin des années 1990, la priorité annoncée des citoyens et des partis souhaitant se faire élire gravite autour de la santé.

En fait, soyons plus précis : les priorités étaient l'économie et la santé. La première étant souvent l'ennemie de la deuxième. Au fond, collectivement, on s'en foutait un peu. Quand on a la chance de ne pas avoir besoin de soins de santé, on trouve que le système coûte trop cher. On entend les problèmes, mais on y va avec la réponse facile : « oui, je sais bien, mais là, on n'a pas les moyens pis le personnel hospitalier, franchement, en veut toujours plus! »

Rapportons-nous à la fin des années 1990 et imaginons la préparation des campagnes électorales des 30 années suivantes :

-          Monsieur le candidat au titre de Premier ministre, annoncez que l'économie et la santé sont vos deux priorités. Ça devrait marcher!

-          Ah! Bon, merci de votre précieuse expertise, Monsieur le spécialiste en stratégies et communications. On y va de même!

Et ça a marché. On a brassé les structures, M. Charest a fait de la santé une priorité prioritaire. On a fini par tout centraliser, bousculant et rebousculant tout au passage. Tout, même les patients et les soins.  

Puis, vient la Covid et la gestion déficiente des CHSLD

-          Monsieur le Premier ministre, affirmez que vous êtes stupéfait et que vous n'acceptez pas ce qui se passe. Que vous allez régler ça!

-          Que proposez-vous, Monsieur le spécialiste en stratégies et communications ?

-          Créez une commission d'enquête!

-          C'est bon, ça!

-          Ensuite, recevez les recommandations avec empathie et chaleur.  

-          Et après?

-          Après, il va arriver quelque chose d'autre pour détourner l'attention, croyez-moi. Rappelez-vous que la mémoire collective n'existe à peu près plus.

Fin de la caricature. À vous de la trouver pertinente ou non.  Mais dites-vous bien que j'aurais pu l'écrire pour tous les gouvernements des 20 ou 30 dernières années.

Dans La Presse, Paul Journet écrivait, à propos des commissions d'enquête et autres : « Prenez les gens qui demandent une nouvelle commission quelconque sur la santé, puis enfermez-les dans une pièce et forcez-les à lire tous les rapports déjà déposés, jusqu'à ce que presbytie s'ensuive. À leur sortie, si cela arrive, demandez-leur ce qu'ils veulent savoir de plus. »

Finalement, ma caricature n'était pas terminée...

J'ajoute un bout de dialogue :

-          Oui, mais, Monsieur le spécialiste en stratégies et communications, la coroner risque de frapper fort avec ses recommandations, non?

-          Oui, Monsieur le premier ministre. Mais regardez bien comment ça va se passer : les médias électroniques exigeront une analyse complète du rapport de 300 pages à peine 1 heure après sa sortie. Ça va exclure les analyses, croyez-moi! Ne restera que la presse écrite. Et vous savez quoi? Les longs textes n'ont pas la cote pour la majorité. Je ne craindrais rien à ce niveau.

Fin de la caricature.

Comprenez-moi bien. Ce n'est pas une charge contre l'actuel gouvernement. Pas du tout. Ce serait simpliste.

C'est une cloche que je sonne, à ma petite manière. Parce que si le problème est collectif, il demandera une solution collective.

Quoi faire, alors?  

Il faut changer notre relation avec les élections et la politique. Plutôt que d'ignorer le processus parce qu'on le trouve inutile; plutôt que de se fier à la seule allure du ou de la candidate au poste de PM; plutôt que de n'écouter que la sempiternelle cassette qui ne manquera pas de répéter le même message prémâché par Monsieur le spécialiste en stratégies et communications; plutôt que tout ça, il faut s'arrêter un moment et questionner les actions plutôt que les promesses.

Et questionner. Et lire les programmes de chaque parti. Et questionner encore.

C'est lourd?

Je sais.

Mais si on mettait autant de temps à s'occuper des élections (1 fois chaque 4 ans!) qu'on en met à lire sur Google tous les avis concernant telle bébelle qu'on rêve d'acquérir, on changerait la dynamique des choses.

Et ça adonne bien : tantôt, à l'automne, on ira voter!

Clin d'œil de la semaine

J'écoute Anne Casabonne et je me dis qu'elle est plus crédible quand elle livre le texte des autres...


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