Depuis quelques années, le nombre de noyades au Québec est en pleine diminution lors de la saison estivale. En Estrie, il en est de même. D'ailleurs, cette région figure parmi celles les moins touchées par les décès reliés à l'eau. Dans le cadre de la Semaine nationale de la sécurité estivale, EstriePlus.com s'est entretenu avec la Société de sauvetage du Québec et le Conseil canadien de la sécurité.
La dernière saison estivale n'a pas été moins grande ou plus grande en termes de noyades au Québec comparativement aux années passées. Jusqu'à maintenant, 59 décès ont été confirmés selon la collecte des données sur les médias. En 2016, le Bureau du Coroner a confirmé 60 décès liés à l'eau. « Ce qui est encourageant, c'est que c'est en bas de la moyenne de 70 dans les deux cas, explique Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage du Québec. On voit qu'il y a une réduction qui se fait année après année. Et il faut continuer dans ce sens-là. »
Mais qu'en est-il de l'Estrie? En 2017, un cas de noyade dans une piscine résidentielle a été répertorié à Sherbrooke, selon des données non officielles. Et ce, malgré tous les plans d'eau qui se retrouvent sur le territoire. La sensibilisation et les nombreux rappels à la prudence y sont pour quelque chose, estime M. Hawkins. « Une noyade est toujours une de trop, admet-il. Par contre, nécessairement, des gens ont compris le message. Il ne faut jamais se baigner seul, et ce, peu importe l'âge. »
Depuis trois ans, le Conseil canadien de la sécurité rappelle à la population, dans le cadre de la Semaine nationale de la sécurité estivale (1er mai au 7 mai), l'importance de la sécurité aquatique. « C'est un sujet qui est assez important pour nous, confirme Lewis Smith, gestionnaire des projets nationaux au Conseil canadien de la sécurité. Le mois de mai offre vraiment un bon temps pour en discuter avec le public canadien. Les statistiques démontrent que les mois de mai, juin, juillet, août et septembre représentent la grande majorité des décès ou noyades reliés à l'eau. On souhaite vraiment faire les choses de manière proactive et non de manière réactive. »
La sensibilisation encore nécessaire
Même si les noyades se font de moins en moins présentes, la sensibilisation demeure toujours aussi importante. « On souhaite rejoindre le plus grand nombre de Canadiens que l'on peut, assure M. Smith. C'est important de prendre les mesures nécessaires avant qu'une tragédie ne survienne. »
Depuis la dernière décennie, les gens semblent porter de plus en plus attention aux enjeux de sécurité. Même si les plus récents chiffres reliés à la noyade sont présentement les plus bas au pays depuis 1990, « il y a toujours du travail à faire dans la sensibilisation », remarque M. Smith. « On serait contents que le nombre de décès arrive à zéro, mais on n'est pas encore rendu à un point où ça va arriver », ajoute-t-il.
Au Québec, 42 % des noyades surviennent dans des rivières. Lorsqu'elles ne sont pas aménagées pour la baignade, il faut les considérer que pour les sports nautiques, et donc, porter la veste de flottaison. En 30 ans, la moyenne des noyades est passée de 200 à 70.
Lors d'une activité aquatique, bien qu'il y ait la présence d'un surveillant sauveteur, les parents ont aussi une responsabilité de surveillance. « La responsabilité doit être partagée, indique M. Hawkins. La meilleure paire d'yeux demeurera toujours celle des parents et non celle du surveillant sauveteur. Pourquoi? Parce que celui-ci doit surveiller une centaine de personnes alors que les parents doivent par exemple surveiller un ou deux enfants. Raison de plus pour être toujours vigilant. Si l'enfant n'est pas à la portée de la main des parents, il est déjà trop loin. »
« Ce n'est pas parce que je suis dans ma piscine résidentielle et que tous mes enfants savent nager que je dois nécessairement faire fi de cette surveillance-là, ajoute M. Hawkins. Il faut rendre inaccessible la piscine résidentielle lorsque la baignade n'est pas autorisée ou n'est pas ouverte. Mais lorsque la baignade est autorisée et accessible, on a un mandat de surveillance. C'est pour ça qu'on dit qu'il y a une responsabilité qui appartient aussi au parent désigné. Pour réussir une baignade, il faut un aménagement sécuritaire et un encadrement sécuritaire. »
Dans le cadre de cette Semaine nationale de la sécurité estivale, le Conseil canadien de la sécurité tient à préciser également l'importance d'adopter des comportements sécuritaires dans d'autres activités extérieures. À la Ville de Sherbrooke, aucun effort particulier n'est mis de l'avant puisque déjà plusieurs actions ont lieu toute l'année lors de différentes semaines de sensibilisation.
Cependant, deux nouvelles séries de cours supplémentaires en natation sont accessibles pour des jeunes qui voudraient éventuellement devenir sauveteurs. Pour plus de renseignements sur les démarches à suivre pour une baignade sécuritaire, il est possible de consulter le site Web de la Société de sauvetage du Québec.
