Martin Carrier est de ceux qui arrivent très tôt au boulot. Comme relationniste du Service de police de Sherbrooke (SPS), il doit répondre aux questions des émissions matinales des stations de radio. S'en suivent parfois des journées très chargées, mais il ne s'en plaint pas: il aime son travail.
Lorsqu'il parle aux médias, tous les dossiers doivent être vérifiés, il doit s'assurer de leur suivi et vérifier avec les enquêteurs ce qu'il est autorisé à dire ou non sur ce qui s'est produit.
« On ne dit pas tout parce qu'il arrive que des enquêtes soient toujours en cours ou que des détails concernent des éléments de preuve seront déposés devant la Cour. La ligne est toujours très mince », explique Martin.
Vous êtes collés à vos cellulaires? Pour le relationniste, c'est sa radio qui ne le quitte jamais.
« Je dois être en constant contact avec les patrouilles pour savoir ce qui se passe sur la route. Avec la vitesse des technologies aujourd'hui, les citoyens peuvent relayer aux médias de l'information bien plus rapidement que nous ne pouvons la confirmer. Il arrive que des médias m'appellent et que nos policiers ne sont pas encore arrivés sur les lieux d'un incident! »
Les médias sociaux ont plusieurs avantages utiles au SPS selon Martin Carrier. Par exemple, les gens viennent questionner le SPS sur ses pages Facebook et Twitter, le plus souvent en privé. D'où l'importance de devoir maintenant opérer une surveillance des médias sociaux.
« C'est un facilitateur incroyable pour rejoindre les gens rapidement! Envoyer un communiqué de presse aux médias qui ensuite le traitent et le diffuse, ça prend beaucoup plus de temps que d'écrire une publication sur Facebook. Quand la sécurité des gens est en jeu comme lors de l'explosion chez Neptune Technologies, on sait que le post sera partagé des dizaines de milliers de fois et sera vu par autant de gens. Le relais au citoyen est direct. »
Le travail du relationniste comprend aussi une grande collecte d'information quant aux suivis d'enquêtes, sur les dossiers et les perquisitions à venir. Martin se doit d'être au courant de tout ce qui se passe et il doit répondre aux différentes demandes des médias chaque jour.
« Mon téléphone sonne du matin au soir, affirme-t-il en riant. Je reçois beaucoup de demandes d'informations, de vérification de statistiques, de suivis d'événements actuellement devant la cour de justice. Je sors aussi parfois sur le terrain lors d'événements majeurs comme la découverte d'un colis suspect à l'Université de Sherbrooke. »
Selon lui, il y a de bons et de mauvais côtés quand vient le temps de gérer les médias au nom du SPS. Ils sont trois pour assurer cette fonction : les agents Philippe Dubois et Samuel Ducharme sont là lorsque lui ne l'est pas.
« Il y a 50 000 interventions du SPS par année, qui impliquent toutes sortes d'histoires et de clientèles. Il y a des plaintes contre des policiers, des arrestations, des insinuations et parfois, on doit expliquer notre travail et pourquoi on a agi de telle façon. Mais il y a des belles histoires aussi! »
Les policiers du SPS font de petits miracles au quotidien, affirme Martin Carrier. Quand les gens sont désespérés, les policiers sont souvent les premiers intervenants.
« Nous sommes la dernière ressource quand tout va mal pour quelqu'un. Il n'y a pas très longtemps, deux policiers ont empêché un individu de sauter en bas d'un pont au centre-ville. Il y a bien des choses qu'on ne diffuse pas pour différentes raisons, mais il arrive que nos policiers aident une femme à accoucher dans sa voiture ou qu'un autre saute à l'eau pour sauver quelqu'un. Nos policiers font bien leur travail et bien souvent, ils le font dans l'ombre. »
Lorsqu'il a déposé sa candidature en 2007 pour remplacer le relationniste Michel Martin, qui prenait sa retraite, Martin était patrouilleur depuis une dizaine d'années.
« Je voulais bien représenter mon organisation et faire ressortir les bons coups qu'on fait. Être policier, c'est une vocation, qui vient avec un petit nuage noir qui nous poursuit sans cesse. On continue d'avancer et de faire notre travail, qui est d'aider les gens. C'est notre objectif au quotidien. C'est un métier difficile doté d'un peu d'ingratitude ici et là. Mais j'adore mon travail. »